Bilan des Imaginales 2021

Du 14 au 17 octobre, j'étais aux Imaginales à Épinal, festival des littératures de l'imaginaire qui prenait exceptionnellement place à l'automne et dans le centre-ville plutôt qu'au Parc du Cours où il se déroule habituellement en mai. Une édition spéciale donc, prenant le pari osé de proposer presque autant que d'habitude, en termes de conférences, d'autrices et auteurs en dédicaces comme d'exposants. Un pari costaud avec les mesures sanitaires que les équipes de la ville et de l'organisation ont relevé avec brio (on vous applaudit vraiment très fort!). Voici mon modeste bilan de cette édition, sans structure aucune, juste sur les ressentis à chaud de ce que j'y ai vécu...

J'avais un beau programme en vue et c'est sans surprise que je n'ai que très partiellement suivi ce que j'avais envisagé. 

Jeudi

Jeudi, après la route, j'avais envie d'aller voir l'exposition La Passe-miroir mais n'ayant pas réussi à m'y garer, j'ai décidé de retenter plus tard, sans finalement trouver le temps pour. Aucune conférence non plus ce jour-là, le festival nécessitant un petit tour de la ville pour bien repérer les lieux. Mais déjà deux achats: l'anthologie du Festival pour pouvoir faire le tour des autrices et auteurs y ayant contribué dans le week-end et Dehors, les hommes tombent d'Arnauld Pontier (absent du festival) au stand des éditions 1115. J'en ai aussi profité pour un tour à la bulle illustration pour faire dédiacer ma BD de La baleine blanche des mers mortes à Olivier Boiscommun avant le rush des jours suivants. Une rencontre hyper agréable dont je ressors avec une superbe dessin de Chrysaora dansant parmi les méduses <3. J'ai aussi fait un premier tour par le stand de L'homme sans nom (où je me sens comme chez moi ^^) pour faire signer Carne par une Julia Richard frigorifiée mais très sympa et spécialiste en dessin de gigot! Jeudi restera également marqué par une première rencontre blogosphérique. J'ai eu le plaisir immense de partager un repas avec les très très chouettes Phooka et Mini Phooka (pas si mini ^^) de Book en stock, Aelinel de La bibliothèque d'Aelinel , Zoé de Zoé prend la plume & Anouchka de Les notes d'Anouchka qui ont été toutes les trois mes comparses de repas tout le week-end pour mon plus grand bonheur. Pour l'associale que je suis, ce genre de recontres aussi naturelles qu'agréables est un trésor. Je me suis sentie merveilleusement bien avec ces passionnées, comme si on se connaissait depuis toujours. 

Vendredi

Vendredi a été une journée merveilleuse. Elle a commencée avec Morgan of Glencoe pour une interview plein de bébés phoques, de rires et de rêve (la retranscription arrivera dès que possible). Ce fut un moment magique pour moi et je la remercie vivement. J'en ai profité pour lui acheter son album Fleur de Porhoët. J'ai ensuite passé la journée à courir d'un bout à l'autre de la ville pour faire signer mes nombreux livres amenés en dédicaces ou pour aller saluer les autrices dont j'avais lu les livres en numérique et à qui j'avais envie de déclarer mon amour comme Anne-Sophie Devriese (Biotanistes) ou Katia Lanero Zamora (La Machine). J'ai eu le dos brisé par les aller-retours d'un bout à l'autre d'Épinal mais ce fut une journée fabuleuse! Je retiens l'enthousiasme général, leur sympathie, la reconnaissance mutuelle qui fait beaucoup de bien. Je retiens aussi:

• Estelle Faye qui m'a énormément touché en me remerciant pour mon avis sur Widjigo. Une première discussion sur la place donnée aux autrices de l'imaginaire qui fait grandement écho à mes valeurs et à mes engagements
• Émilie Querbalec qui m'expliquait son plaisir à avoir lu ma chronique de Quitter les monts d'automne 
• Aurélie Wellenstein, David Bry, Ariel Holzl et Thibaud Latil-Nicolas que j'ai toujours grand plaisir à retrouver
• La sympathie immédiate de Raphaël Bardas
• Et l'improbable et désarçonnant humour de Robert Jackson Bennett qui a trouvé qu'écrire Vigilance était très drôle Oo

J'ai également acheté la novella Lever de soleil à Noémie Wiorek, sur les conseils de Zoé prend la plume & Sous l'ombre des étoiles de Thomas Geha chez Hélios sur les conseils de Un papillon sur la lune. Deux belles rencontres là encore.

Á cause de l'étendue du festival, j'ai dû oublié l'idée d'assister à des conférences dans la journée. J'ai cependant pris le temps de bien manger au Poulaillon, une adresse que je vous conseille (c'est bon, pas très cher, le personnel est sympathique et il y a du choix en végé ou végan!). J'ai cependant été à la table ronde « J’ai mis tous les genres dans mon shaker à imaginaire… Et j’ai repoussé les frontières » au Magic Place de la Chipotte avec Morgan of Glencoe, Morgane Caussarieu, Léo Henry et Victor Fleury. Une rencontre intéressante qui m'a permise de découvrir un peu plus Morgane Caussarieu et me donner terriblement envie de la lire.

La journée, pleine de rencontres et d'émotions, c'est achevée en beauté avec Aelinel, Zoé, Anouchka et également la très chouette Sometimes a book et L'Oli de la chaîne Youtube L'Oli Fant et du podcast Mana et Plasma.  Un bon repas sous le signe de la bonne humeur.

Samedi

J'ai commencé ma journée tôt pour aller rencontrer Aurélie Wellenstein pour un échange très sympathique autour d'un café avant l'ouverture du festival (la retranscription de la rencontre arrivera dès que possible). Mais ensuite, tout a été plus "compliqué". Je n'ai pas pu accéder à la première table ronde que je ne voulais pas louper « Actes odieux, propos discriminants, stéréotypes sexués: l’écrivain a-t-il une responsabilité vis-à-vis de ses lecteurs? » parce que le temps de récuperer mon petit bracelet passe-sanitaire, l'accès au Magic Mirror fut clos car complet. Dommage! 

Mais j'en ai profité pour aller acheter Vertèbres à Morgane Caussarieu chez Au diable Vauvert. 

J'ai ensuite courru un peu partout dans toute la ville en fonction des plannings pas toujours compatibles pour faire mes dernières dédicaces et mes achats. J'ai donc ajouté à mon sac:

• Les montagnes hallucinées tome 2 de François Baranger (en lui faisant dédicacer L'appel de Cthulhu) chez Bragelonne
• Fées, weed et guillotine de Karim Berrouka chez ActuSf. Parce qu'on a toujours besoin de son humour décalé
• La danse des lutins de l'excellente Catherine Dufour chez Le livre de poche
• Aucune terre n'est promise de Lavie Tidhar chez Mu, parce que prix Planète SF des blogeurs
• Le sanctuaire de Laurine Roux aux éditions du Sonneur, livre que j'ai déjà lu mais que je voulais posséder en papier pour le coup de foudre qu'il m'a provoqué.

Dans ces allers-retours, mes oreilles d'elfe m'ont permises d'être reconnues et de croiser Bob de Syndrome Quickson. Une rencontre (trop) expresse mais chouette! J'ai également profité de la présence d'Oren Miller pour aller lui dédicacer mon dernier livre d'elle sans dédicace. Et puis refaire coucou au stand HSN.

Ensuite, la journée a pris un chemin très fort.

Cela a commencé à la table ronde « Rebelles, insurgées et autres héroïnes » au Magic Maison romaine (avec Estella Faye, Pascaline Nolot, Célia Flaux, Christelle Dabos, Jean-Laurent del Socorro et Anne Besson) où Estelle Faye a voulu sortir du cadre et a lancé un discours flamboyant, révolté, intense et très touchant sur la considération des autrices de l'imaginaire, notamment dans le secteur "adulte". C'était fort, très très fort. Elle nous aura fait crier notre volonté de changement, nous a toutes et tous bouleversé et a initié un vent de changement qui aura marqué cette édition. J'en avais les larmes aux yeux de voir ce Magic mirror s'enflammer avec elle. Inoubliable.

Cela s'est ensuite poursuivi lors de la « Remise des prix Imaginales » au Magic Place des Vosges. Après les discours classiques des élus, le premier prix remis à Léo Henry pour Thécel fera date. Avec son superbe tee-shirt Fantastiqueer, il a profité de ce prix pour un discours d'une puissance folle critiquant les problèmes du monde du livre, appelant à l'anarchie, à l'inclusivité, à l'arrêt de toutes ces pratiques qui détruisent le milieu. On en avait toutes et tous les larmes aux yeux. C'était fort, très très fort. Vous pouvez l'écouter (et ceux qui suivent aussi) en cliquant ici. Il sera également bientôt dispo par écrit sur les réseaux Fantastiqueer. Après lui, on a eu le droit à de l'émotion, lors de la remise du prix BD où l'absence d'Hubert brisait le coeur. Et puis est venu le prix des écoliers, Betty Piccioli avec son courage et sa force incroyables a appuyé les propos de Léo en parlant évidemment de son combat dans l'affaire M*. Remarquable! Adrien Tomas a conclu les discours forts du soir par un appel à l'aide pour les autrices et auteurs que le système place en précarité. Une soirée politique, engagée, vague de changements. Formidable! 

Avec les copines de tout un week-end, on a ensuite voulu se faire un restau. Un accueil désastreux Aux fines herbes, nous aura finalement conduites Au bureau qui nous a sauvé du froid. Un bon repas plein d'échanges, la fatigue de plus en plus présente, avant les au-revoirs. On se dit au mois de mai pour les prochaines Imaginales.

Dimanche

Les Imaginales ont été écourtées par la fatigue et le début de la crève. Nous ne sommes finalement pas allé aux rencontres des prix des Bibliothécaires mais nous avons repris la route, le sac de livres bien plein, la voix cassée mais le coeur comblé. 

Je n'ai pas non plus assister à la conférence majeure "Accueillir, écouter, protéger... en finir avec le sexisme dans le monde de l'édition", mais grâce à ActuSf j'ai rattrapé ce manquement et je vous invite vivement à le faire aussi. Formidables interventions! Pour la regarder: cliquez ici.

En bref

Ces Imaginales étaient une édition particulière à plus d'un titre.

Elles nous ont donné froid en octobre. Elles nous ont fait marché encore et encore à travers la ville en nous cassant le dos. Elles manquaient des autrices et auteurs russes à l'honneur. Elles manquaient parfois de simplicité pour retrouver les personnes à rencontrer. Et également de buvette.

Mais elles ont surtout été inoubliables pour le plaisir immense que toutes et tous nous avions à nous retrouver. Par leur organisation assez folle que les équipes ont brillamment mises à l'oeuvre. Par les discours puissants, essentiels, qui appellent au changement et que Stéphanie Nicot a permis lors de cette édition où des choses devaient être dites. Par les rencontres blogosphériques que j'ai pû faire et qui me manquent déjà. Par la chaleur humaine qui combattait le froid à chaque instant.

C'était beaucoup trop bien. On se revoit en mai!