Mes 15 meilleures lectures 2017

Pour ceux qui ne me suivent ni sur Instagram, Facebook ou Twitter ou pour ceux qui voudraient retrouver toutes mes lectures de mon top 2017, voici un petit récapitulatif de ces 15 lectures qui auront marqué un peu plus mon année. Le choix a été évident pour certains titres, plus complexes pour d'autres, et certains romans ont frôlé leur place dans ce petit palmarès comme Mascarade de Ray Celecstin, Les buveurs de lumière de Jenni Fagan ou encore Underground Railroad de Colson Whitehead. Par choix, j'ai décidé d'écarter les albums jeunesse et les BD/mangas de ce top. Enfin, sachez que ce top 15 n'a aucun classement, hormis pour 3 livres (présentés en fin d'article) qui sortent vraiment du lot et font partie des plus belles lectures depuis toujours.


La tête légère d’Olga Alexandrovna Slavnikova chez Mirobole, collection horizons pourpres

Un roman russe inclassable, qui a des airs de Kafka et m’avait fait l’effet d’une bourrasque littéraire dans mon esprit. A travers l’histoire de Maxime T. Ermakov, un citoyen russe dont la tête trop légère est accusée de bouleverser l’ordre mondial et qui est prié de se suicider, c’est toute notre société qui est analysée. Un récit cynique qui questionne de façon précise l’innocence et l’égoïsme avec une touche de fantastique très légère.

« Si tu as perdu ton mari, ton enfant, le monde devient différent, étranger, incompréhensible. Et si tu peux croire que ton mari et ton enfant sont vraiment morts, alors tu peux croire aussi à d’autres choses incroyables. Même aux démons, même aux soucoupes volantes. »


La Halle de Julien Syrac chez la regrettée éditions de la Différence

La Halle fait partie de ces livres qui sont complètement éloignés de ma zone de confort mais qui me marqueront longtemps. C’est l’histoire de la vie d’une halle et de ses vendeurs, vu à travers les yeux du vendeur de saucisson. Avec une écriture au style incisif, un brin cynique mais très authentique, Julien Syrac signe un premier roman étonnamment haletant et passionnant. Jamais je n’aurai parié dessus, et j’aurai eu bien tort car c’est une fable contemporaine à la force évocatrice épatante.

 « Il dit que la ville est une machine à te prendre, te recracher, t’oublier, qu’on n’y bâtira jamais rien, que vouloir y laisser une trace est absurde, qu’au mieux ça donne une de ces pathétiques photos en noir et blanc comme il y a à l’entrée de la Halle à côté du panonceau Histoire de la Halle de Marrec. Alors autant être une petite fleur, faner et mourir, mais avoir eu des couleurs. »


La Passe-Miroir tome 3, La mémoire de Babel de Christelle Dabos chez Gallimard jeunesse

Sans surprise, alors que le 1 et le 2 étaient dans mes coups de coeur 2016, le tome atterrit lui aussi dans le palmarès cette année. J’aime d’amour cette saga à l’univers riche et envoûtant, j’aime énormément son héroïne maladroite dont l’évolution dans ce volume-ci m’a épaté, j’aime cette plume fluide. Bref vivement le dernier tome!

« Ophélie avait vécu des situations peu banales au cours de sa vie. Ecouter la radio dans la même pièce qu’un tigre à dents de sabre y figurerait désormais en bonne place.»


Feed, tome 1 de Mira Grant chez Folio SF (et en grand format chez Bragelonne)

Une sélection des meilleurs livres sans zombie serait bien triste! Feed est un post-apocalyptique assez étonnant, présentant une société qui a finalement poursuivit sa vie malgré les zombies, nous mettant en scène une élection présidentielle américaine et les médias modernes tels que les réseaux sociaux. Tout est crédible! L’histoire est ultra haletante, entre complots et angoisse liée à l’univers et les personnages de Georgia et Shaun, blogueurs qui suivent la campagne, sont ultra attachants.

« Notre histoire débute comme se sont terminées d’innombrables histoires ces vingt-six dernières années : avec un idiot (mon frère Shaun, en l’occurence) qui n’a rien trouvé de mieux que de taquiner un zombie avec un bâton pour voir ce que ça fait.»


A présent, vous pouvez enterrer la mariée de Oren Miller chez les éditions de L'Homme Sans Nom

Après le coup de coeur de 2016 pour le premier tome des aventures du duo d’enquêteurs le plus improbable de tous les temps, la suite a elle aussi sa place sur le podium cette année. L’enquête aux allures d’Agatha Christie nous plonge dans les années 50 entre Monaco et les Antilles. Le cynisme élégant de la plume me ravit pleinement et l’intrigue, bien ficelée, est captivante. Savoureux! Et que ce livre est BEAU!

« - Êtes-vous en train de nous dire que vous êtes l’un de ses enquêteurs? interrogea Fidélia.
- Exactement, ainsi que mon associé que voici et qui fait ses débuts. Un peu chaotiques, mais très prometteurs.
- Je suis à côté, indiqua Isabeau sur un ton légèrement blasé.
- Heureusement, il est très beau, c’est un indéniable avantage stratégique.
- Je suis toujours à côté.»


Illuminae, tome 1 Dossier Alexander de Amie Kaufman et Jay Kristoff chez  Catsterman  jeunesse pour la version française

Celui-ci vous l’avez vu partout! C’est un roman SF au format très original mêlant plans, e-mails et autres documents pour vous raconter l’histoire de Kady et Ezra, obligés de fuir leur planète attaquée dans deux vaisseaux séparés et poursuivis par ceux qui ont cherché à tous les anéantir. Déjà que tout va mal, certaines données laissent planer des doutes de complot et quand l’intelligence artificielle se met à agir bizarrement, tout est possible. Un roman haletant, captivant et ultra immersif par son format. Je vous le conseille vraiment, pour son originalité!

 « Les miracles sont des improbabilité statistiques. Et le destin est une illusion à laquelle l’humanité se raccroche pour avoir moins peur du noir. Il n’existe aucune certitude dans la vie, excepté la mort.»


Résilience de Julia M. Tean chez Rebelle éditions, collection Sans visage

Une claque. Ce petit livre m’a pris le coeur, l’a balancé à travers la pièce et a sauté dessus à pieds joints. C’est violent, mais c’est aussi terriblement beau, un livre imparfait avec un héros imparfait, mais écrit avec beaucoup de justesse. Ce roman très puissant aborde le sujet de l’homosexualité mais aussi des autres différences. Un livre qui nous remet les idées en place et qui questionne la culpabilité de ce jeune homme qui, au début du roman, tue son père.

 « Ce n’est pas ta sexualité qui détermine si tu es un homme ou pas, c’est ta capacité à aimer les autres… Qu’ils soient du même sexe n’a aucune importance.»


Nos altermondes de Nicolas Debandt chez les éditions de L'Homme Sans Nom

Il s’agit d’un one-shot de SF aux questionnements écologiques qui nous permet aussi d’analyser la question des migrants et de la xénophobie culturelle. Avec une intrigue haletante, riche en complots politiques et des personnages extrêmement bien construits au niveau psychologique, on a affaire ici à un roman de grande qualité. Quand les univers imaginaires remettent en question notre société, c’est d’autant plus marquant et le réalisme est assez bluffant.

« Migrer, c’est garder l’espoir de mieux revenir, et avoir fait croire à tout Térarque que les migrants venaient pour rester et profiter n’est qu’un mensonge ridicule. Personne ne souhaite être étranger toute une vie.»


Ces rêves qu’on piétine de Sébastien Spitzer chez l'édition de l'Observatoire

Je ne suis pas, en général, intéressé par les romans historiques, et pourtant deux figurent dans mon top 2017 dont celui-ci. Evoquant, en parallèle, le destin de juifs dans les Marches de la mort à l’issue de la Seconde Guerre Mondiale, et Martha Goebels dans le bunker, ce roman a été une grande claque. L’écriture est sublime, le sujet maîtrisé, documenté et terrible. J’ai appris énormément de choses, le travail de recherche a dû être titanesque, mais le récit parvient à conserver une échelle humaine très touchante.

« Les survivants comme eux ne meurent pas en silence. Ils ne s’éteignent pas d’un souffle, d’un soupir, d’un râle éteint, achevé, fini. Ils crient parce qu’ils n’ont pas fini, parce qu’ils ont lutté, tant lutté, parce qu’ils ont tenu, parce qu’ils avaient la rage de tenir jusque-là.»


Les Soeurs Carmines, tome 1 Le complot des corbeaux d’Ariel Holzl chez les éditions Mnémos, collection Naos

Un premier tome de trilogie ultra méga génial! Dans un univers d’urban fantasy sombre et décalé, cynique et grinçant, on suit les aventures de trois soeurs très différentes, en se centrant ici sur Merry la voleuse. C’est drôle, le rythme est complètement dingue et la plume acérée. Un petit délice d’humour noir comme j’en raffole qui nous permet de croiser vampires, zombies et nécromants dans un univers très cohérent.

« S’ensuivit une échauffourée inscrite sous le matricule « Incident 4752 » dans les archives administratives de la police royale. Les survivants, quant à eux, préféraient s’en souvenir comme « Quinze minutes d’un foutoir sans nom » ».


Dans la forêt de Jean Hegland chez Gallmeister, collection Nature writing

Je vous en ai parlé il y a peu de temps. Ce roman nous raconte l’histoire de deux soeurs, isolées dans la maison familiale en pleine forêt alors que le monde autour semble s’effondrer. Avec une plume intense et poétique, Jean Hegland nous donne une leçon de vie et tisse, avec le destin de ces deux femmes, un magnifique cocon qui promeut le retour à l’essentiel.

« D’après notre mère, il avait une aptitude infinie à apporter de la gaieté, quoique je me demande maintenant si ce n’était pas une aptitude infinie à l’aimer, car, après qu’elle nous ait quittés, tout ça a changé. Quand elle est morte, la vie entière de notre père a semblé s’effondrer comme un trou noir, créant cette densité que l’encyclopédie appelle singularité, une force de laquelle rien ne peut s’échapper, une négativité qui dévore même la lumière. »


Là où tombent les anges de Charlotte Bousquet chez GulfStream, collection Electrogène

Voici le second roman historique qui a sû ravir mon coeur cette année! Nous plongeant dans le destin de femmes durant les années 1910 à Paris, Charlotte Bousquet nous offre un récit intense, très immersif et émouvant. Elle dresse une fresque des moeurs de l’époque et met en avant les femmes dans l’ambiance joyeuse de l’avant guerre et dans les tourments de la Première guerre mondiale. Un roman jeunesse d’une très grande maturité! Et féministe en plus!

« Je hais la douleur que je lis sur les visages des femmes endeuillées, l’angoisse de Clémence, les larmes que l’on étouffe à coups de mots bouffis et creux. Honneur. Sacrifice. Devoir. C’est à cela qu’on demande aux parents, aux épouses, amantes, soeurs, filles, de se raccrocher alors qu’on vient de les amputer d’une partie d’eux-mêmes.»


Et on arrive dans mon top 3 (les 3 titres ne sont pas classés entre eux, ils m'ont chacun convaincu pleinement à différents niveaux)!

Il y a un robot dans le jardin de Deborah Install chez Super 8

Terriblement drôle, tendre et touchant, cette histoire m’a si envoûté que je me retiens déjà de la relire. On y suit Ben dont la vie part de travers. Lorsqu’il fait la rencontre d’un petit robot désuet et cassé dans son jardin, il décide de partir au bout du monde pour le sauver. Et on ne peut qu’aimer ce petit robot qui évolue, qui fait des gaffes, qui est le symbole même de l’innocence. Un roman faussement léger qui marque très longtemps, car depuis mai, je n’ai absolument rien oublié de l’histoire. Un petit bijou!

 « A ce stade, je dois avouer que je n’aurai jamais imaginé traverser les Etats-Unis au volant d’une Dodge Charger, en compagnie d’un robot vintage et d’un teckel radioactif.»


Station Eleven d'Emily St John Mandel chez Rivages éditions

Un IMMENSE coup de coeur pour la plume de l’autrice qui a su faire de ce monde post-apocalyptique, un écrin de poésie pure. On y suit une troupe de théâtre dans un monde anéanti depuis longtemps, allant de villages de survivants en hameaux, jouer des pièces de Shakespeare. Avec sa construction en puzzle, nous faisant voyager dans les époques et dans les personnages, ce roman est étonnant et captivant. J’ai même pleuré en lisant la description d’une boule à neige... Un chef d’oeuvre qui m’a transporté de la première ligne, au dernier souffle de mot. Absolument fabuleux!

« Ce qui a été perdu lors du cataclysme: presque tout, presque tous. Mais il reste encore tant de beauté: le crépuscule dans ce monde transformé, une représentation du Songe d’une nuit d’été sur un parking, dans la localité mystérieuse baptisée St. Deborah by the water, avec le lac Michigan qui brille à cinq cent mètres de là.»


Sirius de Stéphane Servant chez Rouergue, collection Epik

Lui aussi fait parti de mon top 3 de l’année! Sirius c’est un roman post-apocalyptique qui nous amène à suivre Kid et Avril. C’est un roman qui, s’il contient la violence et la cruauté de son genre, conserve aussi une part de beauté et de pureté. C’est magnifique, terriblement bien écrit et très original. Kid est LE personnage qui m’a marqué cette année (bon peut-être à égalité avec Tang le petit robot du jardin de Deborah Install). C’est un récit haletant et d’une grande intensité qui m’a fasciné et bouleversé.

« On est des étoiles.
Différents mais pareils.
On est des morceaux de quelque chose de plus grand.
Une constellation.»

J'espère que 2018 sera aussi intense en matières de lectures.

En attendant de le découvrir, je vous souhaite de magnifiques fêtes de fin d'année!

PS: le blog sera en pose de fin décembre à mi-janvier parce que je pars au JAPOOOOOON (oui je suis surexcitée!)

Comments

On a quelques lectures en commun niveau coup de coeur! Le Spitzer, Là où tombent les anges, et tu me donne très envie de lire Les soeurs Carmine (Lemon June aussi!) et Résilience! :-)

Les Soeurs Carmines c'est super déjanté, je ne m'en lasse pas xD

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