Obsidio. The Illuminae files-03

C’est décidément une période de fin de trilogie coup de cœur en ce moment… La saga The Illuminae Files (ou Illuminae en français) s’achève avec Obsidio, paru en mars en anglais et que j’ai lu dans l’édition Alfred A. Knopf, et à paraître le 14 novembre en français aux éditions Casterman. Ecrit par Amie Kaufman et Jay Kristoff et illustré par de nombreux auteurs dont Marie Lu, ce dernier tome de la trilogie SF Young-adult à la mise en page si spéciale est-il à la hauteur du début de la saga ?

[NB : J’ai essayé de ne glisser aucun spoil que ce soit dans la critique ou dans les extraits choisis. Seul le résumé en fin de chronique révèle des évènements des tomes précédents.]

"The die is cast. But today we will shake the table upon which it lands."

Une claque visuelle

Pour ceux qui ne connaissent pas encore Illuminae, je vous invite à lire la critique que j’ai faite du tome 1 où vous aurez un aperçu de l’esthétique de la série qui se compose de documents (mails, rapports, chats, affiches, etc.). Ce qui m’avait frappé dans le premier tome se retrouve encore ici ! Même si l’originalité ne me frappe plus autant, j’apprécie que la mise en page ne soit pas à nouveau là juste pour être différente de ce qu’on voit habituellement. Elle apporte réellement un plus émotionnel par sa force évocatrice. Ainsi, une phrase telle que « 2000 personnes sont mortes » prend une dimension autre quand elle s’accompagne de 2000 photos de visages. Elle crée un choc, une pause dans la lecture obligeant à saisir complètement ce que les mots disent. L’esthétique crée alors une mise en abime des événements qui secoue le lecteur et renforce l’immersion dans le récit comme aucun texte seul n’aurait pu le faire. Et puis, avouons-le, c’est quand même sublime ! J’ai apprécié aussi le ton de la série qui reste constant, un brin piquant, un brin irrévérencieux, toujours dynamique alors même que c’est un recueil de documents. On a enfin d’ailleurs une explication pour ce style si particulier dans ce dernier tome et je dois dire qu’elle est assez logique ! Tout s’imbrique en effet parfaitement avec ce dernier volume, concluant cette série avec puissance.

"I have heard it said that evil is simply a point of view. The villain is always the hero in his own story. And the definitions of "wrong" and "right" ever shift on the inconstant tides of human morality."

Une fin en apothéose

Alors que le début de ce dernier tome laisse planer quelques longueurs, le temps de présenter un autre pan de la situation et de nouveaux personnages, l’action revient bien vite faisant grimper la tension en flèche. Le plaisir de lecture réapparaît en puissance comme il l’était au premier tome, nous laissant face à des pics d’adrénalines toujours plus intenses les uns que les autres et une émotion forte, surtout sur les 100 dernières pages. C’est simple, j’ai complètement fondu en larmes (à plusieurs reprises !) parce que les auteurs ne nous épargnent vraiment rien avec cette fin en apothéose. Si j’ai été autant immergée émotionnellement dans ce récit c’est aussi parce que les personnages sont particulièrement marquants. Beaucoup sont des gens ordinaires confrontés à une question de vie ou de mort qui les rend extraordinaires. Les personnages féminins notamment sont très forts dans la série, occupant toujours des rôles essentiels et souvent centraux, qu’elles soient badass, douées dans un domaine, ou tout simplement normales mais poussées par leur instinct de survie. Et puis il y Aidan, la meilleure intelligence artificielle que j’ai eu l’occasion de côtoyer/rencontrer. Celui-là, pour sûr, je ne l’oublierai pas de sitôt. Rien que pour lui, la saga mérite d’être lu. Et petit aparté pour ceux qui n'osent pas lire en anglais, Illuminae est assez accessible, bien que le récit contienne beaucoup de formulations familières de par son format.

"The pistol cracked. Louder than the howling wind. Louder than any sound I'd ever heard in my life. Blood on the snow. Blood and pink teddy bears."

En bref, Obsidio était magistral. Jamais je n’aurai cru autant aimer une trilogie SF jeunesse, avec de la romance qui plus est, et pourtant, du premier au dernier tome, cette série est un coup de cœur absolu. Quel regret que ce soit déjà fini… !

"Kady, Ezra, Hanna, and Nik narrowly escaped with their lives from the attacks on Heimdall station and now find themselves crammed with 2,000 refugees on the container ship, Mao. With the jump station destroyed and their resources scarce, the only option is to return to Kerenza–but who knows what they’ll find seven months after the invasion? Meanwhile, Kady’s cousin, Asha, survived the initial BeiTech assault and has joined Kerenza’s ragtag underground resistance. When Rhys–an old flame from Asha’s past–reappears on Kerenza, the two find themselves on opposite sides of the conflict. With time running out, a final battle will be waged on land and in space, heros will fall, and hearts will be broken."

(Illustration de couverture: © Vandathai/Sutterstock)

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