Le vieil homme et la guerre. Tome 1

Parmi les auteurs phares de la SFFF, John Scalzi est depuis de nombreuses années bien en place. Mais, malgré plusieurs titres de l’auteur dans ma liste d’envies, je n’avais encore jamais tenté la découverte de ses oeuvres. C’est suite à l’avis enthousiaste de Chut maman lit pendant sa découverte audio du célèbre titre Le vieil homme et la guerre, tome 1 paru récemment chez Audiolib, lu par Philippe Spiteri que j’ai décidé de faire de même. J’ai donc plongé mes oreilles dans ce texte qui avait été publié en français chez L’atalante en 2007. Et voici ce que j’en ai pensé…

« Une partie de ce qui nous rend humains vient de ce que nous signifions pour les autres et de ce que les autres signifient pour nous.»

De la SF militaire mais pas que

Pour être tout à fait honnête, sans l’avis enthousiaste des copines à l’écoute de ce livre, je n’avais jamais envisagé ma découverte de l’auteur par ce titre qui était probablement un de ceux qui m’attiraient le moins dans sa bibliographie. L’aspect militaire, les couvertures très branchées testostérone et trucs qui explosent, … tout ça me disait que ce n’était pas pour moi. Et pourtant. Il y a effectivement du combat, des monstres, des grosses armes, mais John Scalzi est un auteur talentueux qui n’écrit pas ici un scénario de Michael Bay mais bien une oeuvre plus fine, non dénuée d’humour ni d’émotions sincères, en plus de véhiculer quelques valeurs positives par-ci par-là. On apprécie aussi beaucoup le destin funeste et idiot des personnages les plus désagréables de ce livre qui ont un retour de karma fort sympathique. Le début du roman est particulièrement fascinant, installant longuement l’arrivée de John Perry au combat en nous le présentant avant tout comme l’humain qu’il est, avec ses émotions et ses souvenirs de vie. On oscille entre des explications scientifiques parfois poussées mais claires et une franche camaraderie avant d’attaquer pleinement l’aspect transhumaniste et guerrier de l’histoire. C’est très plaisant à écouter grâce à Philippe Spiteri qui a su retranscrire toute la gamme d’émotions du texte et donne corps à tous les personnages avec brio. Une formidable interprétation qui rend évidement la découverte d’autant plus appréciable et qui joue aussi très nettement un grand rôle dans mon immersion. 

« J’écrase tous les habitants de cette ville sous mes pieds comme un monstre. Et je commence de penser que c’est précisément ce que je suis. Ce que je suis devenu. Je suis un monstre. Tu es un monstre. Nous sommes tous des putains de monstres inhumains, et nous ne voyons aucun mal à ça.»

Une deuxième moitié plus répétitive mais touchante

Il est vrai cependant qu’après le camp d’entraînement, une fois passée les découvertes fascinantes de cette nouvelle vie qui s’offre à John Perry, le roman tend à être moins passionnant et les batailles qui s’enchaînent, bien qu’assez épiques et différentes, ont un petit côté répétitif qui peut éventuellement lasser. Heureusement, l’auteur parvient encore à tirer de tout cela des passages plein d’émotions (chaque fois que Perry parle de Kathy je ne sui qu’émotion), quelques réflexions intéressantes, sur l’absurdité des guerres notamment, ou encore quelques tranches de camaraderie agréables qui apportent une respiration bienvenue. Et même si les combats sont moins ma tasse de thé, il faut encore saluer le texte de John Scalzi et l’interprétation de Philippe Spiteri qui ont su les rendre très vivants et haletants. En tout cas, c’est certain, à l’issue de cette découverte je suis convaincue autant par l’auteur que par l’interprète et je me réjouis de la voir la suite exister déjà en format audio!

En bref, Le vieil homme et la guerre est un excellent roman, fascinant sous bien des aspects, touchant et drôle tout en conservant un vrai caractère de science-fiction militaire. John Scalzi est un auteur que je découvre seulement mais que je vais prendre grand plaisir à suivre plus assidûment à l’avenir et l’interprétation de son livre par Philippe Spiteri est vraiment formidable: juste, rythmée et immersive. 

«  À soixante-quinze ans, l'âge requis, John Perry n'est pas le seul à intégrer les Forces de défense coloniale, billet pour les étoiles, mais sans retour. Rien ne le retient plus sur Terre. Combien d'années peut-il espérer vivre ? S'engager, c'est protéger l'expansion de l'humanité dans la Galaxie, retrouver une seconde jeunesse et, à l'issue du service, obtenir le statut de colon sur une planète nouvelle. Mais qu'advient-il réellement de ces recrues? »

(Illustration de couverture : © Fred Augis)

Tome 5 - Humanité divisée

[Diversité: ps gay]

Amputation, Deuil, Islamophobie, Meurtre, Mort, Sang, Sexe

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