Les mystères de Larispem. Tome 1: Le sang jamais n’oublie

Second lauréat du concours Premier roman jeunesse de Gallimard jeunesse, RTL et Télérama, le premier tome de la saga Les mystères de Larispem, intitulé Le sang jamais n’oublie est écrit par Lucie Pierrat-Pajot et fut publié en 2016 aux éditions Gallimard jeunesse. Voilà un petit moment que j’étais très tentée de le lire, à vrai dire depuis la chronique en juin 2016 de Sandy du blog Jenesaispointlire, et c’est enfin chose faîte! Voici donc ce que j’en ai pensé…

Un univers Lerveilleumuche (ou Merveilleux, pour les non initiés)!

Les Mystères de Larispem est une uchronie (entendez par là, réécriture de l’histoire, ici en inversant l’issue de la Commune de Paris) et, qui plus est, steampunk en faisant la part belle à Jules Verne et ses idées fabuleuses. On se retrouve alors dans un Paris devenu Larispem de1899, cité-Etat aux innovations scientifiques splendides où tout est transformé et s’imbriquent pour former un univers cohérent et envoûtant. Toutes ces inventions me faisaient revivre mon amour pour Jules Verne, et le voir incarné dans cette société fabuleuse ne pouvait que me ravir au plus haut point! J’ai aussi grandement apprécié les valeurs très modernes de cette société étonnante, comme l’égalité des sexes ou l’accès à l’éducation pour tous. Mais attention, tout n’y est pas non plus utopique pour autant… Lucie Pierrat-Pajot nous donne vraiment le sentiment de parcourir cette ville, sans pour autant aller trop dans le descriptif (peut-être pas assez pour moi quand même ^^). Les codes s’expliquent aisément les uns après les autres, les coutumes se dévoilent peu à peu, et c’est tout un univers qui se construit sous nos yeux en quelques phrases justement placées au bon moment sans alourdir le récit par un long exposé. Le rythme est peut-être un peu lent pour les amateurs de romans à 100 à l’heure, mais il reste maîtrisé et l’univers et l’intrigue s’installent avec fluidité et efficacité sur ce premier tome. Juste un petit bémol, qui part d’un point positif malgré tout, le langage des bouchers utilisé dans le texte m’a un peu freiné dans mon immersion car je cherchais systématiquement à traduire chaque mot… Mais je comprends qu’il sert aussi l’univers et en cela je le pardonne vite, surtout que ce n’est pas trop récurrent. 

« Les conseils de Marthe Chardon ne la laissaient pas en paix, alors même qu’elle passait ses nuits à piller des maisons abandonnées avec la plus infréquentable des personnes (une bouchère, noire de surcroît). C’est pour dire: le jour où Carmine lui avait fait essayer un pantalon, elle avait eu l’impression de gagner un ticket pour l’enfer. »

Des personnages atypiques et une intrigue alléchante

Ce que j’aimerai souligner et que j’ai trouvé ultra positif dans Les mystères de Larispem, ce sont les personnages et leurs caractéristiques assez rares en romans jeunesse. J’ai tout de suite eu un immense coup de coeur pour Liberté, jeune fille un peu enveloppée et héroïne du roman! Elle est débrouillarde, elle est pleine de failles, elle a un courage insoupçonné…et elle ne rentre pas dans les canons de beauté standardisé des héroïnes de roman jeunesse: quel bonheur! J’ai aussi une grande affection pour Nathanaël, orphelin qui semble fade aux yeux des autres mais qui a beaucoup plus de relief qu’il n’y paraît. J’ai terriblement hâte de suivre la suite de son histoire! Et autour d’eux, l’intrigue qui se met en place doucement est terriblement attirante. Elle est à la fois limpide, mais aussi complexe et promet certainement une grande quantité d’évènements et de rebondissements dans la suite. D’ailleurs, je suis heureuse d’avoir autant patienter parce que je peux me jeter sur le tome 2 et c’est avec une grande impatience que je le lirai prochainement, c’est certain! En effet, ce début d’intrigue me plaît beaucoup et les derniers chapitres du premier tome m’ont complètement scotché aux pages. Oh et dernier point, sympa les illustrations de Donatien Mary en début de chaque chapitre!

« C’est dans la boue des évènements les plus dramatiques que se trouvent les graines fertiles de l’amélioration de la société et du monde.»

En bref, ce premier tome est génial! L’univers steampunk et uchronique de Lucie Pierrat-Pajot m’a transporté et l’intrigue qui y est introduite m’a agrippé aux pages. Et maintenant, la suite et vite! 

Dans cette Cité-État indépendante où les bouchers constituent la caste forte d'un régime populiste, trois destins se croisent... Liberté, la mécanicienne hors pair, Carmine, l'apprentie louchébem et Nathanaël, l'orphelin au passé mystérieux. Tandis que de grandes festivités se préparent pour célébrer le nouveau siècle, l'ombre d'une société secrète vient planer sur la ville. Et si les Frères de Sang revenaient pour mettre leur terrible vengeance à exécution? »

(Illustration de couverture : © Donatien Mary)

Pour lire des extraits, cliquez ici.