Il y a un robot dans le jardin

Prenez un robot attendrissant et un peu délaissé comme Wall-E, saupoudrez-le d’une capacité à apprendre les émotions qui vous touche en plein coeur comme les gentils robots de Nier Automata et relevez le tout d’une dose d’humour et de road-trip pour obtenir Il y a un robot dans le jardin. Ce petit roman écrit par Deborah Install en 2015 et publié en français en 2017 chez les éditions Super 8 a chamboulé mon existence et devient le meilleur livre lu depuis le début de l’année! Merci à Dareel sur son blog de m'avoir donné envie de le lire et à mon amour pour me l'avoir offert!

« « Euh… bonjour? »
Le robot sursauta, surpris. Il émit un couinement et essaya de se relever, mais s’effondra lourdement sur le côté, dévoilant un carré d’herbe aplati là où il avait été assis. Les quatre fers en l’air, il remuait frénétiquement les jambes, comme une coccinelle renversée sur le dos. J’eus pitié de lui. »

Une bouffée de bonheur 

Vous aviez envie d’une lecture qui vous fera sourire tout du long? D’une lecture qui vous fera rire aux éclats mais aussi être ému et avoir la larme à l’oeil? Il y a un robot dans le jardin répond à tous ces critères et bien plus encore. Je ne me souviens pas avoir déjà eu autant le sourire rien qu’en ouvrant un livre. Deborah Install propose une histoire tendre et drôle, où le lecteur ne peut que s’impliquer émotionnellement face au personnage du petit robot le plus attendrissant de l’univers. Rien qu’à la toute première rencontre que nous faisons de lui, je suis tombée sous le charme. Parce que ce robot étrange et tout cassé est délaissé par le reste du monde, parce que son innocence est touchante et parce qu’il me fera rire aux larmes par son comportement profondément enfantin. On ne peut qu’aimer profondément ce petit robot et, de fait, on s’implique à 200% dans son destin et dans ce road-trip haletant. L’écriture de Deborah Install est hyper agréable et renforce l’attachement que le lecteur aura pour cette histoire en décrivant, avec beaucoup de justesse, les réactions du robot afin de l’humaniser le plus possible sans pour autant oublier sa condition mécanique (par exemple, en faisant en sorte qu’il fuit de l’huile lorsqu’il est angoissé). Je ne vous en révèlerai pas plus sur l’histoire et sur le comportement de Tang, car vous devez vous aussi apprendre à le connaître et vous apprivoisez. Mais sachez, je vous le jure, que cette rencontre vaut vraiment le coup!

« A ce stade, je dois avouer que je n’aurai jamais imaginé traverser les Etats-Unis au volant d’une Dodge Charger, en compagnie d’un robot vintage et d’un teckel radioactif.»

Faussement léger

Ce roman c’est aussi et surtout l’histoire d’une rencontre, celle d’un robot abimé de l’extérieur et d’un humain un peu cassé à l’intérieur. Avec justesse, subtilité et tendresse, on suit l’évolution d’une relation un peu bancale qui ne peut qu’être bénéfique pour eux deux. Et suivre ces deux êtres en road-trip, croyez-moi, ce n’est pas de tout repos  et parfois même haletant mais c’est aussi monstrueusement drôle et touchant. Il y a un robot dans le jardin, c’est ce genre de roman qui vous touche en plein coeur et qui, sous son côté faussement léger et parfois loufoque, cache bien plus d’épaisseur. Il y a beaucoup de messages portés par ce récit, beaucoup de parallèles avec différentes thématiques plus ou moins évidentes mais toujours traitées avec justesse. Ce roman parle évidemment de rejet de l’autre pour ses différences, à travers le rejet de ce robot atypique. Il parle aussi des comportements déviants de l’être humain et de l’inhumanité de certains lorsqu’il s’agit de traiter les êtres « inférieurs ». Ce sont aussi les thématiques de la paternité, celle du deuil ou encore de la dépression qui sont abordées. Et ce, sans que ça devienne trop lourd ou trop grossier. Parce que l’histoire centrale, celle de Ben et Tang, reste centrale, elle n’est pas juste un joli panneau décoratif pour supporter tous ces thèmes. Ce livre est (j’ose le dire) parfait! Et si certaines réactions de Ben me paraissaient incongrues, j’ai finalement constater que cela le rendait singulièrement humain, tout simplement. J’ai commencé le livre avec un sourire curieux, je l’ai fini avec un sourire ému, et désormais je suis certaine que c’est un livre que je relirai souvent, en cas de coups de blues, en cas de manque de tendresse, au besoin de sourire… comme un doudou.

« Mes parents sont partis de ce monde; un jour, leur corps à cessé de fonctionner.

- Pas pouvoir réparer?

- Impossible. »

En bref, Il y a un robot dans le jardin est un bijou, un livre tendre, un livre drôle, un livre faussement léger, un livre qui fait sourire, un livre qui fait du bien. Lisez-le, je n’ai rien d’autre à dire.

« Ben est peut-être en train de laisser passer le train de sa vie. Vivant sur l’héritage de ses parents, il regarde, impuissant, sa femme avocate s’éloigner de lui. Loser ?

Et puis, un matin, Ben trouve un robot dans son jardin. Un adorable petit machin de ferraille qui, assis dans l’herbe, contemplant des chevaux, éprouve toutes les peines du monde à expliquer ce qu’il fabrique ici. « Débarrasse-nous de ce truc ! » exige sa femme en substance. Mais, pour une raison qu’il a du mal à s’expliquer lui-même –  et au moment où Amy, à bout de patience, a décidé de demander le divorce  –, Ben s’embarque avec Tang dans une quête à travers tout le pays afin de ramener le robot à son propriétaire. Tendre et malicieux, drôle et manipulateur, Tang apprend vite. Et si, sous le vernis écaillé de l’intelligence artificielle, se cachait un vrai cœur ? Et si, au bout du chemin, Ben trouvait bien plus que ce qu’il pensait chercher ?»

(Couverture : ©Andrea Bonelli)