Lire pour garder espoir et imaginer et créer un avenir plus beau

 

Alors que j’envisageais une sélection « lecture de l’été » pour surfer sur la période, le contexte social et politique m’a paru rendre cette idée absurde. J’ai d’abord été terrassée par un désespoir qui m’a même incité à prendre une pause pour me recentrer sur moi-même. Mais je ne peux pas rester sans rien faire même si j’ai envie de me rouler en boule dans un coin. Alors j’agis à ma hauteur en vous invitant à voter contre la montée du fascisme. Et aussi à prendre soin de vous. Parce que si comme moi vous avez peur et que vous ne comprenez plus l’obscurantisme et la montée grandissante de la haine, vous devez vous préserver et savoir que vous n’êtes pas seul·e. 

Et pour s’aider à prendre soin de soi et à garder espoir, voici une sélection de lectures (non-exhaustive) qui laissent la part belle à la douceur, à la tolérance et à la diversité. Parce que d’autres avenirs sont possibles, parce que plus que jamais on se doit de les imaginer pour pouvoir les créer et les faire vivre. 

Partagez-moi vos meilleures lectures utopiques, solarpunk et hopepunk. J’en ai aussi besoin. 

Des sociétés alternatives imparfaites mais aux belles intentions

Hope de Noëmie Lemos

« À vingt années-lumière du système solaire, l’humanité tente de s’installer sur Hope, planète désertique et stérile. Après quatre générations à appliquer le programme d’une IA conçue sur Terre, les pionnières approchent du « jour de l’Espérance », seuil à partir duquel la croissance pourra reprendre. Malheureusement, les avaries s’enchaînent et l’espoir faiblit. Jade, ingénieure trentenaire, se lance à corps perdu pour sauver la Cité, délaissant son fils Asha. Conscient de sa différence, le premier garçon de la colonie se réfugie dans le désert où il fait la rencontre d’un étrange animal…
Prises dans les tempêtes de sable, sans nouvelle de la Terre, les pionnières sauront-elles remettre en question les règles qui leur ont été imposées pour survivre ? »

Semiosis de Sue Burke, traduction de Florence Bury

« Ils sont cinquante - des femmes, des hommes de tous horizons. Ils ont définitivement quitté la Terre pour, au terme d’un voyage interstellaire de cent soixante ans, s’établir sur une planète extrasolaire, qu’ils ont baptisée Pax. Ils ont laissé derrière eux les guerres, la pollution, l’argent, pour se rapprocher de « la nature ». Tout recommencer. Retrouver un équilibre définitivement perdu sur Terre. Construire une Utopie. Mais avant même de fonder leur colonie, des drames mettent à mal leur idéal. Avarie sur une capsule d’hibernation, accident d’une des navettes au moment de l’atterrissage. Du matériel irremplaçable est détruit. Les morts s’accumulent. La nature est par essence hostile et dangereuse ; celle de Pax, mystérieuse, ne fait pas exception à la règle. Pour survivre, les colons de Pax vont devoir affronter ce qu’ils ne comprennent pas et comprendre ce qu’ils affrontent. » 

After® d’Auriane Velten

« La Terre d’après… À l’abri d’un baobab, une société utopique, soudée par des règles strictes et bienveillantes, semble profiter d’une vie paradisiaque, totalement apaisée et égalitaire.
Pourtant, l’un des membres de cette communauté ne peut s’empêcher de se poser mille et une questions, sur tout, y compris sur l’avant. Une particularité qui fait de Cami la personne idéale pour remplir une mission d’exploration – sous surveillance. C’est donc avec Paule que Cami part pour les terres renoncées, une zone inhabitée et hostile, en quête d’une mémoire oubliée. Rapidement, leurs découvertes dépassent l’entendement, et les déroutent au-delà de ce qui peut être imaginé.
Ce voyage risque bien de bouleverser leur vie… et l’humanité.»

 

Des alternatives plus écologiques à imaginer

Ecotopia d’Ernest Callenbach, traduction de Brice Matthieussent 

« Trois États de la côte ouest des États-Unis – la Californie, l'Oregon et l'État de Washington – décident de faire sécession et de construire, dans un isolement total, une société écologique radicale, baptisée Écotopia. Vingt ans après, l'heure est à la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays. Pour la première fois, l'Écotopia ouvre ses frontières à un journaliste américain, William Weston.
Au fil de ses articles envoyés au Times-Post, Weston décrit tous les aspects de la société écotopienne : les femmes au pouvoir, l'autogestion, la décentralisation, les 20 heures de travail hebdomadaire, le recyclage systématique, la relation passionnée à la nature, etc. Quant à son journal intime, il révèle le parcours initiatique qui est le sien ; d'abord sceptique, voire cynique, William Weston vit une profonde transformation intérieure. Son histoire d'amour intense avec une Écotopienne va le contraindre à choisir entre deux mondes. »

Les sentiers de Recouvrance de Émilie Querbalec

« 2035. Ils s’appellent Anastasia et Ayden. Ils ne se connaissent pas, mais leurs chemins seront amenés à se croiser. Anastasia a grandi dans une Espagne qui subit de plein fouet les consé-quences du réchauffement climatique. Après la mort accidentelle de son père, elle assiste, impuissante, au naufrage de sa mère. Ayden, lui, a appris à ses dépens qu’à trop jouer avec le feu on se brûle. Laissant derrière eux leurs existences brisées, chacun prend en solitaire la route de la Bretagne pour l’île de la Recouvrance où les attend l’espoir d’une vie meilleure.»

Histoires de moine et de robot. Tome 1, Un psaume pour les recyclés sauvages de Becky Chambers, traduction de Marie Surgers 

« Voilà des siècles, les robots de Panga ont accédé à la conscience et lâché leurs outils ; voilà des siècles, ils sont partis ensemble dans la forêt, et nul ne les a jamais revus ; voilà des siècles qu’ils se sont fondus dans les mythes de l’humanité.
Un jour, la vie de Dex, moine de thé, est bouleversée par l’arrivée d’un robot qui, fidèle à une très vieille promesse, vient prendre des nouvelles. Il a une question à poser, et ne rejoindra les siens qu’une fois satisfait de la réponse. La question : « De quoi les gens ont-ils besoin ? »
Mais la réponse dépend de la personne à qui on parle et de comment on pose la question. La nouvelle série de Becky Chambers s’interroge : Dans un monde où les gens ne manquent de rien, à quoi sert d’avoir toujours plus ?»

 

Imaginer et écrire les possibles pour faire naître l’espoir

Utopie radicale d’Alice Carabédian 

« Des événements qui, il y a peu, relevaient de l’improbable, de scénarios du pire, ou de la dystopie, sont désormais notre quotidien. La science-fiction est devenue notre réalité. Nous vivons dans un chaos qui s’intensifie même si, ici ou là, fleurissent sur les ruines du capitalisme des utopies concrètes, localistes et réalisables, des cabanes et des refuges. Mais ces utopies ne sont-elles pas souvent concédées, dans les marges, par ceux-là mêmes qui promettent la colonisation de l’espace et les cités autosuffisantes pour milliardaires ?
Il y a urgence à revendiquer des lieux où se déploieraient en totale liberté nos imaginaires. L’utopie radicale peut répondre à l’extrémité des désastres actuels et à venir. Nous pouvons et devons rêver de technologies et de rencontres intergalactiques émancipatrices et ne pas laisser ce pouvoir aux seuls capitaines des vaisseaux capitalistes.
Face à la catastrophe, oserons-nous rêver d’autres mondes ?»

Le futur au pluriel de Ketty Steward 

« Ce livre n’est pas une nouvelle histoire de la science-fiction. C’est une proposition : celle de faire un pas de côté pour observer le genre et son fandom dans son actualité, sa pluralité et au travers des problématiques qui le traverse. »

Amazonies spatiales d’un collectif d’auteurices 

« Cet ouvrage est l'aboutissement de la résidence littéraire et scientifique Amazonies spatiales, créée et coordonnée par Matrice, institut d'innovation technologique et sociale, en partenariat avec l'Agence spatiale européenne, les éditions Hachette et les éditions Bragelonne. Il pose une question simple et décisive : quel nouveau récit spatial pour l'Europe et pour le monde en regardant vers 2075 ? Car, pour que l'avenir se produise, il faut commencer par le rêver.Sous le patronage de Claudie Haigneré et Christiane Taubira.Une anthologie de récits prospectifs, par des auteurs et autrices venus d'horizons variés, pour réimaginer l'avenir spatial européen. Nées du dialogue entre littérature et sciences, de la rencontre entre 14 auteurs et 50 experts scientifiques lors d'ateliers de création, les Amazonies spatiales tentent de réconcilier le présent avec des futurs désirables. »

 

Alternatives et lutte commune pour un monde plus juste

La ville peu de temps après de Pat Murphy, traduction de Patrick Marcel 

« Dans la grande cité californienne, des artistes se sont forgés leur propre société, qui tend vers l'utopie — mais de l'autre côté de la Baie, des militaires s'agitent, décidés à mater ces doux rêveurs. Il va falloir lutter avec ses rêves — et peut-être avec l'aide de la ville elle-même. »

Un pays de fantômes de Margaret Killjoy, traduction de Mathieu Prioux 

« Poussé par une industrie florissante et une politique expansionniste, l’empire borolien se tourne cette fois vers les Cerracs, un territoire montagneux composé d’une poignée de villes et de villages ; une simple formalité.
Journaliste en disgrâce, Dimos Horacki signe désormais des papiers ronflants dans une gazette de la capitale. Mais voilà que son employeur l’envoie au front écrire un article élogieux sur un général en vue de l’armée impériale.
Sur place, Dimos découvre la réalité de l’expansion coloniale, et surtout, il met un visage sur leurs mystérieux ennemis, les anarchistes de Hron, qui défendent non pas leurs possessions, mais leur mode de vie et leur indépendance. Et tandis que la guerre fait rage autour de lui, que ses pas le portent de ferme en village jusqu’à la cité-refuge de Hronople, le reporteur voit peu à peu ses convictions voler en éclat. »

Maraude(s) de Sabrina Calvo

« Les forces de l’ordre sont aux portes du quartier, mais les habitant·e·s du quartier s’organisent. Deux membres de la Commune libre de Belleville arpentent les différents secteurs du territoire.
À travers les pérégrinations de Bri et dilem, c’est l’autonomie d’un quartier assiégé – acquise à la fois en puisant dans ses racines historiques et en se projetant dans les pratiques alternatives d’une logistique humaine un peu folle – dont il est question. Non pas seulement une utopie mais un terrain surréaliste ancré dans un contemporain urbain aux questions bien réelles : comment nourrir une population, comment composer les amitiés, comment interroger les structures de domination liées au genre et à la classe, aussi bien dans la société qu’au sein des espaces de militance. Comment vivre au quotidien l’enfer d’un futur répressif ?»

Subtil béton de Les aggloméré·e·s 

« Zoé est lycéenne lorsque le mouvement social devient insurrectionnel. À force d’assassinats et de disparitions, la révolte est écrasée par le régime. Les révolutionnaires se dispersent alors que l’autoritarisme se renforce.
Subtil béton n’est pas l’histoire de cette insurrection, mais de ce qui reste après la défaite. Colères et tendresses se mêlent en de multiples tentatives pour reconstruire espoirs et solidarités. »

 

La possibilité d’une société plus douce et plus tolérante

Sous l’ombre des étoiles de Thomas Geha 

« La guerre entre Salamandres et Humains a pris fin.
À la suite d’une dernière bataille épique, Kee Carson, tireur d’élite à bord du Templier, s’échoue sur une planète insignifiante, Seinbeck.
Resté deux siècles en hibernation, il s’y éveille et apprend qu’Humains et Salamandres, descendants des naufragés, ont fini par s’allier en tribus nomades pour faire face à une menace mutuelle : les indigènes de ce monde.
Dans le clan qui l’adopte, Carson fait la connaissance de Sirval, un Salamandre qu’il déteste aussitôt. Difficile pour lui d’oublier ses années de guerre, celles qui l’ont séparé de sa famille et de Valtor, sa planète natale. Mais bientôt, contaminé par Mari-Ou, guide de la Tribu de l’Espace, et Poing de Verre, un géant rouquin devenu son meilleur ami, il commence à changer... »

Les voyageurs (saga en 4 volumes indépendants) de Becky Chambers, traduction de Marie Surgers 

« Rosemary, jeune humaine inexpérimentée, fuit sa famille de richissimes escrocs. Elle est engagée comme greffière à bord du Voyageur, un vaisseau qui creuse des tunnels dans l’espace. Elle y apprend à vivre et à travailler avec des représentants de différentes espèces de la galaxie : des reptiles, des amphibiens et, plus étranges encore, d’autres humains. La pilote, couverte d’écailles et de plumes multicolores, a choisi de se couper de ses semblables ; le médecin et cuistot occupe ses six mains à réconforter les gens pour oublier la tragédie qui a condamné son espèce à mort ; le capitaine humain, pacifiste, aime une alien dont le vaisseau approvisionne les militaires en zone de combat ; l’IA du bord hésite à se transférer dans un corps de chair et de sang...»

La dernière geste (saga prévue en 5 volumes dont les premiers seront à nouveau dispo chez Goater début 2025!) de Morgan of Glencoe 

« Depuis des siècles, les humains traitent les fées, dont ils redoutent les pouvoirs, comme des animaux dangereux. Lorsque la princesse Yuri reçoit une lettre de son père lui enjoignant de quitter le Japon pour le rejoindre, elle s'empresse d'obéir. Mais à son arrivée, elle découvre avec stupeur qu'elle a été promise à l'héritier du trône de France ! Dès lors, sa vie semble toute tracée... jusqu'à ce qu'une femme lui propose un choix : rester et devenir ce que la société attend d'elle ou partir avec cette seule promesse : « on vous trouvera, et on vous aidera. » 
Et si ce « on » était la dernière personne que Yuri pouvait imaginer ?
»

 

De quoi garder espoir encore dans ma pile à lire

Eutopia de Camille Leboulanger 

« Selon la Déclaration d’Antonia, il n’y a de propriété que d’usage. Chaque être humain est libre et maître en son travail ; le sol, l’air, l’eau, les animaux et les plantes ne sont pas des ressources. Et le monde est un bon endroit où vivre, si tant est qu’on se donne la possibilité de le construire ensemble.
Umo est né et a grandi à Pelagoya, entre la rivière et les cerisaies. Puis les voyages et la musique ont rythmé ses jours, de son village natal à Opera, en passant par Télégie et Antonia. Voici le récit de sa vie, ses amours, ses expériences, ses doutes, et de toutes les personnes qui ont un jour croisé sa route.
Voici tout le chemin qu’il a parcouru, tout le travail et l’amour qu’il a faits.
Voici Eutopia. »

Solarpunk - Vers des futurs radieux dirigé par André-François Ruaud 

« Loin de la science-fiction militariste et des dystopies, le genre solarpunk propose des récits utopistes et écologistes, imagine des futurs meilleurs et propose des axes de réflexion pour penser l'avenir sous l'angle de l'espoir. »

Tout pour tout le monde de Eman Abdelhadi et M.E. O’Brien, traduction de Camille Leboulanger 

« À quoi peut ressembler une révolution au xxie siècle ?
Vingt ans après un bouleversement social mondial, deux historiennes interrogent les acteurs et actrices de ce changement. Du Bronx à la Chine continentale, du Midwest américain au Proche-Orient, douze voix abordent les années troubles, les moments d’espoir. Douze personnes ordinaires guidées par un seul principe : « Tout pour tout le monde ! »
Voici, à travers les mots de celles et ceux qui l’ont vécu, l’effondrement économique, les catastrophes climatiques, les révoltes populaires autant que la répression. Et puis, plus tard, le temps de la reconstruction et l’avènement de sociétés plus égalitaires, écologiques et coopératives.
Voici le récit d’un printemps qui vint reverdir le monde. »

 

 

Comments

C'est une belle sélection, et je ne peux, bien sûr, que plussoyer la lecture de Becky Chambers!
Perso, j'ai opté pour une lecture où les gens se font hacher menu plutôt que de reculer d'un pouce; ça m'a remonté le moral aussi, mais c'est radicalement différent. ^^

Je comprends l'idée! Quelle lecture? 

Merci pour cette belle sélection :)

Avec grand plaisir !

Jolie sélection

Merci :)

Add new comment