Bluebird

Paru au mois de juillet, Bluebird est un roman one-shot space opera écrit par l’autrice Ciel Pierlot et édité en français dans la collection Perles d’épice chez ActuSF. Un résumé alléchant promettant beaucoup d’action et une équipe féminine bad ass ont évidemment retenu mon attention. Et voici ce que j’en ai pensé…

« Tu n’es pas sous leur joug, là. Tu n’as jamais à être sous le joug de qui que ce soit.

- Tu es remarquablement naïve pour une voleuse.»

Concentré d’actions sur 630 pages

Quand on commence la lecture de Bluebird, on se retrouve immédiatement plongé dans l’action. Rig, l’héroïne de ce roman, ne manque ni de peps ni d’ennemis et les évènements s’enchaînent rapidement dès les premières pages sans jamais réellement s’essouffler sur plus de 600 pages. C’est un roman plein de rebondissements, de tensions et de péripéties, entre combats, infiltration et fuite. Très cinématographique, le roman a tout d’un excellent scénario de film avec des personnages attachants et intéressants confrontés à des obstacles immenses pour une mission sauvetage qui semble impossible. Sur fond de guerre permanente sous des prétextes religieux, de fanatisme et de mondes ultra contrôlés, Rig et ses compagnons font figure de bons pirates aux belles valeurs. Un peu manichéen, l’univers n’invite pas à se prendre la tête et nous emporte dans son rythme effréné mais manque peut-être un peu de nuances. Heureusement, les personnages sont plutôt bien écrits et offrent quelques subtilités, notamment en ce qui concerne Ginka qui doit s’émanciper du carcan dans lequel on l’a cloisonné depuis toujours.  

« Des visions, des sons et des sensations déferlent dans son esprit comme une vague.

La chaleur de ses joues, la musique alors qu’ils dansent sur le toit… La regarder s’étirer dans les rayons du soleil après l’entraînement, être assis à ses côtés comme si tout était en ordre dans la galaxie et que là était sa place attitrée…»

Mais peu marquant

Malheureusement, bien qu’on lise sans peine cette jolie brique, je constate également que je n’en retiendrais probablement pas grand chose sur la durée. Parce que si l’action est bien présente ainsi que quelques belles valeurs et messages, il m’a manqué l’émotion et l’épaisseur de l’univers pour que je sois pleinement conquise. J’ai beaucoup apprécié l’histoire de Ginka qui se révèle en interludes, mais là aussi, le manque de subtilité a eu tendance à me lasser. Je crois que ma semi-déception tient aussi du fait de l’argument marketing qui le présentait comme « Han Solo écrit par Becky Chambers ». La barre était haute et la promesse énorme, mais il m’a manqué ce cocon de douceur ainsi que la richesse des propositions utopiques qui caractérisent les livres de Becky Chambers. Ici, malgré quelques originalités, on s’ancre dans un univers plutôt dystopique assez classique qui ne me marquera pas sur la durée. J’ai passé un moment de lecture agréable, sans prise de tête. Mais je n’en retiendrai pas grand chose d’ici quelques semaines. On est finalement plutôt sur une lecture de vacances dont on ne doit pas en attendre de trop, qui offre de la SF au féminin qui tabasse et explose de partout. 

En bref, Bluebird est un joli concentré d’actions dans l’espace avec des héroïnes féminines intéressantes et attachantes. Cependant, le manque de nuances, en particulier dans l’univers, et l’enchaînement de rebondissements qui manquent un peu de subtilité en font une lecture sympathique mais qui ne marque pas forcément sur la durée.

« La galaxie est à feu et à sang. Depuis des siècles, trois factions se livrent une guerre sans merci de planète en planète, sans désarmement du conflit en vue. Cela fait trois ans que Rig a déserté, emportant avec elle des plans d’armes de destruction massive : elle se pensait à l’abris, jusqu’à ce que l’une des factions lui pose un ultimatum.  Si elle ne rend pas ce qu’elle a dérobé, sa sœur jumelle sera exécutée par son ancienne faction. 
Rig embarque alors dans une odyssée à travers l’espace pour sauver la vie de sa sœur, pistolet en main. Épaulée par une mystérieuse chasseuse de primes rebelle et soutenue par sa petite amie, June, Bibliothécaire de son état, Rig fera tout pour sauver sa jumelle. Quitte à faire tomber chacune des factions, une par une ou toutes à la fois. »

(Illustration de couverture: © Tom Shone)

- Merci à ActuSF pour ce service presse - 

[Diversité: pp lesbienne, ps lesbienne]

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