In the After. Tome 2: In the End

Je vous parlais en juillet 2016 d’une expérience de lecture divertissante avec In the After que Sandy (@jenesaispointlire) m’avait permis de découvrir. C’est donc avec joie que j’ai reçu de ma sœur le second et dernier tome de la série à Noël, intitulé In the End. C’est signé Demitria Lunetta et c’est paru en VO en 2014 chez Harpers Collins puis en français chez les éditions Lumen en 2015.

[NB : pour ceux qui n’auraient pas lu le tome 1 de cette duologie, quelques légers spoilers peuvent transparaître dans cette critique, mais sans révéler les plus gros et les plus surprenants éléments de l’intrigue du premier]

« Il reste encore des êtres humains par ici. Pas beaucoup, mais tout de même quelques-uns. Qu’ils vivent encore dans l’Après signifie qu’ils sont soit assez intelligents pour avoir compris le fonctionnement des Floraes, soit assez malveillants pour avoir survécu. »

Un post-ap’ divertissant

Tout comme In the After, In the End se souffre d’aucun temps de répit. Les actions s’enchaînent à un rythme relativement effréné et, même si les rebondissements n’atteignent pas l’effet de surprise escompté dans ce tome-ci, ils sont, là aussi, plutôt nombreux. C’est bien simple, à 20 pages de la fin (les deux romans faisant ensemble environ 800 pages), tout est encore irrésolu. Cela donne un récit intense et terriblement divertissant qui se dévore sans effort. L’écriture fluide de Demitria Lunetta n’est certes pas inoubliable mais elle a la qualité de se lire plus qu’aisément. Sans fioritures, ce récit hyper rythmé est aussi très cinématographique. On imagine aisément un film avec cette histoire et on passe, de fait, un agréable moment, comme on le passe devant un bon film du genre film de super-héros. J’ai apprécié rencontrer de nouveaux personnages dans ce récit, notamment la (malheureusement) très secondaire Pam, dont l’histoire m’a vraiment intéressé et que j’aurai aimé connaître un peu plus. Jacks est aussi un personnage intéressant dont la psychologie est un peu brouillon mais plus fouillée que les personnages du tome 1 ce qui souligne une évolution de l’auteur dans son écriture (rappelons que ce sont ses premiers livres). J’ai apprécié que cet homme ait peur, une peur qui l’empêche de vivre et le cantonne à la survie démoralisante. Cela donnait à l’ambiance un côté un peu plus réel que ne le faisait In the After.

« New Hope dissimulait tous ses mauvais côtés aux citoyens. Fort Black les expose tous au grand jour et laisse les hommes s’en délecter. »

Le « blockbuster syndrome »

Le côté divertissant et cinématographique a aussi des défauts que je pourrais qualifier de syndrome blockbuster. Cette duologie, et particulièrement sa conclusion, est, certes, hyper sympa à lire mais a tant d’incohérences ou de résolutions miraculeuses que ça en devient improbable. Tout comme les films de super-héros se torchent le popotin avec la physique, In the End se moque éperdument que tout soit « trop facile ». Prenons par exemple Amy. Je le rappelle mais Amy est une adolescente, qui a été livrée à elle-même dans un monde hyper dangereux. Certes, déjà dans In the After elle s’en sortait plutôt bien mais là, elle est carrément « cheaté » ! Elle te terrasse deux malabars sans peine, elle a une combinaison hyper bad-ass qui la sauve de tout, elle est en plus surprotégée par des technologies, elles aussi, imbattables… Bref, rien ne peut vraiment lui arriver, malgré les tentatives de l’auteur de nous faire croire qu’elle peut être en danger.  Du coup, la tension reste très faible, renforcée, comme pour le premier, par l’effet young adult qui aseptise un peu le tout et rend la violence presque trop propre. D’autres éléments sont aussi trop miraculeux, notamment des personnages qui guérissent tout seul alors qu’ils auraient besoin d’une bonne thérapie ou encore la toute fin du livre que j’ai trouvé frustrante. En effet, ce que je voulais voir c’était ce qui allait se passer après cette fin, voir ce qui allait se produire et non pas terminer aussi promptement en nous laissant croire que, de toute façon, tout ira bien au pays des Bisounours. Et comme toute production blockbuster, on nous saupoudre un soupçon de romance mal développé et inutile qui tombe comme un cheveu sur la soupe. Alors oui, comme devant un bon film d’action à gros budget, si on n’y réfléchit pas trop on passe un vrai bon moment de divertissement, mais ça ne sera pas la lecture du siècle et c’est sans doute un peu trop jeunesse pour moi.

En bref, In the End est un bon roman jeunesse divertissant et ultra rythmé mais dont les incohérences et le côté trop lisse l’empêchent d’être, pour moi, inévitable. Je le conseille malgré tout à un public young adult qui apprécierait les univers post-ap’ parce que c’est fluide et qu’on passe tout de même un bon moment.

(Couverture : ©Sammy Yuen)

« Voilà trois mois qu'Amy a fui New Hope pour échapper au diabolique docteur Reynolds.

Grâce à l'équipement de Gardienne que lui a fourni Kay et à l'émetteur sonique qui éloigne les créatures, elle survit tant bien que mal dans les étendues désertiques du Texas. Jusqu'au jour où une voix lui parvient à travers l'oreillette qui la relie encore à ses anciens camarades : Baby, restée à New Hope, est en danger.

Amy n'a pas le choix. Si elle veut sauver sa sœur d'adoption, il va lui falloir se rendre à Fort Black, là où d'autres survivants se sont rassemblés et vivent selon la loi du plus fort. Dans cette véritable jungle, la jeune fille va tout faire pour retrouver Ken, le frère de Kay, seul capable de l'aider à secourir Baby. Assistée de Jacks, le neveu du dirigeant de Fort Black, la jeune fille finit par en apprendre un peu plus sur l'invasion des Floraes... Une vérité qui s'avère plus cauchemardesque encore qu'elle ne le croyait ! »