Valerian et la cité des mille planètes

S’inspirant de la bande dessinée de Pierre Christin et Jean-Claude Mézières, Valerian agent spatio-temporel (devenue Valerian et Laureline), le film Valerian et la cité des mille planètes, basé assez librement sur l’histoire de l’album 6, L’Ambassadeur des ombres, vient tout juste de sortir au cinéma. Réalisé et écrit par Luc Besson (Le Cinquième élément, Léon, …), cette superproduction connaît un retour mitigé des critiques. Voici ce que j’en ai pensé…

Visuellement magnifique…

J’avais hâte de découvrir ce film, très honnêtement, parce que petite j’avais adoré découvrir Valerian et Laureline dans leurs aventures d’agents spatio-temporels. C’était pour moi une plongée dans un univers SF complexe qui ne manquait pas de caractère avec un duo d’enquêteurs du futur hyper charismatiques, notamment Laureline, femme intelligente, un peu bad ass et indépendante, ce qui était bien rare à l’époque (les premières BD datent des années 60 !). Aussi, voir cet univers ultra riche à l’écran ne pouvait que me donner envie, et notamment parce que réalisé par Luc Besson qui s’en était déjà inspiré pour Le Cinquième élément pour lequel il avait fait appel à Jean-Claude Mézières, dessinateur de la BD. Et d’un point de vue esthétique, le film est effectivement très joli et ses chiffres sont impressionnants, avec notamment plus de 600 costumes, ou encore 200 espèces créées. Visuellement, il y a un vrai respect de l’univers et on ressent une volonté de nous en montrer toute la richesse en un seul long-métrage. Malheureusement, il y a tellement de choses à voir et c’est fait dans un rythme si condensé que la majorité ne fait que glisser devant nos yeux sans avoir le temps de s’y imprimer. C’est magnifique, plein de détails, extrêmement riche, mais c’est sans doute un peu trop rapide pour en intégrer toute la beauté. D’un point de vue technique et effets visuels, rien à redire. Les personnages de perles de Müls sont pour moi l’exemple le plus frappant avec un visuel convaincant et particulièrement travaillé. Les costumes aussi sont vraiment sympas. S’ils s’éloignent des visuels de la BD, un peu trop datés certainement, ils ne les trahissent pas pour autant en conservant des lignes fines mais en apportant une touche futuriste plutôt logique. J’aurai juste un léger bémol à émettre sur la BO. Celle-ci s’annonçait pourtant prometteuse avec une bande-annonce envoûtante via le remix magique de Because des Beatles, et qu’en plus elle était signée par Alexandre Desplat, compositeur français notamment à la tête de la BO d’Harry Potter et les Reliques de la mort partie 1. Malheureusement, elle est relativement anecdotique, et surtout ponctuée de musiques populaires plus ou moins agréables (bon commencer par du Bowie, c’était juste parfait par contre).

… mais scénariquement un peu pauvre

Côté scénario, l’enthousiasme redescend quelque peu. Le problème est finalement un peu le même que pour le visuel : Luc Besson a voulu mettre beaucoup (trop ?) d’éléments de l’univers et il nous perd un peu dans un scénario, au départ légèrement bancal, et sur la fin, trop facile. Et pourtant, les bonnes idées sont nombreuses. J’ai, par exemple, beaucoup aimé l’introduction qui puise dans notre passé et notre présent, pour nous amener au futur via la Station spatiale internationale, comme dans la BD. Mais au final, bien que plaisante et divertissante, l’histoire manque de profondeur et de finesse et rien ne surprend vraiment dans le déroulement de l’intrigue. Tout est un peu trop express pour que nous nous y immergions vraiment, et on a peu le sentiment de recevoir une quantité condensée d’informations maximale en un minimum de temps. L’exemple le plus frappant est certainement le personnage de Bulle, qui, s’il aurait pu être intéressant, ne fait que passer à l’écran comme un petit bonus dont on ne savait plus quoi faire une fois l’utilité passée. Côté casting, je ne suis pas hyper convaincue par le choix des deux acteurs pour le duo Valerian et Laureline. Déjà, leur look de jeunes premiers me gêne un peu, la rousseur de Laureline me manque cruellement, mais surtout leur jeu n’est pas tout à fait juste par rapport aux souvenirs que j’ai des personnages de la BD. Malgré tout, on passe un vrai bon moment devant ce film. Le rythme est assez soutenu, l’histoire assez intense, et même si le manque d’approfondissement empêche une implication émotionnelle, je suis forcée de constater qu’on ne s’ennuie pas un seul instant. Certes, ce n’est pas un grand scénario, et il ne marquera pas tant les esprits que cela, mais c’est un petit divertissement sympathique et rafraîchissant. Je reste quand même avec le sentiment que Luc Besson avait tout en en main pour en faire un grand film, mais qu’il n’a pas su l’exploiter à fond et ça, c’est assez frustrant.

En bref, Valerian et la cité des mille planètes est plein de bons ingrédients et plein de bonnes intentions pour rendre hommage à l’univers originel, mais si visuellement c’est somptueux, le scénario ne suit pas forcément et en fait un film sympathique mais pas abouti.

Synopsis (©Allociné):

« Au 28ème siècle, Valérian et Laureline forment une équipe d'agents spatio-temporels chargés de maintenir l'ordre dans les territoires humains. Mandaté par le Ministre de la Défense, le duo part en mission sur l’extraordinaire cité intergalactique Alpha - une métropole en constante expansion où des espèces venues de l'univers tout entier ont convergé au fil des siècles pour partager leurs connaissances, leur savoir-faire et leur culture. Un mystère se cache au cœur d'Alpha, une force obscure qui menace l'existence paisible de la Cité des Mille Planètes. Valérian et Laureline vont devoir engager une course contre la montre pour identifier la terrible menace et sauvegarder non seulement Alpha, mais l'avenir de l'univers. »

Bande-annonce (©Europa corp) :