Interstellar

Alors que des centaines de milliers de personnes, les yeux rivés vers les étoiles, suivaient hier l’arrivée de Philae sur la comète 67P, c’est dans une ambiance idéale que nous sommes allés voir Interstellar, le dernier film de Christopher Nolan (Inception, The Dark Night), qui lui aussi regarde avec passion l’univers et ce qu’il y reste à explorer.

A couper le souffle. Je me suis rendue à la séance impatiente et inquiète. Impatiente parce que j’attendais ce film depuis les premières communications qui ont été faites à son propos et inquiète à la lecture de certaines critiques négatives de personnes qui semblaient ne pas avoir compris le film. Et, au final, j’en suis ressortie bouleversée. Ce film m’a clairement fichu une gifle en pleine figure et j’ai eu le sentiment d’assister à un véritable chef-d’oeuvre sur grand écran. 

Que dire? Tout d’abord, du point de vue esthétique, visuellement, le film est époustouflant! Certains plans sont particulièrement somptueux, intelligents et les images de l’espace sont à couper le souffle. Le directeur de la photographie, Hoyte Van Hoytema (Her) a signé un travail épatant encore une fois. De véritables tableaux naissent sous nos yeux, nous laissant échapper un léger « woaw » qu’on ose seulement se murmurer pour ne pas gâcher la magie de ce que l’on voit mais aussi de ce que l’on entend. Couplée à un visuel très travaillé, s’ajoute une bande-son très émouvante, qui dialogue presque avec le spectateur et prend partie intégrante à l’histoire. Si elle est signée par Hans Zimmer (Gladiator, Pirates des Caraïbes), elle ne ressemble en rien aux sentiers mille fois battus par le compositeur. Il écrit ici, selon moi, sa plus belle BO. Etonnamment, elle fut composée sans connaissance du script, Nolan ayant préféré lui fournir une seule page de texte, plus ou moins liée au scénario, pour que Zimmer compose selon son ressenti vis-a-vis de ce texte. Et c’est une véritable réussite! Rarement une ambiance musicale et visuelle se sont si bien alliées au cinéma. 

Côté scénario, beaucoup ont critiqué la présence de données scientifiques complexes, de concepts de physique quantique, etc. Pourtant, loin d’être une connaisseuse dans ces domaines, la trame se suit aisément selon moi et, même si on ne saisit pas forcément chaque détail, l’idée principale se comprend et suffit amplement à happer le spectateur. Nolan signe ici, avec son frère Jonathan Nolan au scénario, une véritable fable métaphysique. Ils réussissent magistralement à rendre la science pure et dure vivante, envoûtante et surtout belle avec ce long-métrage. Dans un soucis de réalisme, ils se sont accompagnés d’astronautes, mais aussi de scientifiques tels que Kip Thorne, physicien théoricien considéré comme l’un des plus grands experts dans l’application de la théorie de la relativité générale d’Einstein et qui a modélisé le trou noir du film (en omettant l’effet Dopler tout de même pour ne pas désorienter le spectateur). De même, les robots du film ne sont pas en images de synthèse mais ont été construits réellement. Nolan a eu envie de signer un film de SF vraisemblable et c’est aussi pour cette raison que nous ne ressortons pas tout à fait indemne de la séance.

Enfin, soulignons la qualité du jeu d’acteur qui augmente l’intensité émotionnelle d’Interstellar, rendant le long-métrage encore plus haletant et enivrant. Matthew McConaughey (Mud, Killer Joe) m’avait déjà épaté dans Dallas Buyers Club, il l’a refait ici. Grâce à lui et aux autres acteurs, les larmes viennent naturellement aux yeux d’un spectateur complètement embarqué dans cette histoire palpitante. Au-delà de l’amour pour l’exploration spatiale, ce film parle aussi d’humanité, de relations humaines notamment entre un père et sa fille, et ça aussi, il le fait merveilleusement bien, avec pudeur et tendresse. 

En bref, Interstellar est un bijou, un de ces films qui est soit adulé, soit détesté mais en tout cas qui ne laisse pas indifférent. Et au final, les presque 3 heures du long-métrage passent à la vitesse de la lumière… A voir, idéalement au cinéma pour profiter au mieux de toutes les qualités visuelles et sonores qu’il a à offrir. 

Bande-annonce:

Synopsis:

"Le film raconte les aventures d’un groupe d’explorateurs qui utilisent une faille récemment découverte dans l’espace-temps afin de repousser les limites humaines et partir à la conquête des distances astronomiques dans un voyage interstellaire."