Opexx

Numéro 38 de la collection Une Heure-Lumière paru cette année chez Le Bélial’ au mois de mai, Opexx est une novella de science-fiction militaire signée par Laurent Genefort. Direction l’espace pour y mener des missions pour les espèces extra-terrestres aux côtés d’un soldat atteint d’un syndrome de Restorff, déficit emphatique qui le rend particulièrement performant. Voici ce que j’en ai pensé…

« Le Blend préserve notre susceptibilité, mais personne n’ignore que, question intelligence, nous ne sommes plus au sommet de la chaîne alimentaire. La chaîne, aujourd’hui, elle se trouve autour de notre cou. »

Un world building impressionnant

Dans cette novella, l’auteur nous propose une possible histoire de rencontre entre l’humanité et un monde extra-terrestre beaucoup plus développé que le nôtre pour lequel nous servirions d’outils en échange de savoir. Au côté de notre personnage neuro atypique et anonyme, nous partons en mission sur différentes planètes, tantôt pour des combats terribles et meurtriers, tantôt pour des missions plus calmes. Ces missions nous permettent de découvrir d’autres lieux, d’autres modes de vie, d’autres espèces que Laurent Genefort a accumulé dans un format court sans pour autant en dresser une liste absurde. Le world building est en effet impressionnant. Mais cette liste d’opérations entrecoupés des permanences sur Terre désarçonne quelque peu. On se demande en effet où l’auteur veut en venir jusqu’à un final finalement simple mais surprenant qui m’aura bien plu. 

« Je n’ai rencontré nulle part de mondes à la nature aussi dégradée que sur Terre. Même si nous reconstituions cette biosphère autrefois bourdonnante et chamarrée, nos descendants recommenceraient à la massacrer dans cent ans ou mille ans, non? »

Quelques messages intéressants

Au travers de cette histoire, et en particulier grâce au trouble du personnage principal, Laurent Genefort aborde quelques thématiques intéressantes, notamment sur nos civilisations ou encore sur notre propension à tout détruire. L’humanité y est souvent dépeinte avec cynisme (et avec justesse, soyons honnêtes) par le regard froid du narrateur qui peu à peu présente un décalage de plus en plus fort avec celles et ceux qui l’entourent. Je trouve cependant que la novella manque de profondeur et, hormis sur son final, le manque d’émotions m’a empêché d’entrer pleinement dans cette intrigue un poil trop militaire pour moi. La fin mérite cependant la lecture pour son côté inattendu et pourtant si évident. Une belle justesse.

En bref, Opexx est une novella très intéressante qui propose un world building impressionnant pour son format court et de bons questionnements sur l’humanité et notre propension à tout détruire. Cependant, l’intrigue manque parfois de profondeur et, hormis sur son final, l’émotion pêche un peu trop.

« Le Blend : une communauté de millions d’espèces sentientes vivant en paix dans ce qui ressemble au meilleur des mondes, un concert des nations à l’échelle galactique auquel vient de se joindre la Terre. Depuis l’arrivée de la délégation extraterrestre au siège des Nations Unies, l’humanité bénéficie de nombreux cadeaux destinés à lui faciliter la vie. Mais cela n’est pas sans contreparties. Ce qui intéresse le Blend, c’est une activité que cette société d’outre-espace patchwork ne sait plus pratiquer : la guerre. Un contrat a donc été conclu entre l’ONU et le Blend. Les premiers prêtent des soldats pour des opérations d’encadrement et de maintien de l’ordre. Les seconds se chargent d’équiper ces derniers, de les emmener sur zone puis de les rapatrier.
Lui, c’est un soldat de la force Opexx. Atteint du syndrome de Restorff, un déficit empathique, son efficacité en mission s’en trouve renforcée. Une qualité qui n’exclut pas les questions au fil des déploiements sur les théâtres d’opérations extrasolaires. « Répondez à l’appel de l’ailleurs ! » Tel est le slogan d’Opexx. Un ailleurs qui pourrait bien être avant tout un autrement…»

(Illustration de couverture : © Aurélien Police)

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[Diversité: pp neuro atypique]

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[Lecture n°74 (96/108 points avec les bonus pour l'échelon 5 Synchronisation avec la page) pour le Challenge de L'Imaginaire édition 10 de Ma lecturothèque + thème bimestriel novembre/décembre « un livre sorti au cours de l’année »]