Mes meilleures lectures 2025

Comme chaque année, j'aime finir l'année en beauté avec un retour sur mon top 10 de lectures pour que vous ne les oubliez pas. Ce sont toutes des lectures qui m'ont émue, qui m'auront fait voyager, m'auront parfois secoué... bref celles qui me restent en tête à l'issue de cette année.

Le choix fut parfois difficile, hormis quelques évidences et notamment, encore une fois, une grande majorité d'autrices de SFFF qui chaque année parviennent à me surprendre et proposent des textes souvent plus audacieux . Sachez que les livres de ce top n'ont aucun classement entre eux et que, si vous avez découvert le top 10 via mes réseaux, un petit changement de dernière minute a été fait quand j'ai appris qu'un des auteurs avait eu des propos vraiment honteux sur l'IA. Il a donc été relégué en arrière-plan pour cet article et remplacé par un texte que j'ai énormément aimé d'une autrice que j'ai vraiment adoré découvrir.

Une très bonne hérétique de Becky Chambers, traduction de Marie Surgers, L’Atalante

Impossible de réaliser un top annuel sans y inclure Becky Chambers. C’est décidément ma valeur sûre par excellence, une autrice qui réussit constamment à me faire du bien et à me réconforter. Avec ce recueil de nouvelles, elle nous propose différents récits de femmes au carrefour de leurs vies. Les 5 nouvelles qui composent ce recueil éclairent, de manière différente, l’importance des liens, l’importance du commun et de l’empathie dans des univers futuristes pas toujours utopiques mais portés par des héroïnes qui redonnent espoir. C’est plein de belles valeurs sans jamais être niais, c’est touchant, c’est inspirant… Bref, c’est magnifique.

« Vous n’êtes pas seuls. Je vous prie, comprenez-le: aucun de nous n’est seul.»

Re:Start de Katia Lanero Zamora, Argyll, RéciFs 

Quelle claque que cette novella ! Sans concession, Katia Lanero Zamora nous plonge dans un récit dystopique où les diktats de beauté imposés au corps féminin sont ici poussés à l’extrême. Re:Start secoue, dérange, appuie là où ça fait mal mais nous invite, entre les lignes, à nous dégager de cette pression constante qui pourrit l’existence. J’ai été bouleversée par cette lecture dont je ne suis pas ressortie indemne. Brillant et remarquable.

« Chaque femme de sa vie porte en elle la culpabilité de ne pas arriver à faire plus et la fatigue des responsabilités sur ses épaules sans se plaindre; ce sont des battantes de tous horizons et de tous bords qui se démènent pour surnager. La société patriarcale est une gangrène. Son coeur s’embrase à ce moment de cette motivation qui la relève quand elle pense que c’est peine perdue et que la tentation de baisser les bras pointe comme un sale serpent derrière une putain de pomme: il faut cramer le monde. »

Sous la brume de Yann Bécu, L'Homme sans Nom

Probablement le meilleur roman de l'auteur jusqu'ici, Sous la brume est un techno-thriller particulièrement réussi qui nous surprend par ses rebondissements mais aussi par son humanité sincère et touchante au cœur d'une intrigue très technologique. Tout y est : un univers d’anticipation dense proposant de formidables réflexions sur notre monde, une enquête passionnante qui surprend par son audace, des personnages aux histoires touchantes et la plume joyeusement sarcastique de l’auteur qui dénonce notre rapport aux technologies.

« Réseau, boulot, dodo …

On réalise qu’on n’est au fond guère plus vivant que son avatar… Dans le jargon des psys, c’est ce qui s’appelle « pixelliser ». Cette forme de déprime est, paraît-il, le vrai mal du siècle - même s’il vient en fait juste après l’indétrônable mal de dos. Ma vie a-t-elle un sens ? se demande-t-on. Cette colle existentielle, désormais dix milliards d’êtres humains se la posent au réveil, suivie de Pourquoi suis-je ici? et de Que puis-je espérer? entre le café et le brossage des dents. »

Le chant de la rivière de Wendy Delorme, Cambourakis

Dès les premiers mots de l’autrice, j’ai été happée dans cette lecture d’une poésie formidable et d’une force rare. Dans cette double narration, qui parle d’une rivière tumultueuse qu’on a voulu contraindre et d’amours interdits mais magnifiques, le roman nous emporte dans ses flots d’une beauté folle et nous fait chavirer le cœur. C’est un cri intense et magnifique pour la liberté d’être et d’aimer qui nous voulons. Je ne peux que vous le recommander chaudement.

« Pour la première fois, j’ai la sensation d’un feu qui éclaire sans brûler. »

TysT de luvan, Scylla

C’est certainement une des lectures les plus complexes à présenter, tant elle est unique en son genre que ce soit par sa narration ou par son style. Mêlant le merveilleux, le récit de multivers, l’anticipation, l’initiation, TysT est un ouvrage qui demande de se laisser porter par les mots magnifiques de luvan. C’est une expérience poétique et onirique d’une rare intensité. Beau, unique, envoûtant et intense, TysT est une pépite qui laisse en touche finale l’envie de partir en quête avec des compagnes pour espérer agir sur le monde…

​« Écoutez le silence. Ne laissez aucun chant s’imposer au vôtre. Ne chantez jamais par-dessus. Chantez avec.

J’ai écrit ce récit pour que vous ne l’oubliez pas. »

Ce qui se dit par la montagne de Premee Mohamed, traduction de Marie Surgers, L'Atalante, La dentelle du cygne

J’avais déjà beaucoup aimé La migration annuelle des nuages et mon enthousiasme se poursuit avec sa suite. Ce qui se dit par la montagne nous fait découvrir un autre pan de cet univers post-apo et notamment les inégalités de celui-ci. La novella questionne à merveille les notions de libre-arbitre. J’ai adoré l’évolution logique du personnage de Reid, qu’on a envie de suivre jusqu’au bout du monde. Un texte qui m’a donné envie de tout bousculer, de monter une révolte et de changer les choses.

« Je me dis que, gamin, tu n’as jamais eu à entendre les cris de ceux qui meurent du cad. Ça te transforme. D’entendre ça. De savoir que, avant, on en était capable. Toute la société. Soulager les souffrances. Maintenant, c’est seulement chez vous. Dans les universités. Enfermés sous vos petites bulles. À dire Non, on ne viendra pas vous aider. On refuse même d’écouter vos hurlements.

- Reid. On ne peut pas vous entendre. »

Chlorine de Jade Song, traduction de Marie Koullen, Argyll

Chlorine est un roman qui file une sacré claque. Un texte d'une force rare qui parle des souffrances qui s'imposent sur le corps féminin adolescent, un texte qui parle de métamorphoses, de douleurs et d'émancipation jusqu'à une scène terrible qui me hante mais qui transcende aussi les limites même de l'humanité. C'est un roman qui fait mal, qui étouffe, qui dérange, un cri de rage pour la liberté. Remarquable et inoubliable.

« Les humains sont la ruine des mythes. Qu’ils terrassent ls maisons, brisent les cœurs ou trahissent la confiance, l’état d’un mythe empire toujours après leur introduction.»

Requiem pour les fantômes de Katherine Arden, traduction de Jacques Collin, Denoël, Lunes d'encre

Ce roman magnifique a été mon premier coup de cœur de l’année. Il nous plonge au cœur de la Première Guerre mondiale dans un récit qui mêle le réel atroce de la zone de front à une histoire fantastique particulièrement bien amenée. La dénonciation forte de la guerre, les deux fils narratifs envoûtants et l’amour qui jaillit dans l’horreur auront complètement ravi mon cœur. L’ambiance, comme les personnages, sont remarquables.

« Aucun poète, vivant ou mort, n’eût pu imaginer un tel endroit dans la réalité, sur Terre, et leur langue même ne suffisait pas à le décrire. »

Aatea d'Anouck Faure, Argyll

Quel magnifique voyage que la lecture d’Aatea. Dans un univers très original, qui oscille entre les genres de l’imaginaire, nous suivons le récit d’un navigateur qui part dans les contrées inconnues pour fuir sa condition d’esclave et poursuivre le rêve de sa mentore. Aatea est un magnifique voyage qui nous submerge de ses vagues d’émotions et nous transporte dans la prose superbe de son autrice. Roman unique, qui évoque avec brio la notion de liberté et interroge notre identité, il m’a laissé émue et avec une envie d’ailleurs qui ne m’a plus quittée depuis.

« Le monde est vaste. Vaste et lumineux.»

Lys de guerre. La dernière geste, quatrième chant de Morgan of Glencoe, Goater

Que dire… J’ai attendu ce tome 4 avec impatience et angoisse, attendant de retrouver ses personnages que j’ai appris à aimer de tout mon cœur, de replonger dans cet univers inclassable mais formidable, de poursuivre cette histoire épique et intense… Et malgré la hauteur de mes attentes, je n’ai absolument pas été déçue. Cette lecture a été un bouleversement continuel, un coup de cœur absolu, des litres de larmes, de la peur et de l’envie de me battre pour un monde plus juste. J’attends maintenant sa suite avec la même impatience folle. Pfiou que c’était bon. Vraiment, lisez La dernière geste. C’est aussi indescriptible que génial. 

« Selon les humains, le reste du monde était là pour les servir, et eux-mêmes se servaient entre eux jusqu’aux quelques-uns en haut, qui, eux, servaient l’ordre établi. Ils haïssaient l’inutilité au point de définir le droit des autres à exister selon ce seul paramètre. »

 

Et vous, quelles sont vos plus belles lectures 2025?

 

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