Blackwater : l’épique saga de la famille Caskey. Tome 1, La crue

Gros succès critique, prix Babelio de la littérature étrangère 2022, Blackwater est une saga familiale fantastique en 6 volumes parus initialement en feuilleton en 1983 et publiés en français cette année en 6 volumes poche dans un écrin sublime aux éditions Monsieur Toussaint Louverture. J’ai décidé de me laisser tenter par la version audio chez Audible, avec une narration d’Olivia Nicosia, afin de découvrir le tome 1, La crue. Et voici ce que j’en ai pensé…

« Les hommes, bien plus que les femmes sont mus par de mesquines jalousies et le désir de mesquines revanches. Parce qu’ils se complaisent dans leur pouvoir immense mais superficiel, les hommes n’ont jamais tenté de connaître, contrairement aux femmes qui, du fait de l’adversité et de l’asservissement apparent, ont été forcée de comprendre le fonctionnement de leur cerveau et de leurs émotions.»

Perdido, ton univers impitoyable

Blackwater est une saga familiale qui se déroule dans une ville américaine au début du XXème siècle où réside la famille Caskey, famille puissante qui représente dans cette région l’image de la haute société. Suite à une crue, la famille accueille (bon gré, mal gré selon les individus) Elinor, mystérieuse femme ayant survécu 4 jours au milieu des décombres inondés et qui, très vite, va instaurer une dimension gothique-fantastique au récit. Car bien que récompensé dans des catégories de littérature blanche, Blackwater appartient bien à la littérature de l’imaginaire. Sur ce fonds d’étrangeté, c’est essentiellement l’univers et la vie de la famille Caskey, tenue d’une main de fer par Mary-Love la matriarche, que nous découvrons. Lutte de pouvoir entre les femmes de la famille, jeux d’influence, manigances et coups bas, c’est un peu l’univers impitoyable des séries à la Dallas à Perdido. Et je dois vous avouer que cet aspect, malheureusement assez massif, m’a totalement lassée. La version audio est cependant réussie. La narration d’Olivia Nicosia accentue à merveille le caractère très irritant de Mary-Love, ce qui me l’a rendu très antipathique. Le soucis, c’est que je n’ai pas réussi à m’attacher à qui que ce soit parmi les personnages, hormis sans doute les domestiques. En conséquence, l’addiction promise et attendue ne s’est pas produite. Dommage. Ce premier tome manque d’âme pour moi, et surtout de bons sentiments pour contrebalancer les petits soucis d’une riche famille.

« Cependant, il y avait dans sa façon de parler une sorte d'étrangeté, comme si elle avait été habituée à s'exprimer dans une autre langue, une langue qu'il ne reconnaissait pas. Il fut soudain frappé d'une vision, aussi précise qu'improbable, d'Elinor étendue sur son lit à l'Osceola, prêtant l'oreille aux voix des hommes dans les chambres voisines pour en imiter l'intonation et en mémoriser le vocabulaire.»

Du gothique intéressant mais imparfait

Rapidement, le seul élément qui m’a accroché à la lecture était l’imaginaire du récit. J’ai une affection pour les récits gothiques, notamment les classiques, et j’ai apprécié l’ambiance instillée par l’auteur autour du personnage d’Elinor Dammert. Son côté énigmatique et dangereux, derrière l’image parfaite, est rapidement fascinant. Je regrette un peu que les réactions des autres protagonistes qui font face à des évènements surnaturels et qui s’en contentent tout de même bien vite manque parfois de logique. Je pense aussi que ce premier tome laisse suggérer un peu trop d’amplitude et pas assez de limite aux capacités d’Elinor mais je présume que le tout tient finalement bien la route sur la durée vu le succès de la série. Malheureusement, je ne pense pas poursuivre la découverte de mon côté tant l’envie de retrouver cette fameuse famille Caskey me rebute. L’effet surprise du twist final est cependant efficace mais ne suffira pas à me convaincre.

En bref, je fais partie de la minorité peu convaincue par Blackwater. Trop irritée par les personnages et par forcément convaincue à 100% de la solidité de l’intrigue, je vais abandonner la découverte après la lecture de ce tome 1. Cela dit, j’ai apprécié l’aspect fantastique-gothique devenu assez rare dans les publications imaginaires actuellement, ainsi que la publication sous format épisodique des éditions françaises (qui bénéficient en plus de superbes écrins qui donnent envie de les collectionner!). Cela ne suffira pas pour moi cependant et je quitte donc la barque au premier embranchement. 

« Pâques 1919, alors que les flots menaçant Perdido submergent cette petite ville du nord de l'Alabama, un clan de riches propriétaires terriens, les Caskey, doivent faire face aux avaries de leurs scieries, à la perte de leur bois et aux incalculables dégâts provoqués par l'implacable crue de la rivière Blackwater.

Menés par Mary-Love, la puissante matriarche aux mille tours, et par Oscar, son fils dévoué, les Caskey s'apprêtent à se relever... mais c'est sans compter l'arrivée, aussi soudaine que mystérieuse, d'une séduisante étrangère, Elinor Dammert, jeune femme au passé trouble, dont le seul dessein semble être de vouloir conquérir sa place parmi les Caskey.»

(Illustration de couverture: © Pedro Oyarbide) 

[Diversité: ps noir.e]

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Tome 6 - Pluie

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[Lecture n°62 (76/108 points avec les bonus pour l'échelon 5 Synchronisation avec la page) pour le Challenge de L'Imaginaire édition 10 de Ma lecturothèque + thème bimestriel septembre/octobre « horreur, fantômes, monstres »]