Europa. Tome 1, La lune de glace

Depuis la série Aldebaran, débutée en 1994, Leo et Rodolphe nous proposent de nouveaux cycles et univers avec un succès constant. Cette année, c’est le premier tome d’une nouvelle série en 5 tomes, Europa, qui est paru aux éditions Delcourt. Intitulé La lune de glace, ce premier volume est illustré par Zoran Janjetov avec l’aide de son fils pour la couleur. Et voici ce que j’en ai pensé…

Un scénario accrocheur mais avec des failles…

Mettons tout de suite les choses à plat : si je suis admirative du succès des séries de Leo et Rodolphe et que j’apprécie la place qu’ils donnent à la science-fiction dans le domaine de la bande dessinée, je ne suis pas vraiment une fan de leurs œuvres que j’ai toujours trouvé un peu datées (en l’occurrence, c’est effectivement le cas pour les premières) ou trop classiques. J’ai donc débuté Europa sans m’attendre à grand-chose. Mais j’ai rapidement été accrochée par l’histoire qui suit un rythme plutôt efficace et propose une entrée en matière palpitante pour ce nouveau cycle. Bonne surprise donc d’autant que les auteurs déroule quelques pistes intéressantes pour la suite, avec des questionnements religieux notamment. Il y a cependant quelques failles à soulever. D’une part, c’est un tome 1 très introductif et donc évidemment frustrant pour nous donner envie de lire la suite de l’intrigue. Mais surtout, il y a dans le déroulé de l’histoire un manque de crédibilité qui me gêne beaucoup. Je ne vois pas comment il est possible, par exemple, d’envoyer un civil en mission sur une lune de Jupiter en 9 jours de préparation alors que cette personne n’a jamais été entraînée pour le vol spatial… Bon soit, Hollywood fait aussi ce genre de raccourcis, mais il n’empêche que j’ai eu du mal avec la suspension d’incrédulité qu’exige parfois ce tome 1.

Graphiquement décevant

Malheureusement, ce qui m’a le plus gêné à la lecture tient à ce que je rechigne généralement à critiquer négativement : le dessin. Zoran Janjetov nous propose des illustrations très artificielles, usant des techniques numériques et de la 3D pour développer, je pense, une œuvre futuriste. Le problème c’est que cette 3D, notamment pour les décors et vaisseaux, m’apparaît comme très datée et crée finalement l’effet inverse. Moi qui m’extasie devant les illustrations grandioses de Manchu ou la superbe qualité esthétique d’Alex Alice, je déplore de devoir parcourir ces dessins. Les personnages, très détaillés, sont également très figés. On a parfois le sentiment de parcourir un roman-photo où les expressions font décalées quand elles ne sont pas totalement absentes. Un manque de vie qui casse le dynamisme de l’intrigue et crée une distance à la lecture. Tous ces éléments font que je ne me pencherai probablement pas sur la suite.

En bref, le premier tome d’Europa est une bande dessinée dynamique et haletante qui, si elle reste très introductive, propose une histoire prometteuse toute en tension et rebondissements. Malheureusement, le scénario connaît quelques failles en termes de crédibilité et le dessin, très daté et peu convaincant m’a complètement sorti de l’histoire. Je ne lirai donc probablement pas la suite et laisse définitivement les œuvres de Rodolphe et Leo a leurs nombreux fans. Ce n’est pas pour moi.

« Europa, la quatrième lune de Jupiter, un astre étrange, entièrement recouvert d'une croûte de glace sous laquelle se trouve un océan liquide. Il s'y trouve une petite station scientifique dédiée à l'étude de cette surprenante mer intérieure susceptible d'abriter la vie. Mais des événements insolites se déroulent dans la station et une équipe est envoyée depuis la Terre pour voir ce qui s'y passe. »

(Illustration de couverture et extrait : © Zoran Janjetov, couleurs © Zoran Janjetov Jr.)

[Diversité : pp autiste]

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