Le jour où les zombies ont dévoré le Père Noël

Paru en 2012 aux Etats-Unis, puis en français chez les éditions Mirobole en 2015, Le jour où les zombies ont dévoré le Père Noël fait suite à Comment j’ai cuisiné mon père, ma mère…et retrouvé l’amour que j’avais adoré lire l’année dernière. C’est toujours signé par Scott G. Browne.

Un conte de Noël sauce zombie

Je ne vous le cache pas, le premier opus des aventures zombiesques d’Andy Warner avait été un immense coup de coeur! L’idée de S.G. Browne était magique, pleine de cynisme et en même temps terriblement drôle. Alors, à l’idée de retrouver mes zombies préférés dans une « suite » j’étais d’avance toute excitée. Mais je dois avouer que, même si j’ai passé encore un très bon moment, j’ai été un peu moins emballé que pour Comment j’ai cuisiné mon père, ma mère… et retrouvé l’amour. Pourquoi ça? D’une part parce qu’ici c’est plus un conte de Noël assez mignon (avec juste ce qu’il faut de cannibalisme pour que j’adhère) et donc un peu trop « propre » pour moi qui attendait le même humour noir déjanté que le premier. Et d’autre part parce qu’on ne retrouve pas toute la clique de zombies dont je voulais prendre des nouvelles. Je sais, ça aurait sans doute été trop miraculeux de tous les retrouver vu la situation de fin du précédent mais j’avoue qu’ils m’ont manqué dans ce second opus. J’ai aussi trouvé ce récit moins développé, comme si l’auteur avait simplement voulu remercier les accrocs du un avec un petit hors-série spécial Noël, sans être vraiment une suite aboutie. Attention, ne vous méprenez pas, j’ai adoré! Mais si je n’avais pas lu (et vénéré) le premier, je l’aurai trouvé sympathique mais assez anecdotique.

« Si vous n’avez jamais repris connaissance dans une ferme de cadavres, vêtu d’un costume de Père Noël, la cervelle explosée à l’arrière de votre crâne, alors vous ne pouvez pas comprendre. »

De la tendresse sanguinolente 

J’ai été étonné de lire ici une histoire relativement mignonne, (le mot « relativement » étant là pour rappeler les notions de cannibalisme, expériences de tortures, etc. que l’histoire contient) de Noël que j’ai trouvé plutôt touchante, mais du coup nettement moins loufoque que le premier livre sur les aventures d’Andy dans la non-vie. Du coup ce fut une expérience nouvelle tout en conservant le même univers et c’était plutôt sympa! On y retrouve le style propre à l’auteur, assez cynique et aux punch-line à foison, mais le tout enrobé dans une jolie magie de Noël version zombie. J’adore toujours autant l’idée et le style de Scott G. Browne, je suis toujours une fervente défenderesse des droits des zombies (où est le siège social de la Société de Protection des Zombies que je m’y engage?) et j’avais vraiment envie de reprendre des nouvelles d’Andy que j’adore toujours autant. Et il faut l’avouer, mixer la magie de Noël avec des zombies cannibales c’est juste une f**** bonne idée. C’est sans doute l’un des plus beaux contes de Noël qu’on puisse lire quand on a l’esprit aussi cinglé que le mien. C’est mignon sans devenir sirupeux un seul instant grâce au cynisme et au contexte. C’est juste parfait. Bon, le soucis maintenant c’est que j’en veux plus. Je veux connaître le destin des autres, je veux continuer de suivre Andy, … En plus, comme dans le premier, au-delà de l’humour de base, le texte nous fait réfléchir sur ce que nous considérons humain ou non, sur les faibles qualités de certains « êtres supérieurs » que nous sommes, sur notre cruauté et sur notre utilisation parfois illégale de la science pour « le bien de tous ». Donc ce n’est pas juste fun, c’est aussi un peu plus profond que ça et c’est sans doute aussi pour ça que j’aime autant les aventures d’Andy le zombie. Derrière le rire, les idées fusent. 

« Hillary s’avance à mes côtés, le yin-zomie-nudiste du yang de Patrick, bien que sa nudité soit davantage un style de vie qu’un étalage de ses charmes féminins. Un de ses seins a été coupé, son ventre et ses cuisses affichent de multiples blessures par arme blanche, et son nez laisse échapper des bulles d’un fluide verdâtre. Pas vraiment matière à la double-page centrale de Playboy. »

En bref, Le jour où les zombies ont dévoré le Père Noël c’est le conte de Noël version cannibale et en cours de décomposition. De quoi pimenter un peu l’ensemble pour rendre le tout particulièrement savoureux. Et même si il est un peu en-deçà du premier livre, c'était encore un très bon moment de lecture.

« Pauvre Andy Warner. L’ex-star contestataire des morts-vivants a passé une année entière soumis à des tests expérimentaux dans un laboratoire de recherches sur les zombies dans l’Oregon. Heureusement, un miracle se produit : à quelques jours de Noël, il parvient à s’échapper et fausse compagnie à ses poursuivants en enfilant un costume de Santa Claus. Le déguisement parfait… À deux réserves près : des collègues de décomposition le reconnaissent et exigent de lui qu’il soit leur chef ; et une adorable fillette solitaire le suit partout, convaincue qu’il est vraiment le père Noël… Une comédie horriblement délicieuse à lire sous le sapin. »

(Couverture: © Vitaly)

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