Journal d’un enfant de lune

Publié en 2017, la bande-dessinée Journal d’un enfant de lune présente l’histoire d’un jeune homme atteint de Xeroderma Pigmentosum, maladie qui rend le corps des personnes malades mortellement sensibles aux UV. Cette BD a été écrite par Joris Chamblain (à qui on doit notamment Les Carnets de Cerise) et illustrée par Anne-Lise Nalin. C’est édité chez Kennes éditions et vendu au profit de l’association Enfants de la lune. Voici ce que j’en ai pensé…

[NB : Merci beaucoup à Thibaut Fontenoy de m’avoir contacté pour me proposer ce titre. Merci aux éditions Kennes pour leur confiance.

Retrouvez mon interview de Joris Chamblain >ici< ]

« C’est fou ce qu’un regard peut faire mal, quand ton corps est différent. »

Une formidable initiative

La maladie Xeroderma Pigmentosum est une maladie rare dont en entend assez peu parler, surtout quand on est enfant/ado. Illustrer dans un registre de fiction des enfants atteints de telles maladies peut permettre d’apporter un éclairage sur le sujet, sans que ça n’ait le côté rébarbatif des documentaires médicaux, et c’est exactement ce que permet Journal d’un enfant de lune. Par le biais de l’histoire de Morgane et du journal de Maxime, Joris Chamblain et Anne-Lise Nalin nous permettent de comprendre l’existence d’une personne atteinte de cette maladie, de saisir sa souffrance et les risques qu’elle encoure, et permettent, de ce fait, d’avoir un regard tolérant et non plus interrogatif ou pire, moqueur. C’est une maladie dont j’avais, pour ma part, déjà entendu parler et qui me bouleverse toujours autant quand on constate les difficultés injustes de la vie de ces enfants de la lune. Parler de ce sujet par le biais d’une fiction pleine de douceur est une formidable idée. J’aurais cependant aimé qu’un petit bonus de type « carnet documentaire » contenant quelques références pour aller plus loin sur le sujet soit joint en fin de BD afin de répondre aux questions que les jeunes lecteurs pourraient encore se poser.

Une histoire très touchante

L’histoire de Maxime m’a évidemment beaucoup émue, portée qu’elle est par le regard de Morgane qui découvre l’existence de cette maladie et s’en retrouve bouleversée. Morgane est d’ailleurs très attachante et ses réactions crédibles renforcent le beau message de tolérance et d’ouverture à l’autre. On s’attache autant à elle qu’à ses proches et à Maxime et c’est avec la même obsession qu’elle pour le journal intime que nous lisons cette BD sans pouvoir s’en détacher. Les dessins doux et somptueux d’Anne-Lise Nalin contribuent à donner une aura tendre à cette BD. Les couleurs, notamment, dépeignent magnifiquement les nuances de la nuit ou encore la vision rosée des enfants de la lune à travers leur masque. J’ai été comme envoûtée par l’élégance des planches et je trouve que le style d’Anne-Lise Nalin se marie parfaitement avec la poésie de Joris Chamblain qui trouve toujours le mot juste pour transmettre l’émotion.

En bref, Journal d’un enfant de lune est un petit bijou qu’il convient de mettre entre les mains de tous les enfants, adolescents et adultes pour faire connaître cette maladie, le tout à travers une histoire pleine de douceur, des illustrations sublimes et beaucoup d’émotion.

« Morgane a seize ans. Elle vient d'emménager dans une nouvelle maison, avec ses parents et son petit frère. Tandis qu'elle déballe ses cartons, elle retrouve un journal intime caché derrière un radiateur. C'est celui de Maxime, un jeune homme de dix-sept ans, qui y raconte son étrange maladie qui l'empêche de vivre à la lumière du jour. C'est un enfant de la lune... Elle va le lire et vibrer à ses mots et n'aura alors plus qu'une seule idée en tête: retrouver la trace de Maxime pour lui rendre son journal oublié. Ses pas la conduiront bien plus loin qu'elle n'aurait pu l'imaginer... »

(Illustration de couverture : © Anne-Lise Nalin)

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Trailer de la BD (© Kennes éditions) :