Les mystères de Larispem. Tome 3, L’élixir ultime

Cette fois, j’ai tenu ma promesse de ne pas faire attendre la suite en lisant, quasiment dans la foulée du tome 2, le dernier tome de la trilogie jeunesse Les mystères de Larispem de Lucie Pierrat-Pajot. Intitulé L’élixir ultime, cette conclusion de la saga est paru en septembre dernier chez les éditions Gallimard jeunesse. Et voici ce que j’en ai pensé…

« Ballotté en tout sens dans la nuit glacée, les yeux plein de larmes et la gorge douloureuse à force de hurler, Nathanaël eut l’impression que le ciel et la terre s’étaient inversés tandis que les lumières de Larispem jaillissaient devant ses yeux, milliers de petits étoiles scintillantes. »

Une fin de saga dans la digne lignée des précédents tomes

Sans surprise, le dernier tome de la trilogie Les mystères de Larispem se lit avec plaisir, comme les deux tomes précédents. Une lecture agréable et facilitée par la plume simple, fluide et efficace de l’autrice qui, si elle ne révolutionne rien, se lit aisément et nous emporte sans peine dans son intrigue. Notre trio de héros aussi communs qu’extraordinaires, est confronté à un défi de taille dans ce dernier volume où ils se retrouvent obligés à lutter, chacun de leur côté, contre une menace immense mais aussi contre leurs propres failles. La résolution de l’intrigue est plus qu’incertaine, notamment dans les 100 dernières pages assez intenses, et le doute sur leur réussite est bien réel. Cependant, les illustrations élégantes de Donatien Mary sont parfois trop révélatrices de l’intrigue du chapitre qu’elles introduisent. Cela gâche un peu la tension et il aurait sans doute été préférable d’illustrer des détails plus discrets, ou de placer ces dessins après les évènements. Mais cela ne m’a aucunement empêché de lire ce dernier tome très rapidement, emporté par l’envie de connaître l’issue mais aussi par le rythme assez soutenu des évènements renforcé par l’alternance de points de vue.  Et si l’épilogue est trop classique à mon goût, rappelant le côté très jeunesse du récit, je reste satisfaite de cette conclusion.

« […] j’aurai préféré ne pas connaître le passé de Vérité. 

- Pourquoi?

- Parce que, murmura Liberté, maintenant, je la comprends. »

Des personnages complexes

Si je soulève le côté toujours jeunesse de l’intrigue, je ne dois pas oublier aussi de souligner le côté très travaillé de la psychologie des personnages! C’est très agréable de constater l’absence de manichéisme dans un roman adolescent. Car même la comtesse Vérité, sacrément machiavélique, a un passif qui explique ses actes et des faiblesses et des doutes malgré son apparente assurance. Et qui de plus complexe que nos trois héros? Liberté est pour moi l’exemple le plus frappant, avec ses dérives dans le tome 2. Elle change d’ailleurs encore dans ce dernier tome, poursuivant une aventure initiatique qui sculpte sa personnalité. L’intrigue, qui questionne les effets de pouvoir et les envies de vengeance, permet d’approfondir les psychologie des protagonistes auxquels nous pouvons alors nous identifier. Autre élément très travaillé dans cette saga: l’univers uchronique. Même si dans ce troisième volume, et c’est regrettable, l’émerveillement de la découverte de Larispem disparaissent au profit de l’action, je suis toujours admirative de cette version steampunk et Vernienne de Paris. Même si le personnage de Jules Vernes me manque beaucoup dans cette conclusion. J’apprécie également que l’histoire sous-tend les risques de guerre de la fin du XIXème siècle et que la conclusion laisse notre imagination poursuivre cette réécriture de l’histoire, espérons-le, au profit de la paix. 

En bref, L’élixir ultime est une conclusion efficace! C’est à regrets que je quitte les rues merveilleuses de Larispem, mais c’est aussi satisfaite de ma lecture que je referme les pages de cette trilogie.

« La comtesse Vérité rêve de posséder l'élixir ultime permettant de contrôler les foules par la seule pensée. Qui pourra arrêter celle qui s'apprête à déclencher une guerre internationale, à la veille du nouveau siècle? Nathanaël, parti à la recherche de ses origines hors de Larispem? Liberté, enfermée dans la sinistre prison de la Petite Roquette? Ou Carmine, tiraillée entre son indéfectible amitié et sa loyauté envers les louchébems? »

(Illustration de couverture: © Donatien Mary)

Pour lire un extrait, cliquez > ici <