Maharajah

Troisième livre reçu dans le cadre de ma participation à la #TeamThrillersCHM, Maharajah, publié initialement sous le titre The Strangler vine en 2014, est le premier roman de l’auteur M.J. Carter et est publié aux éditions du Cherche Midi. Maharajah est un roman historique dans l’Inde du début du XIXème en pleine régie de la Compagnie britannique des Indes orientales et nous faisant la promesse d’aventures et de mystères. Voici ce que j’en ai pensé…

NB : Je suis assez embêtée parce qu’objectivement ce roman ne manque pas de qualités, mais ce ne fut pas une lecture passionnante pour moi, à cause de critères essentiellement subjectifs. Je vais donc d’abord vous évoquer ses qualités et ensuite pourquoi la lecture fut plutôt fastidieuse pour moi…

Un roman historique riche

Maharajah est une véritable plongée dans l’Inde de 1837! On y ressent pleinement la chaleur humide des lieux, les villes envahies de monde et on y perçoit même les odeurs de crasse, d’épices et d’opium. M.J. Carter a su nous transporter dans cette époque et dans ces lieux par une maîtrise des descriptions qui sont parfois envoûtantes (notamment celles dans les territoires indigènes que je trouve plus fascinants que les villes sous domination anglaise), mais aussi grâce à un bon respect historique. Les notes de postface nous expliquent d’ailleurs l’existence réelle de certains personnages croisés et les évènements cités ou à venir pour l’Inde et la Compagnie britannique des Indes orientales. Cette réalité historique m’a parfois donné des envies de révolte (quant au traitement de la culture indienne par les anglais surtout) et parfois des envies d’évasion. Les passionnés de l’Inde et de cette période si particulière de l’histoire indienne devrait être ravis. Par contre, le roman n’est pas un thriller même si ce ne sont pas les rebondissements qui manquent sur les cent dernières pages et que de nombreux mystères sont à élucider par notre duo de protagonistes. En parlant de personnages d’ailleurs, j’ai énormément apprécié celui de Jeremiah Blake, dont le caractère taciturne et les idées novatrices et engagées pour l’époque m’ont presque provoqué un coup de coeur! Sa vie et son histoire font d’ailleurs partie des mystères du roman et c’est ce qui m’a le plus accroché à l’histoire, bien plus que l’enquête initiale d’ailleurs. Les personnages sont assez précis au niveau de leur psychologie et on perçoit réellement leur évolution au fur et à mesure des évènements.

« C’était la vie à Calcultta qui m’avait habitué au luxe. Mais j’en voulais tellement à Blake que j’avais des bouffées de rage à l’idée de devoir m’échiner ainsi, moi, un homme blanc, dans ce pays, au point où j’en étais étourdi de frustration.»

Oui mais…

Bon déjà, pour être honnête, les romans historiques et moi ce n’est généralement pas une bonne combinaison. Ensuite, l’Inde ne m’attire pas vraiment, ni même la période. Donc forcément, le côté très historique ne m’a pas emballé plus que ça malgré les descriptions envoûtantes. Je misais vraiment sur les promesses d’aventures et l’impression laissée par le résumé que j’allais lire quelque chose qui m’évoquait Indiana Jones, que j’allais découvrir une intrigue en pleine jungle, avec des rites pour la déesse Kali, dans des temples et des tribus mystérieuses. Et malheureusement, je n’y ai pas trouvé ce que j’attendais, excepté sur la montée d’adrénaline des cent dernières pages qui m’ont plus accroché. Mais ce qui m’a surtout gêné c’est le narrateur interne qu’est le personnage d’Avery. J’ai trouvé ce personnage pompeux, crédule, et terriblement agaçant, et donc, de fait, ses pensées et son ton m’ont paru trop précieux et lassant. L’écriture d’ailleurs très riche, qui aurait pu me convaincre, m’a du coup semblé agaçante, comme Avery.  Et même s’il bénéficie d’évolutions, le temps de cette aventure initiatique, je suis forcée de constater que ça ne suffit pas à me le faire paraître sympathique. Autre problème: le glossaire en fin de livre à la place de notes en bas de page. Je déteste ce genre de procédé, me forçant à quitter la page pour aller à la fin du livre, pour y lire ensuite une explication qui parfois reste ardue et nécessite en plus d’aller vers un dictionnaire. L’immersion est tout de suite coupée et cela m’a un peu gâché le plaisir au début de la lecture. J’ai conscience cependant que tous ces arguments sont très subjectifs et je peux comprendre que le roman en ravira plus d’un, il n’est juste pas fait pour moi et j’espère sincèrement que cet avis ne vous empêchera pas de le découvrir.

« On appelle barbarie ce à quoi on est pas habitué.»

En bref, je n’ai pas été transportée par Maharajah qui n’est pas vraiment ce que j’aime lire et à cause d’une certaine animosité pour le personnage principal. Cependant, le roman ne manque absolument pas de qualité et plaira certainement aux amateurs de roman historique. 

« Calcutta, 1837. Le pays est sous la régence de la Compagnie britannique des Indes orientales. Figure haute en couleur chez les expatriés anglais, l’écrivain Xavier Mountstuart vient de disparaître dans les profondeurs de la jungle, alors qu’il faisait des recherches sur une secte d’assassins, les thugs. L’armée de la Compagnie envoie à sa recherche Jeremiah Blake, un agent spécial, grand spécialiste des mœurs du pays, accompagné d’un jeune officier, William Avery. C’est le début d’une aventure passionnante au pays des temples et des maharajahs. En approchant de la région où Mountstuart a disparu, celle des thugs, adorateurs de Kali, déesse de la mort et de la destruction, Blake et Avery vont bientôt découvrir une incroyable conspiration. »

(Couverture : © Dan Funderburgh)