Bilan du mois de Mai 2025
Mai s'est achevé, il est temps d'en dresser un bilan. Et un bilan très positif d'ailleurs!
Depuis le début de l'année, je n'ai eu aucun mois de lectures comme celui-ci. J'ai lu beaucoup. J'ai lu de très bonnes choses. Et j'ai pris grand plaisir à cela. Ah que ça fait du bien!!! Et bien que ma PAL s'est encore emballée, j'y ai aussi pioché des titres qui me faisaient très envie pour tenter de maintenir un peu le tout.
Allez, c'est parti pour le bilan!
Le bilan chiffré de mai (sans compter le(s) lecture(s) en cours) :
Voici un résumé de mon avis sur chacune des lectures du mois:
Chlorine de Jade Song, traduction de Marie Koullen, Argyll
Chlorine est un roman profondément dérangeant. Il fait mal, il secoue, il étouffe et il marque durablement par la puissance de sa plume, les douleurs qu’il véhicule et la rage qu’il contient. C’est un récit d’adolescence très organique, un récit de métamorphoses et d’émancipation qui parle avec justesse du contrôle des corps féminins. Il est difficile de trouver les mots pour décrire cette expérience de lecture. C’est un premier roman remarquable de qualité qui ne peut pas laisser indifférent.
Sous la brume de Yann Bécu, L'Homme sans Nom
C'est un nouveau coup de cœur pour ce roman de Yann Bécu qui constitue, pour moi, le meilleur qu’il ait écrit à ce jour. Tout y est : un univers d’anticipation dense proposant de formidables réflexions sur notre monde, une enquête passionnante qui surprend par son audace, des personnages aux histoires touchantes et la plume joyeusement sarcastique de l’auteur qui dénonce notre rapport aux technologies. Le tout dans un récit qui évoque beaucoup l’importance de l’art, de la culture mais aussi du souvenir.
Saga, tome 12 de Fiona Staples et Brian K. Vaughan, Urban comics, Indies
Le tome 12 prolonge très bien le nouveau cycle entamé dans le tome 11 et nous développe un peu plus les personnages, que ce soit dans leur confrontation à l’adolescence, à la culpabilité ou au deuil. L’intrigue globale avance encore et évite de tourner en rond en proposant un changement de paradigme qui va avoir un grand impact sur la suite. De nouveaux personnages prometteurs entre en jeu dont une que j’aime énormément.
Soma de Floriane Soulas, Robert Laffont, Ailleurs & demain - Le labo
Soma est un court récit intense et maîtrisé qui aborde de nombreux sujets fascinants, du transhumanisme à l’identité, en passant par la culpabilité et la résilience. Risa est une héroïne parfaitement nuancée dans un univers cyberpunk qui semble familier mais qui, lui aussi, recèle quelques notes de réconfort surprenantes notamment dans ses accents féministes. La plume de Floriane Soulas y est, comme toujours, formidable et donne à son récit ce soupçon d’émotion et d’humanité qui en font un texte formidable.
Ascendant beauf de Rose Lamy, Seuil
Rose Lamy signe encore une fois un très bon essai en s’intéressant, cette fois, à la question du mépris de classe. Elle mêle formidablement bien l’intime et le politique dans cette invitation à s’intéresser au point de vue des classes populaires et à repenser plus globalement l’intersectionnalité de nos luttes. L’essai se lit sans peine et invite à prolonger la réflexion au-delà de ses pages.
Sauver l'information de l'emprise des milliardaires d'Olivier Legrain, Payot
Désinformation, multiplication des fake news, non-respect de la déontologie journalistique, lutte culturelle sont autant de sujets abordés dans ce court pamphlet qui invite, une fois informés, à une lutte collective à hauteur de nos moyens. Bien que je connaissais déjà beaucoup des faits rapportés ici parce que c’est un sujet qui m’interpelle beaucoup, j’ai tout de même trouvé sa lecture vraiment utile.
Destructions et... 1er rappel du Laboratoire de l'Imaginaire, Goater
Ce premier recueil du Laboratoire de l’Imaginaire est une œuvre surprenante à plus d’un titre et riche de réflexions. J’ai évidemment plus accroché aux nouvelles inédites qu’aux articles, à quelques exceptions près, par manque de connaissance des œuvres étudiées et par manque de bagage analytique. Je ne suis pas certaine que ce soit suffisamment attractif pour le grand public, parce que fort pointu, mais nul doute que les chercheuses et chercheurs du domaine trouveront ici une pépite. Je ne regrette cependant pas d’avoir encouragé ce beau projet autour d’un thème qui me tenait à cœur et j’ai passé un très bon moment hors de ma zone de confort. Un deuxième volume est censé paraître autour de la question des marges. Et bien que tout ne m'ait pas convaincu ici, c'est encore une fois un thème passionnant qui est annoncé et je serai probablement de l'aventure.
Cassandre de Sharma Shields, traduction de Elisabeth L. Guillerm, Aux forges de Vulcain
Cassandre est une allégorie du mythe, transposée à la Seconde Guerre mondiale, particulièrement réussie. Sous le regard de Mildred, l’autrice tisse une critique formidable du monde patriarcal et des guerres en nous donnant un point de vue terrible sur le projet Manhattan. Sharma Shields parvient à nous emporter sans faillir et à questionner avec force les notions de responsabilité et de culpabilité dans un contexte historique majeur.
On a commencé à regarder la saison 2 de The Last Of Us (on distille tout doucement les épisodes) et c’est toujours un plaisir, cette adaptation de qualité! Bon, ça fait aussi revivre les traumas et c’est rude pour mon petit cœur mais j’admire le respect du jeu, l’intensité émotionnelle des acteurs et actrices, l’esthétique toujours impeccable. J’ai un grand respect pour les réalisateurs de cette série qui avaient déjà prouvé leur immense talent dans leurs réalisations précédentes et qui montrent en plus ici un vrai amour pour ce jeu formidable. J’avoue que certains passages vont encore me faire mal et je me demande aussi comment ils vont transcrire ce que le jeu nous faisait vivre en nous obligeant à être actif dans cette histoire. En tout cas, ça démarre très bien.
On a aussi débuté le visionnage de la série d’animation Wondla adaptée du roman éponyme de Tony Diterlizzi. L’histoire d’une humaine née et élevée dans un sanctuaire souterrain pour un jour remonter sur la planète et participer, avec les autres humains élevés en sanctuaire, à la renaissance du monde. C’est très sympa, à la fois drôle et plein d’actions, et surtout plein de surprises. L’avantage: les épisodes ultra courts qu’on peut aller picorer de temps à autres. Visuellement, on est sur de l’animation 3D lisse aux couleurs vives. Ce n’est pas moche, mais ça manque un peu d’âme.
Il n'est pas prévu que je fasse des critiques jeux sur le blog, mais comme parfois je joue à des petits jeux (principalement jeux vidéos, principalement jeux chill / de simulation), voici une petite rubrique pour vous parler des titres qui ont accompagné mon mois.
J’ai joué à la démo de Pardon my french toast par ReRolled Studio, un jeu de plateformes aventure où on incarne un toast. J’ai beaucoup aimé l’univers gourmand et le gameplay sur cette démo qui m’a clairement convaincu de whishlister le jeu. C’est fluide, plaisant à jouer et ça donne clairement envie de faire le 100% de collecte de petits oursons bonbon.
J’ai aussi joué au petit jeu indé Dordogne développé par Un je ne sais quoi et Umanimation. On est sur un jeu narratif bienveillant et très très très beau, peint à la main. On y suit Mimi, adulte revenant dans la maison de sa mamie décédée pour espérer y trouver des souvenirs perdus. Et en parallèle, le dernier été qu’elles ont passé ensemble quand elle était enfant. C’est tendre, superbe, apaisant. Une parenthèse de douceur qui donne envie d’aller faire du kayak en Dordogne et de profiter de la beauté du monde. Petit coup de cœur. Temps de jeu total: 4h en refaisant quelques chapitres pour des collectibles. Histoire achevée, mais pas de 100%. Je le referai avec plaisir.
Et vous, quel est le bilan du mois ? Quels livres ou quel(le)s séries/films vous ont provoqué un coup de cœur ? À quel(s) jeu(x) avez-vous joué ce mois-ci?
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