Comment j’ai cuisine mon père, ma mère… et retrouvé l’amour

Sorti aux USA en 2009 puis traduit dans 6 pays et notamment en français chez Mirobole éditions en 2013, le roman d’humour noir au titre alléchant Comment j’ai cuisiné mon père, ma mère… et retrouvé l’amour est signé de Scott G. Browne. Il existe également en pochez chez Folio depuis 2014. Mêlant joyeusement gag et zombies, ce livre promet un savant mix de gore et de rire et voici mon avis.

Un humour mordant et une idée savoureuse. Amoureux des zombies ou d’humour noir, apprêtez-vous au coup de coeur car oh mon Dieu, j’ai adoré ce livre! Il a été un véritable bonheur à parcourir et dont je veux la suite (Le jour où les zombies ont dévoré le Père Noël, sorti en 2014) tout de suite! Décidément, Mirobole vous ne créez chez moi que des coups de coeur, j’ai envie de dévorer tout votre catalogue comme un zombie a envie de respirants. Vous avez le talent de publier des choses de qualité qui ne manquent jamais d’originalité. Ce roman est juste parfait: j’ai ri (à gorge déployée), j’ai été émue, j’ai eu envie de militer pour les zombies et j’aimais tellement ma lecture que j’ai essayé de la diluer un peu tous les jours pour ne pas tout dévorer trop vite sans en avoir savouré toutes les saveurs.

« Je me fais peut-être des idées, mais un groupe de cadavres réanimés qui se balade dans un cimetière après 22 heures un vendredi soir, ça ne vas pas améliorer l’image stéréotypée que les humains ont de nous.»

Quel pied! Voilà longtemps que je ne m’étais pas autant marré à lire un livre. L’auteur nous propose ici de suivre Andy, jeune mort-vivant qui souffre du peu de considération qu’à la société à son égard. Il n’a plus de droit, plus de libre-arbitre, doit suivre des règles strictes et est sans cesse humilier ou pire, risque des démembrements par des fraternités étudiantes. Pas toujours rose la vie de zombie, surtout quand on a encore de l’amour propre et des sentiments! Vous l’aurez compris l’humour noir de ce livre est somptueusement maîtrisé. C’est cynique et jouissif à souhaits sans pour autant se transformer en vaste blague. Et c’est là que l’auteur réussit un tour de maître. Même si le sujet se prête vraiment à des situations hilarantes, l’histoire de fond n’en tient pas moins la route, on a un réel attachement aux personnages et l’émotion nous prend quand on ne s’y attend pas. 

« On ne se réveille pas tous les jours d’une cuite sur le carrelage de la cuisine pour découvrir qu’on a démembré ses parents avant de les glisser dans le frigo. »

Alors oui, vous allez vous marrer si vous êtes friand d’humour noir, mais ce ne sera pas pour autant un simple ramassis de blagues sur les zombies, il y a aussi des messages derrière, une réelle réflexion et un parallèle évident avec nos réalités. Plus qu’une farce c’est un regard critique et acéré sur l’humain, sur la société, sur les médias et sur les discriminations. J’avais envie de m’asseoir à côté d’Andy et de militer pour les droit des zombies! Mais on se marre aussi comme des baleines ce qui ne fait qu’augmenter le plaisir. Quelle idée géniale de détourner les zombies de leur image habituelle, un peu comme l’avait fait la comédie romantique Warm Bodies, savoureuse elle aussi, mais moins approfondie. 

« C’est typique des respirants. Ils ne tiennent pas à regarder en face et à la lumière du jour leur nature déplorable. Ils préfèrent l’affronter à la tombée de la nuit, quand elle est moins visible et plus facile à ignorer. »

La plume est accrocheuse, mordante dans ces propos et addictive. Je n’avais jamais envie de lâcher le livre mais je m’y forçais pour faire durer le plaisir. Et quelle fin! Woaw! C’est haletant et j’ai juste envie de retrouver Andy et ses amis dans la suite. Pour le côté gore, il n’est pas du tout insurmontable si vous n’êtes pas hyper sensible. Et puis, si vous lisez ce livre c’est que vous acceptez de lire une histoire de zombie après tout, on ne peut pas dire que vous n’êtes pas préparé à ce qui s’y déroulera. La seule condition pour lire se livre? Accepter de rire de choses un peu sanglantes. 

En bref, Comment j’ai cuisiné mon père, ma mère… et retrouvé l’amour est un petit bijou d’humour et d’horreur, un livre savoureux à dévorer sans hésiter! (Sachez qu’un projet de film a été signé, affaire à suivre…)

(Couverture: © Marc Slingerland / Scan Habig)

« Andy vit en paria depuis sa résurrection spontanée après un accident de voiture. Ce nouveau zombie n’a pour morne horizon que le cellier familial, où il cuve les grands crus de son père, et ses réunions mensuelles aux Morts-Vivants Anonymes.

Mais lorsqu’un zombie solitaire l’initie aux bienfaits régénérateurs de la chair humaine, Andy décide de lutter pour ses droits civiques. Débute alors un voyage improbable qui le mènera de la morgue au rôle très médiatisé de porte-parole de la cause zombie, en passant par des séjours à la SPA reconvertie dans l’accueil de zombies fugueurs et aux plateaux d’Oprah Winfrey.

Sombrement drôle, étrangement touchante et suffisamment gore, l’odyssée du premier mort-vivant contestataire de l’Histoire vous fera probablement rire. Mais auparavant, vous devrez faire connaissance avec tous les amis d’Andy… Une petite merveille d’humour et d’horreur ! »

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