Saga. Tome 10

Après 4 ans de pause depuis le tome 9, 2022 signait le grand retour de Saga, comics acclamé à raison pour sa qualité, son intensité émotionnelle et sa diversité. Cette série, écrite par Brian K. Vaughan et illustrée par Fiona Staples est publiée en français chez Urban comics dans la collection Urban Indies. Dès le premier tome, elle fut un immense coup de cœur qui n’a fait que s’amplifier de tome en tome. J’attendais ce tome 10 avec une impatience incroyable tout en le redoutant. Voici ce que j’en ai pensé…

[NB: Pour celleux qui n’ont pas lu Saga jusqu’au tome 9, la critique suivante est sans spoiler et vous parlera, en première partie, de pourquoi il faut absolument lire cette série. La seconde partie de la critique, après un avertissement, parlera du tome 10 spécifiquement et risquerait de vous spoiler.]

Pourquoi Saga est si formidable… [partie sans risque de spoiler des 9 premiers tomes]

Avant de vous parler spécifiquement du tome 10, et parce que j’avais dévoré avec tellement d’avidité les 9 premiers tomes que je n’avais même pas pris le temps d’en faire une critique, hormis celle du tome 1, je dois vous déclarer mon amour pour cette série. Saga est un comics absolument génial. Son intrigue, sous haute tension, fonctionne à merveille par la maîtrise de son rythme mais surtout par l’écriture de ses personnages qui nous offrent une intensité émotionnelle rare et précieuse. Si j’ai un immense coup de cœur pour cette série, c’est avant tout pour ça. On s’accroche avec force aux personnages principaux mais aussi aux secondaires, pour leurs valeurs, pour leurs forces mais surtout, surtout, pour leurs failles. Le comics nous offre une humanité dingue et une palette d’émotions si intenses qu’on finit parfois en PLS totale avant d’avoir sourit ou rit de bon cœur quelques pages avant. On se sent vivant quand on lit Saga. Et puis c’est beau! Les dessins sont vraiment superbes, surtout dans les pleines pages, offrant un univers coloré, original et immersif qu’on ne se lasse pas de découvrir. La série offre en plus une diversité naturelle et exceptionnelle dans ses protagonistes comme dans ses thèmes qui font de son univers et de son intrigue un puit de richesses. Patriarcat, homophobie, transidentité, xénophobie, amour, guerre, parentalité … autant de sujets que le comics aborde avec force et justesse, renforçant l’humanité de son histoire. Lire Saga c’est aussi repenser le monde. Alors oui, une fois lu le tome 1, j’ai dévoré sans pause les 8 premiers tomes avant d’attendre la sortie du 9, dévoré aussitôt publié. La pause initiée par ses auteurices depuis 2018 fut alors un crève-cœur mais l’occasion aussi de me rendre compte que tout m’avait marqué à long-terme dans la série et que le coup de cœur ne faiblissait pas avec le temps. Alors si vous n’avez pas encore lu Saga, foncez. 

Un tome 10 brillant [partie avec léger spoil]

« - Test sanguin ou chat mensonge assoupi dévoilera toujours qui vous êtes.

- Une veuve fauchée?

- Une femme qui vole. Même clouée au sol. »

Bon, si vous lisez ces lignes, j’estime que vous aussi vous avez traversé l’épreuve du tome 9. Je vous tapote donc amicalement sur l’épaule et vous tend un mouchoir parce que ce souvenir doit certainement vous mettre la larme à l’œil. En 2018, cette fin de tome 9 a été un choc émotionnel d’une intensité folle. J’avais donc énormément de craintes sur le tome 10, la crainte que la pause de 4 ans ait impacté la qualité, la crainte aussi de ne plus aimer autant qu’avant… Autant vous dire que toutes ces craintes ont été balayées très vite et très fort. Les auteurices ont eu l’intelligence d’acter la pause dans l’intrigue en nous offrant un bon dans le temps qui permet d’offrir une belle cohérence. Et tout ce qui faisait la qualité de la série est plus qu’au rendez-vous. C’est un tome intense, entre tension, tendresse, et, évidemment, émotions. Oui, le paquet de mouchoirs est à nouveau nécessaire! L’intrigue ne lasse pas, offrant encore des rebondissements surprenants qui nous accroche sans faillir à son histoire. Ce que j’aime profondément dans cette série, c’est les instants plein de sagesse et de poésie qui s’infiltrent dans l’intrigue. Comme des instants au temps suspendu, que ce soit ceux de la narratrice en off ou des brides de dialogue d’une richesse folle. Le tome 10, par toute l’histoire qu’il porte derrière lui, en a plusieurs qui sont particulièrement touchants. On n’en ressort pas indemnes encore une fois. Mais bordel, qu’est-ce que ça fait du bien! Le coup de cœur est toujours là, toujours plus fort même. Donc si, comme moi, vous avez attendu pour lire ce tome 10 par peur de la déception, n’hésitez pas. Parce qu’il est très beau. Il fait aussi la promesse d’une suite d’intrigue qui risque de pas mal nous secouer. 

En bref, le tome 10 de Saga est parfait. Il est tout aussi beau que le reste de la série, tout aussi intense, tout aussi bouleversant et tout aussi accrocheur. C’est un plaisir fou de replonger dans cet univers et de retrouver sa diversité, ses messages et, plus que tout, ses personnages. Bien que les auteurices ne nous ménagent pas, on se sent décidément tellement vivant à la lecture de Saga que j’en redemande encore et encore!

« Alors qu'elle célèbre ses dix ans, Hazel et sa mère Alana parcourent toujours la galaxie clandestinement et parviennent, parfois, à trouver un semblant d'apaisement. Installée dans un havre de paix en forêt, la petite famille tente de maintenir une stabilité, malgré la crise d'adolescence prématurée d'Hazel. Mais une menace bien plus grande que les velléités de résistance liées au jeune âge plane sur la famille. Une fois de plus, la guerre fratricide que se livrent les peuples de l'Univers menace tout équilibre.»

(Illustration de couverture et extraits: © Fiona Staples)

> Lire un extrait du tome 10 < (© Urban comics)

[Diversité: ps bisexuel.le, ps handicapé.e physique - membre artificiel, ps gros.se, ps noir.e - dans les tomes précédents, de mémoire ps trans, ps gay]

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[Lecture n°17 (18/84 points avec les bonus pour l'échelon 5 Fusion dans l’utopique) pour le Challenge de L'Imaginaire édition 11 de Ma lecturothèque]