Interview avec Lucy Mazel
Lucy Mazel est une jeune dessinatrice de bande-dessinées française qui a débuté sa carrière il y a 10 ans avec le recueil Poèmes érotiques aux éditions Petit à petit et La Danseuse papillon chez Soleil avec Alwett. C'est sa rencontre avec Lupano pour le premier tome des Communardes!, publié en 2015 chez Glénat, qui marque un tournant dans sa vie professionnelle. Elle publie ensuite Edelweiss avec Cédric Mayen en 2017, puis Olive, au début du mois, en compagnie de Véro Cazot pour les éditions Dupuis. Nous aurions dû nous rencontrer lors de la Foire du Livre de Bruxelles mais dans le contexte actuel, l'interview s'est finalement faîte à distance par mail. Je remercie vivement Lucy Mazel d'avoir accordé un peu de son temps pour répondre à mes questions!
> Ma critique du premier tome d'Olive <
En quelques mots, pour ceux qui vous découvrent, qui est Lucy Mazel?
J'aimerai bien le savoir moi-même !
Les éditions Dupuis disent (sur le site) que c’est votre rencontre avec Lupano qui vous a donner envie de dessiner les histoires des autres. Qu’est-ce qui a provoqué ce déclic? Comment s’est passé cette rencontre clé?
Ça a été un déclic, mais ce n'était pas non plus instantané. C'est venu au fur et à mesure de l'avancée des pages de Communardes! et la façon dont nous avons travaillé avec Wilfrid m'a plu. Il y a eu un réel échange, de longues discussions, il a fallu apprendre à accepter la critique, accepter de recommencer, même si ce n'est vraiment pas toujours évident et pour ça il faut être à l'écoute et bienveillant l'un envers l'autre.
Vos illustrations ont toutes des points communs parfaitement identifiables dans la masse, que ce soit dans les traits des personnages, les expressions ou bien encore les couleurs estompées et douces. Quelles sont vos sources d’inspirations?
Je ne saurai pas répondre à cette question précisément. Ça peut venir d'un film, d'un livre, d'un visage, d'un coup d'oeil par la fenêtre, etc.
Vous utilisez la technique dite de couleur directe. Pouvez-vous expliquer brièvement en quoi elle consiste et surtout pourquoi avez-vous choisi cette technique?
Pour Olive, même technique: l'aquarelle. Je suis de plus en plus à l'aise avec cette méthode, même si j'ai encore beaucoup à appendre. Au début du tome 1, j'ai beaucoup utilisé photoshop car je n'étais pas complètement convaincue par mes premiers essais à la gouache pour mettre en scène le monde intérieur d'Olive. J'ai choisi la gouache car le rendu est vraiment différent de celui du "monde réel" à l'aquarelle. Cependant, il a fallu que je réapprenne cette technique que je n'avais plus appliquée depuis mes études et je me suis donc beaucoup trompée, mais au fur et à mesure, je fais de moins en moins de retouches numériques.
Vous publiez avec Véro Cazot le premier tome d’une série Olive en ce début du mois de mars aux éditions Dupuis. Comment a débuté votre collaboration pour ce projet qui, si j’ai bien compris, était déjà dans l’esprit de la scénariste depuis de nombreuses années?
Elle m'a contacté sur Facebook et j'ai reçu en plus un mail d'une éditrice de chez Dupuis (qui n'est pas mon éditeur sur Olive), me conseillant de le lire absolument! Je me suis donc exécutée et je n'ai pas pu décrocher avant de finir, ce qui est bon signe en général.
Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce projet?
Et c'est aussi un univers qui est à l'opposé de ce que j'ai pu faire avant.
Comment s’est déroulé le travail avec Véro Cazot?
On fait beaucoup de discussion sur Skype lors de l'étape du storyboard, c'est la plus importante donc on met tout en oeuvre pour que la narration soit optimale et compréhensible pour tout type de lecteur. On y passe des matinées entières. Je lui envoie ensuite chaque étape de la réalisation des planches.
Depuis le premier tome de Communardes!, vous n’avez illustré que des histoires avec des personnages féminins centraux marquants jusqu’à Olive qui, par bien des aspects, est remarquable. Est-ce un hasard?
Dans les prochains projets, je souhaiterai avoir un personnage principal masculin. Ce que j'aime traiter avant tout c'est l'humain et pas son genre.
Après Lupano, Cédric Mayen et Véronique Cazot, avec qui rêveriez-vous de travailler?
Il y en a deux et je leur ai transmis l'info ;)
Envisagez-vous un jour d’être également scénariste de BD?
J'aurai trop peur de me faciliter la tâche en ne faisant que des choses que j'aime dessiner, alors qu'avec un·e scénariste, i·elle peut t'amener là où jamais tu n'aurai pensé aller et c'est ça qui est grisant.
Avez-vous un coup de coeur récent en BD, romans ou films/séries que vous souhaitez partager avec nous?
Série Sex education
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