Yesterday's gone. Saison 1: épisodes 1 & 2 : Le jour où le monde se réveilla désert

Sean Platt et Davrid Wright, écrivains américains, ont fondé il y a quelques années le collectif Inkwell pour publier des auteurs fans de pop culture, de séries TV et d’univers imaginaires. Dans ce contexte, ils décident d’écrire à quatre mains une série de romans sous format épisodique reprenant les codes de tout ce qui les passionnent. C’est ainsi qu’est né Yestarday’s gone, publié en épisodes et en saisons, en français depuis 2016 chez Fleuve dans la collection Outre Fleuve. C’est après avoir lu la chronique de Julie du blog « Julitlesmots » que j’ai eu envie de découvrir ce titre. Je l’ai lu en format double épisode (sachez qu’il existe également une intégrale de la saison 1 reprenant les 3 double-volumes) et voici donc mon avis sur les épisodes 1 & 2 de la saison 1.

Une lecture qui mérite de s’y accrocher

Pour être honnête, à la lecture de l’épisode 1, j’étais légèrement sceptique… Je trouvais le rythme assez lent puisqu’alternant, de chapitre en chapitre, avec la présentation de nombreux personnages les uns après les autres. Le gros problème pour moi était cette multitude de personnages parmi lesquels je me perdais un peu (j’ai même pris des notes pour m’y retrouver). A la différence d’une série TV, le manque de repère visuel empêche de tout resituer sans revenir en arrière. Heureusement, l’histoire avançant, et avec les notes, on s’y fait vite et on se familiarise avec chacun d’entre eux. Alors oui, l’histoire prend le temps de s’installer, mais finalement, cette installation est assez logique, reprenant les codes d’une série TV à l’intrigue complexe qui nécessite un épisode pilote pour s’introduire (et il y a 6 saisons donc ça peut prendre un peu son temps aussi). Et honnêtement, l’épisode 2 est si haletant et captivant qu’il serait dommage de ne pas poursuivre. Il s’agit de passer sur cette impression moyenne pour se retrouver complètement accroc avec la suite. L’histoire, une fois installée, voit son rythme s’emballer pour devenir haletante, un brin angoissante et absolument addictive. Je n’arrivais plus à décrocher des pages une fois l’épisode 1 passé, et c’est devenu absolument génial !

"Le monde avait peut-être changé, mais pas les lois qui le régissaient. Les brutes dominaient, et les faibles rentraient la tête dans les épaules."

Un mix de très bons ingrédients

Quelle belle idée que de reprendre tout ce qui plaît dans les séries SFFF pour en faire un récit épisodique aux allures de Cliffhanger ! Très vite, dès les premières pages, on ressent que les deux auteurs s’inspirent librement de codes piochés à droite à gauche, et uniquement de bons ingrédients, comme les mystères hallucinés de Lost, l’angoisse de séries apocalyptiques type Walking Dead, les liens entre des personnages très éloignés comme dans Heroes ou bien encore des personnages charismatiques dont les caractéristiques évoquent ceux de différents univers TV. Mais ce sont aussi les codes de romans classiques du genre qui sont aussi utilisés. J’ai notamment beaucoup pensé au Fléau de King à la lecture. Et pourtant, même si les codes sont connus, l’univers conserve malgré tout de l’originalité, et quand on lit, comme moi, de nombreux romans apocalyptiques, conserver un peu de surprise, ça fait beaucoup de bien ! Et si les aspects très mystérieux de l’univers me paraissent parfois un peu dingues, j’ai très envie de savoir de quoi il en retourne et je dois admettre qu’attendre de me jeter sur les épisodes suivants va être difficile, comme pour une très bonne série TV. Quant à la multitude de personnages, elle est finalement plutôt bienvenue car elle permet d’avoir un large palmarès de réactions différentes face à une même situation apocalyptique. Certains sont haïssables, d’autres touchants, mais tous sont très différents et laissent au lecteur un grand choix pour s’attacher à l’un ou l’autre.

"Je ne vois pas comment présenter les choses autrement, lâcha-t-il enfin en secouant la tête. Le monde est mort."

En bref, ce premier double-volume de la saison 1 de Yesterday’s gone a commencé faiblement pour finir en apothéose. Je suis devenu accroc à cet univers aux intrigues multiples et aux mystères nombreux, j’ai aimé angoisser avec les personnages et j’ai très très très envie de lire la suite. Mon seul problème? Aux USA ils en sont à 6 saisons, avec 3 tomes par saison, ça va être une série vraiment longue :x.

« C’est à 2 h 15, en pleine nuit, que cela s’est produit.

Mais ce n’est qu’au réveil qu’ils s’en sont rendu compte.

Le monde déserté. Vidé de sa population. Famille, proches, voisins, tous ont disparu. Volatilisés.

Ils ne sont qu’une poignée, disséminés à travers le pays, les espaces vierges des États-Unis et ses villes désormais fantomatiques. Oubliés, rescapés, moins que vivants… ils n’ont aucune idée de ce qu’ils sont. De ce qui s’est passé. Ils cherchent ceux qu’ils aiment, des réponses à des questions qu’ils ne connaissent même pas.

Mais ils ne sont pas seuls. Quelque chose les observe. Et attend…

Avant de comprendre, ils vont devoir survivre. »