Harry Potter and the Half-Blood Prince
Sixième et avant dernier tome de la saga Harry Potter, Harry and the Half-Blood Prince est paru en 2005 chez Bloomsbury, puis la même année dans plusieurs pays du monde, dont en France, chez Gallimard, sous le titre traduit Harry Potter et le Prince de Sang-mêlé. C’est bien sûr signé de la plume de J.K. Rowling et ce sera adapté en 2009 par David Yates au cinéma (adaptation que je trouve tout simplement détestable soit dit en passant…). Pour continuer dans ma frénésie de relecture de la saga, mais cette fois en VO, voici mon avis sur ce sixième opus.
[NB : comme toutes mes critiques sur Harry Potter, je ne peux pas garantir qu’il n’y a pas de spoil, si vous n’avez pas lu la saga évitez donc de poursuivre.]
« It is the unknown we fear when we look open death and darkness, northing more. »
Un tome plus réflexif
Ce sixième opus a un rythme assez différent des autres livres de la saga avec plus de lenteurs et une distanciation par rapport aux études à Poudlard. Le tome 5 ne manquait pas de passages plus lents lui non plus, mais il faut avouer que s’il jouait plutôt sur l’ascenseur émotionnel pour casser l’éventuel manque d’action, ce tome 6, quand à lui, joue plutôt sur les révélations. Enfin, le schéma complexe que tissait J.K. Rowling commence à prendre forme devant nos yeux ébahis. Les rendez-vous Harry/Dumbledore autour de la Pensine (d’ailleurs café qui s’appellerait « Autour de la Pensine » me semble une idée géniale ^^, mais passons…) dispensent, petit à petit, des informations sur Voldemort, pour nous mener à trouver une quête qui permettrait d’en finir avec lui. Ça sent la conclusion tout ça… Si le rythme de ces scènes est assez lent, les informations distillées sont passionnantes. Le gros soucis, c’est qu’après plusieurs relectures, le tome est nettement moins intéressant que ne le sont les autres en relecture, puisque son attrait majeur venait de cet effet de surprise autour des révélations sur Voldemort pour moi. Notons malgré tout un point très positif qui n’avait, jusqu’alors, eu lieu qu’au tome 4: le premier chapitre n’installe pas Harry à Privet Drive. J’apprécie l’incursion du monde Moldu au premier chapitre, qui offre un nouveau regard sur le monde de la Magie et donne des parallèles intéressants avec notre existence. Et évidemment, j’adore le chapitre 2 chez Snape car il pose de nombreuses questions et révèle que oui, vraiment, les professeurs de Poudlard ont quand même, possiblement, une vie en-dehors de l’école (incroyable non?!).
« Voldemort himself created his worst ennemy, just as tyrants everywhere do! Have you any idea how much tyrants fear the people they oppress? All of them realize that, one day, amongst their many victims, there is sure to be one who rises against them and strikes back! »
Des personnages qui évoluent et une ambiance moins maitrisée
Harry Potter et le Prince de Sang-mêlé n’apporte pas beaucoup de nouveaux protagonistes et ils restent assez anecdotiques. Si Slughorn a un aspect essentiel à l’histoire en sa possession, il reste peu mémorable et le nouveau ministre de la magie n’est présent que pour un double tacle en beauté par Harry. D’ailleurs à ce propos, Harry se révèle plus intéressant. Certes, il reste encore le héros solitaire incompris et agaçant, mais il s’ouvre un peu plus et le chapitre où il fait face et tient tête au ministre est jouissif pour moi. Ce tome 6 c’est aussi celui des amourettes et troubles sentimentaux… trop sages et trop prudes. Vous connaissez mon « amour » pour les romances (pour les Sheldon, ceci est du sarcasme)… Certes, c’est assez mignon, mais sincèrement ces passages m’ennuient profondément. Bon, au moins, ça atténue un peu la noirceur, donne un petit quelque chose de réaliste et donne de l’espoir en rappelant que les personnages restent des jeunes et qu’ils illustrent le côté des gentils, ceux qui peuvent aimer… et puis Dumbledore il aime bien l’amour, alors ça va. Neville et Luna continuent à me plaire terriblement et à se révéler vraiment courageux et fidèles. Ginny, elle, devient de plus en plus cool. Et enfin, l’évolution la plus frappante et la mieux travaillée, c’est celle de Drago Malefoy. Sans insister trop à ce propos, J.K. Rowling nous fait comprendre avec justesse la difficulté de sa position et l’atrocité de sa situation. On ressent une vraie peine pour un garçon détestable jusqu’alors. Il nuance les aspects tout noir ou tout blanc de l’histoire et apporte une vraie épaisseur à la saga. Côté ambiance, le retour des années sombres se fait sentir, avec des lieux désertés comme Diagon Alley, des gens effrayés et méfiants, des nouvelles tragiques… mais l’ensemble reste un peu trop survolé pour moi. Je pense que l’équilibre humour/drame n’est pas forcément aussi bien dosé qu’il ne l’était dans les tomes précédents, surtout quand le tome 5 nous laissait penser que le tome 6 serait un ton plus sombre encore. Je trouve que ça reste un peu trop aseptisé, distant. L’émotion quand à elle, si elle est moins capricieuse qu’au tome précédent, nous met à nouveau une claque finale. Le dernier chapitre, injustement zappé à l’adaptation, est pour moi le plus beau chapitre de tout le livre, le plus intense aussi. La preuve, à chaque lecture je pleure toutes les larmes de mon corps… Plutôt que d’ajouter des scène inutiles, Mr Yates, il fallait penser à garder l’essentiel, non?
« It was important, Dumbledore said, to fight, and fight again, and keep fighting, for only then could evil be kept at bay, though never quite eradicated… »
Mon avis à 16 ans lors de la première lecture
J’ai un souvenir assez négatif de cette première lecture pour la simple et bonne raison qu’elle m’a été gâché par un *biiiip*. Deux jours avant la sortie VF, on m’a annoncé de but en blanc (et volontairement) la fin de ce tome 6, à savoir qui meurt et de la main de qui… de quoi vous ruiner votre lecture! Du coup, je ne sais pas si c’est lié à ce crime odieux, ou lié au rythme plus lent, mais j’avais peiné à lire ce sixième opus et je n’en garde pas un souvenir passionné. Je me souviens avoir jugé les romances assez inintéressantes et l’attente entre chaque révélation un peu longue. Malgré tout, la quête qui se dessinait pour le tome 7 m’avait tout de suite conquise. Enfin il y avait un but clair pour Harry et que cela promettait beaucoup d’aventures et une rupture radicale avec les autres tomes.
En bref, si ce sixième opus est un peu en-deçà des autres dans mon coeur, à cause de son rythme et des romances, les révélations qu’il distille révèle enfin le génie de l’auteur. Il s’agit d’un tome de transition avant une conclusion qui s’annonce épique, et que je vais m’empresser de relire dès demain avec un grand plaisir!
« When Dumbledore arrives at Privet Drive one summer night to collect Harry Potter, his wand hand is blackened and shrivelled, but he does not reveal why. Secrets and suspicion are spreading through the wizarding world, and Hogwarts itself is not safe. Harry is convinced that Malfoy bears the Dark Mark: there is a Death Eater amongst them. Harry will need powerful magic and true friends as he explores Voldemort's darkest secrets, and Dumbledore prepares him to face his destiny. »
(Illustration de couverture : ©Jonny Duddle / Map: ©Tomislav Tomic)
Bande-annonce du film ( ©Warner Bros pictures):
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