My broken Mariko

Suite à l’avis de Anne-Laure sur son blog Chut maman lit, j’ai eu l’irrépressible envie de découvrir le manga My broken Mariko de la mangaka Waka Hirako édité chez Ki-Oon. Elle m’avait promis beaucoup d’émotions à la lecture de ce seinen dramatique, et voici ce que j’en ai pensé… 

« Tes cendres sont à l’image de ce que tu étais! Étincelantes… insaisissables… se laissant flotter au gré du vent… mais finalement assujetties à la gravité.»

Une fuite en avant bouleversante

On m’avait promis de l’émotion et je n’ai pas été déçue. J’ai pleuré comme une madeleine à la lecture de My broken Mariko qui nous raconte une histoire de deuil et de fuite en avant bouleversante. Waka Hirako nous offre une histoire dramatique très touchante, chargée d’émotions fortes qui nous prennent aux tripes car elles nous apparaissent comme sincères. L’histoire n’en fait jamais trop, ce qui la rend d’autant plus puissante. Difficile de ne pas fondre face à cet amour profond et cette peine viscérale de Tomoyo. C’est un personnage très marquant, loin des clichés de la jeune femme japonaise, entière et intense, dont les larmes et la douleur transpercent les pages et nous atteignent en plein coeur. Sa fuite vers la mer est autant un cheminement pour elle que pour rendre hommage à sa meilleure amie, un cheminement de deuil aussi cabossé que ne l’était Mariko qui ne peut pas laisser indifférent. Le manga suit le rythme haletant de cette fuite teintée de peine, nous emportant dans l’océan d’émotions qui pousse Tomoyo en avant.

Une relation intense

La grande force de ce one-shot c’est de réussir à nous faire ressentir la force de l’amour de Tomo pour Mariko en un rien de temps grâce à une superbe alternance de flash-backs qui viennent ponctuer cette fuite. On saisit tout, de la dure vie de Mariko à la beauté de leur relation qui oscille entre l’amitié profonde, l’amour, voire un lien maternel. Une sorte de relation aussi puissante qu’impossible, aussi belle que douloureuse par cette séparation et ses non-dits. Les dessins de Waka Hirako, comme son écriture, sont empreints de cette intensité et ne font pas dans la demi-mesure quand il est question d’exprimer des émotions. Le parallèle entre le deuil et les souvenirs, l’image de Mariko qui intervient dans la peine de Tomoyo, tout cela nous assaille et contribuent à rendre cette histoire d’une puissance rare. Le final est absolument parfait, et conclut admirablement ce manga, tout en subtilité et force. C’est absolument bouleversant et sublime et c’est un coup de coeur. Sachez que ce volume comporte également le court récit Yiska, également très touchant avec des personnages cabossés par la vie eux aussi.

En bref, My broken Mariko est un one-shot bouleversant, d’une justesse rare dans le traitement des émotions. C’est une histoire de deuil et d’amour-amitié superbe, intense et puissante qui nous prend aux tripes autant par les mots que par les dessins. Par contre, prévoyez les mouchoirs parce que vous allez ne pas en sortir indemne.

« Quand Tomoyo apprend aux informations la mort de son amie Mariko, elle n'en croit pas ses oreilles. Elles s'étaient pourtant vues la semaine précédente, sans que rien ne laisse présager un tel drame. Mariko, à la jeunesse brisée, qui lui vouait une admiration sans bornes et qui s'est vraisemblablement suicidée...

Tomoyo ne contient pas sa rage : elle doit trouver un moyen de rendre un dernier hommage digne de ce nom à sa seule confidente. Pas question de laisser le père violent de la jeune fille prendre les choses en main ! Bouleversée et confuse, elle se précipite chez lui, vole l'urne funéraire et, malgré les coups, hurle les mots de colère que Mariko a gardés en elle pendant toutes ces années ! Les précieuses cendres sous le bras, Tomoyo se lance dans une course effrénée, en quête du lieu de dispersion idéal... mais aussi du salut, pour son amie comme pour elle-même.»

(Illustration de couverture & extrait : © Waka Hirako)

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