Journal d’un AssaSynth. Tome 1, Défaillances système
Premier tome de la série Journal d’un AssaSynth constituée de 4 novellas, suivies de romans, Défaillances système est paru en 2019 aux éditions L’Atalante dans la collection La Dentelle du cygne. Il s’agit d’une oeuvre de Martha Wells, lauréate du prix Hugo 2018, Locus, Nebula et Alex, dont j’entends énormément de bien. Je ne pouvais pas passer sur l’occasion de me le procurer en numérique lors de l’Op All stars, et voici ce que j’en ai pensé…
« Tu ne reproches pas à notre espèce ce qu’ils t’ont infligé ? » a-t-il fini par lâcher.Voilà pourquoi je me réjouis de ma condition de synthétique. C’est typiquement le genre de bêtises qui passent par la tête des humains. « Non. La rancœur est un phénomène qui vous est propre. Les androïdes ne sont pas aussi idiots. »
Des personnages remarquables
Cette première novella nous propulse dans l’esprit d’AssaSynth, un.e androïde de sécurité qui s’est éveillé à la conscience et le cache alors qu’iel est au service d’un groupe d’humains, chercheurs sur une planète plutôt inhospitalière. Atypique, le personnage principal est doté d’une sacré personnalité pour un être qui s’est libéré du joug du contrôle il y a peu. Misanthrope, avec une grande tendance de rien à foutre, fan de séries télévisées et fuyant le contact et l’humanité en iel, AssaSynth m’a tout de suite accroché. Parce qu’il sort des clichés habituels et surprend jusqu’au final en plus de nous toucher. Il y a un petit quelque chose de Becky Chambers dans cette oeuvre de Martha Wells qui m’a provoqué un coup de coeur. Outre la diversité, il y a un bon feeling dans cette novella même si c’est loin d’être pipou. Les personnages secondaires sont d’une bienveillance qui fait du bien aussi! On s’attache à tout ce petit monde extrêmement vite et il est assez remarquable de constater qu’après seulement 128 pages, quitter AssaSynth est déjà inconcevable. Bref, il me faut la suite rapidement!
« Je suis un être à part entière, nageant en pleine confusion sans la moindre idée de ce que je veux. Ni de ce que je devrais faire. Ou même de ce dont j’ai besoin. »
Conscience et liberté
Cette novella ne perd pas de temps, démarrant en trombe avec une première menace pour les personnages. Haletante et bien construite, cette première histoire nous entraîne dans une intrigue sous haute tension qui n’oublie pourtant pas de nous laisser le temps d’apprendre à connaître les personnages et les aimer tout en nous embarquant dans un rythme soutenu. Développant des thématiques telle que l’identité, l’éveil à la conscience et surtout le libre-arbitre, c’est une novella passionnante et accrocheuse qu’il est bien difficile de ne pas dévorer d’une traite. Avec un ton doucement ironique, Martha Wells nous embarque ainsi dans un premier récit remarquable qui a deux effets secondaires: l’addiction et l’envie irrésistible de se jeter sur la suite.
En bref, cette première novella de la série Journal d’un AssaSynth est un coup de coeur. J’ai adoré l’intrigue, haletante et bien menée, la diversité bienvenue et les personnages hyper attachants. C’est terriblement accrocheur, entraînant une irrémédiable envie de lire la suite que je n’ai pas encore sous la main. Au secours !
« « J’aurais pu faire un carnage dès l’instant où j’ai piraté mon module superviseur ; en tout cas, si je n’avais pas découvert un accès au bouquet de chaînes de divertissement relayées par les satellites de la compagnie. 35 000 heures plus tard, aucun meurtre à signaler, mais, à vue de nez, un peu moins de 35 000 heures de films, de séries, de lectures, de jeux et de musique consommés. Comme impitoyable machine à tuer, on peut difficilement faire pire. »Et quand notre androïde de sécurité met au jour un complot visant à éliminer les clients qu’il est censé protéger, il ne recule ni devant le sabotage ni devant l’assassinat ; il s’interpose même face au danger, quitte à y laisser des morceaux.»
(Illustration de couverture: © Pierre Bourgerie)
Tome 6 (long format) - Télémétrie fugitive (août 2021)
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