La Passe-Miroir. Tome 4, La Tempête des échos

Depuis 2013, et ce grâce au concours du premier roman jeunesse de Gallimard, Télérama et RTL, Christelle Dabos nous transporte dans son univers de La Passe-Miroir. Cette saga s’est achevée le 28 novembre dernier par la publication de ce quatrième et dernier tome intitulé La Tempête des échos chez Gallimard jeunesse. Après trois coups de coeur pour les trois premiers tomes, est-ce que cette conclusion était à la hauteur?

[NB: Je vous garantie un avis sans spoiler sur ce quatrième tome.]

« La vérité est un mensonge qui s’écoute »

Une fin de saga en apothéose

Après nous avoir complètement transporté dans son imaginaire à la fois riche, originale et pourtant très immersif et crédible sur les trois premiers volumes, Christelle Dabos conclue sa saga en prolongeant encore notre découverte et en nous en mettant à nouveau plein les yeux. Beaucoup de mystères restaient encore à résoudre et, si sur les deux premiers tiers de ce tome les questions continuent de se multiplier, l’ensemble du puzzle s’assemble finalement pour dévoiler une fresque assez impressionnante. Quelle imagination! Christelle Dabos apporte une vraie conclusion à cette saga, une conclusion qui ne fait jamais le choix de la facilité et qui nous démontre son immense talent, à la fois pour la construction d’univers de fantasy mais aussi et surtout d’une intrigue inattendue et passionnante. Sans aucune lassitude, on parcoure ce quatrième tome avec frénésie comme les trois précédents, porté par la curiosité qui pousse aussi Ophélie à avancer et par la tension permanente d’une intrigue imprévisible où les dangers sont omniprésents. Et on achève la lecture dans un état lamentable, orphelins d’un univers qu’on aimerait continuer à découvrir encore et encore, mais surtout tristes de devoir dire au-revoir à tous ces personnages.

« Coude à coude avec ces deux hommes à qui le monde entier interdisait de se toucher, Ophélie sentit grandir en elle le désir impératif de les protéger. Si un seul effondrement avait divisé une ville entière, qu’en serait-il lorsque ça viendrait à se reproduire? »

Un coup de coeur et des larmes inévitables

La grande force de La Passe-miroir, c’est sa galerie de personnages absolument inoubliables. Profondément humains, ils sont tous très crédibles et nous évoquent forcément quelqu’un que l’on connaît. Irrémédiablement, on s’attache à chacun d’entre eux, même les plus secondaires. On a tous nos petits favoris, j’ai par exemple un profond amour pour Archibald ou encore pour le Grand Oncle et Renard, mais tous ont une personnalité marquante et nuancée. Et évidemment, on ne peut qu’aimer Ophélie et même Thorn, malgré ou grâce à leurs failles. Terminer la saga c’est aussi leur dire au-revoir, et c’est déchirant. J’ai ainsi repoussé l’échéance en faisant un marathon de toute la saga mais je n’ai fait que renforcer la douleur de les quitter pour finir en boule à pleurer dans mon canapé. Une fin déchirante est le signe, en tout cas, d’une saga inoubliable. Mais le coup de coeur ne vient pas que de l’attachement aux personnages. Tout est quasiment parfait dans ce dernier volume, et ce malgré des choix différents de ce que j’aurai envisagé ou voulu. L’écriture a gagné en maturité à chaque volume, il n’y aucune longueur, l’intrigue est foisonnante et palpitante et je trouve ce final aussi imprévisible qu’impossible à lâcher. Eblouissant! 

« Ophélie s’abandonna contre lui sans plus réfléchir. Elle écouta les battements furieux de son coeur. Elle aimait qu’il fût si grand et qu’elle fût si petite. Il la submergeait toute entière comme une vague. »

En bref, la conclusion de cette saga est plus qu’à la hauteur des précédents volumes. L’intrigue s’achève en apothéose. Je suis profondément émue d’avoir terminé cette histoire sur un ultime coup de coeur et je le garderai à jamais en mémoire.

« Les effondrements se multiplient, de plus en plus impressionnants: Babel, le Pôle, Anima... aucune arche n'est épargnée. Pour éviter l'anéantissement total il faut trouver le responsable. Trouver l'Autre. Mais comment faire sans même savoir à quoi il ressemble? Plus unis que jamais, Ophélie et Thorn s'engagent sur des chemins inconnus où les échos du passé et du présent les mèneront vers la clef de toutes les énigmes.»

(Illustration de couverture : © Laurent Gapaillard)

> Lire un extrait < (© Gallimard jeunesse)