La Fille dans la tour (Trilogie d’une nuit d’hiver, #2)

En début d’année, j’avais été enthousiasmé par le premier tome de la Trilogie d’une nuit d’hiver, L’Ours et le rossignol, de Katherine Arden et c’était donc une évidence de lire ce second volume paru cet automne chez Denoël dans leur collection Lunes d’encre. Intitulé La Fille dans la tour, il poursuit l’histoire de Vassia dans la Rus’ médiévale et voici ce que j’en ai pensé…

« Une sorcière. Le mot lui était apparu de lui-même à l’esprit. C’est ainsi que nous appelons ce genre de femmes, parce que nous n’avons pas d’autre nom.»

Se blottir au coin du feu pour écouter des histoires

En quelques pages de La Fille de la tour, j’ai retrouvé le même sentiment agréable et réconfortant qu’à la lecture de L’Ours et le rossignol. Avec les romans de Katherine Arden, on a l’impression d’être confortablement installés au chaud à écouter des légendes envoûtantes. La Fille dans la tour reprend les aspects d’un conte et est encore une fois grandement imprégné de la culture païenne russe, peuplé de démons et de créatures mythiques qui nous sont assez méconnues mais aussi terriblement envoûtantes. L’ambiance à la fois magique et épique donne un aspect conte de fées particulièrement réconfortant pendant la période hivernale. L’écriture très poétique nous immerge pleinement dans la Rus’ médiévale au coeur de l’hiver. On y ressent le froid intense, on sent les odeurs des marchés de Moscou et celles de la forêt sauvage et glacée,… et surtout on perçoit la magie de cette histoire. On est plongés dans cette ambiance de la première à la dernière page! L’amour pour les légendes est bien présent au coeur des pages et est tout de suite transmis au lecteur avide de les découvrir.

« Seuls les garçons et les imbéciles pensent que le courage est l’apanage des hommes. Nous ne portons pas les enfants.»

Une intrigue intense

L'histoire prend place juste après l'issue du tome 1, et si les éditeurs annoncent qu'ils peuvent être lus indépendamment, je pense qu'il est préférable d’avoir lu L'Ours et le rossignol avant de plonger dans celui-ci afin de saisir toute la personnalité des personnages et notamment de Vassia. Quel plaisir de retrouver ce personnage de femme indépendante et un brin sauvage! Son courage et sa ténacité m’ont encore marqués. Le côté féministe de son histoire est encore plus présent que dans le premier en critiquant la condition des femmes de l’époque et leur manque de considération par les dirigeants masculins. L’intrigue connait beaucoup moins de longueur que le premier volume, et son intensité est maintenue tout au long du roman par une tension sous-jacente qui est soutenue par notre attachement à Vassia et aux valeurs qu’elle représente. Impossible de lâcher le roman pendant la lecture, et comme on s’y sent bien, on essaye malgré tout de le faire durer.

En bref, La Fille dans la tour m’a semblé encore meilleur que le premier livre. Il est tout aussi immersif, original et passionnant mais est aussi plus intense et plus rythmé. Je n’ai qu’une seule hâte: découvrir le troisième et dernier tome de cette trilogie épatante.

« La cour du grand-prince, à Moscou, est gangrenée par les luttes de pouvoir. Pendant ce temps, dans les campagnes, d’invisibles bandits incendient les villages, tuent les paysans et kidnappent les fillettes. Le prince Dimitri Ivanovitch n’a donc d’autre choix que de partir à leur recherche s’il ne veut pas que son peuple finisse par se rebeller. En chemin, sa troupe croise un mystérieux jeune homme chevauchant un cheval digne d’un noble seigneur. Le seul à reconnaître le garçon est un prêtre, Sacha. Et il ne peut révéler ce qu’il sait : le cavalier n’est autre que sa plus jeune sœur, qu’il a quittée il y a des années alors qu’elle n’était encore qu’une fillette, Vassia.»

(Illustration de couverture: © Aurélien Police)

> Lire un extrait < (© Denoël)

- Lecture pour le Challenge #HMSFFF - Décembre 2019: contes et légendes -