Semiosis

Paru le 4 septembre dernier, Semiosis est le premier roman de l’américaine Sue Burke et premier tome d’une duologie de science-fiction (ce n’est pas annoncé sur la version française mais c’est le cas en VO). Publié en français par les éditions Albin Michel imaginaire, Semiosis est un planet opera avec une dimension écologique et utopiste qui ont attiré mon attention. Et voici ce que j’en ai pensé…

[NB: Un immense merci à l’équipe d’Albin Michel Imaginaire toujours hyper sympathique pour cet envoi, merci à Eva qui était un contact en or (je te souhaite plein de belles nouvelles aventures) et merci à Gilles Dumay pour le suivi attentif de mes déboires avec la poste belge! Vous êtes au top! ]

« Notre civilisation future serait fondée sur le meilleur de la Terre, dans le respect de toute forme de vie, la justice et la compassion, et on y rechercherait la joie et la beauté. Sur nos ordinateurs, les programmes éducatifs destinés à nos enfants n’évoqueraient pas les absurdités terriennes telles que l’argent, la religion et la guerre. »

Un planet opera envoûtant

Dès les premières pages de Semiosis, j’étais complètement immergé dans l’univers de son autrice. Je découvrais Pax avec autant d’émerveillement et de craintes que les premiers Pacifistes et j’avais, tout comme eux, l’envie irrésistible que leur nouvelle société fonctionne. Car ce planet opera est des plus envoûtants, procurant une évasion totale dans ce nouveau monde plein de promesses et de dangers. Sa construction comme une saga familiale sur plusieurs générations nous permet d’étudier l’évolution de cette nouvelle société et c’est absolument passionnant! D’un point de vue sociologique, les idées de Sue Burke sont assez fascinantes, de même que ses protagonistes, Stevland en tête évidemment. Et même si certains personnages ne sont que peu présents dans cette histoire d’un siècle, tous ont un petit quelque chose d’attachant. Ce premier roman est d’une grande richesse, tant du point de vue de l’univers que de son intrigue sur 107 années. L’écriture agréable termine de nous embarquer sans peine. 

« Les parents y auraient vu une perte de temps car il était stérile, mais cette nuit-là j’ai connu l’amour, le vrai. Il était inutilement beau, comme les bracelets.  Et il signait le début de la révolte. »

Une utopie inspirante

Ce roman n’est cependant pas exempt de défauts. Il contient en effet des longueurs, certains passages sont moins passionnants que d’autres (bien que tous importants dans l’évolution de la société de Pax) et quelques coquilles et redites se trouvent ici ou là. Mais malgré tout, j’ai eu un petit coup de coeur pour Semiosis qui, même imparfait, m’a donné de l’espoir. Profondément positif, ce planet opera nous fait rêver à la vie sur Pax, même si celle-ci est par moments bien difficile. Son aspect écologique notamment est ce qui m’a le plus inspirée. J’avais envie de contribuer à cette vision utopique et je me sentais si investie auprès des Pacifistes au point de tourner nerveusement les pages lorsque la situation devenait très sensible pour l’équilibre de leur société. Les idées de Sue Burke sont belles et le positif est si rare dans le genre de la science-fiction qu’il est important de le souligner. J’ai en tout cas quitté à regret la vie sur Pax en tournant la dernière page, preuve s’il en fallait encore que ce roman est une petite pépite et que l'impression d'être colon nous-même est forte à la lecture. Son imperfection est finalement un étrange reflet de la société des Pacifistes, mais tout comme cette dernière, l’intention et les valeurs véhiculées (tolérance, pacifisme, respect du vivant, etc.) par le roman sont si belles que le petit coup de coeur est inévitable.

En bref, Semiosis n’est peut-être pas exempt de défauts mais il m’a envoûté sans peine du début à la fin! L’univers utopique et profondément écologique imaginé par Sue Burke est inspirant et l’histoire de l’évolution de cette société est passionnante. Alors fais pas ta tulipe et lis-le!

« Ils sont cinquante - des femmes, des hommes de tous horizons. Ils ont définitivement quitté la Terre pour, au terme d’un voyage interstellaire de cent soixante ans, s’établir sur une planète extrasolaire, qu’ils ont baptisée Pax. Ils ont laissé derrière eux les guerres, la pollution, l’argent, pour se rapprocher de « la nature ». Tout recommencer. Retrouver un équilibre définitivement perdu sur Terre. Construire une Utopie. Mais avant même de fonder leur colonie, des drames mettent à mal leur idéal. Avarie sur une capsule d’hibernation, accident d’une des navettes au moment de l’atterrissage. Du matériel irremplaçable est détruit. Les morts s’accumulent. La nature est par essence hostile et dangereuse ; celle de Pax, mystérieuse, ne fait pas exception à la règle. Pour survivre, les colons de Pax vont devoir affronter ce qu’ils ne comprennent pas et comprendre ce qu’ils affrontent. »

(Illustration de couverture: © Manchu)

* Lecture #PumkinAutumChallenge : Menu « Automne Astral » - Catégorie « You’re just as sane as I am » *