La Venin. Tome 1, Déluge de feu

Publié le 9 janvier dernier aux éditions Rue de Sèvres, Déluge de feu est le premier volume de la série BD La Venin, prévue en 5 tomes. Ecrite et illustrée par Laurent Astier, il s’agit d’une série western mettant en scène une femme, colt en main, comme héroïne. Et ça forcément, ça ne pouvait que m’attirer ! Voici donc ce que j’en ai pensé…

[NB : Merci beaucoup à Thibaut Fontenoy de m’avoir contacté pour me proposer de découvrir Laurent Astier, pour les propositions d’interviews et pour cet album. Merci aux éditions Rue de Sèvres pour leur confiance.

Retrouvez mon interview de Laurent Astier >ici<]

« Tu vois, maman, le beau monsieur avait raison. Me voilà à ta place. Mais je suis prête…

« Je serai la femme qui porte la lettre écarlate. » Décidément, Hawthorne est très à-propos pour la situation.

Quant au beau monsieur, il n’a pas encore tout vu.

J’ai de quoi lui faire ravaler ses sarcasmes.»

Un tome 1 extrêmement fouillé

Laurent Astier n’a pas chômé pour ce premier tome et ça se sent ! L’univers du western est entièrement respecté, comprenant tout ce qui fait le genre, des cowboys aux Indiens, des chasses à l’homme aux ambiances de saloon, en passant, bien sûr, par l’odeur de la poudre et des chevaux. Mais il lui apporte aussi une modernité rafraîchissante. On ressent immédiatement un amour du western dans la multitude de références littéraires, cinématographiques et BD qui sautent aux yeux à la lecture de ce premier volume. Laurent Astier a également habilement mêlé faits et personnalités historiques à cette histoire de fiction, donnant à l’intrigue une aura de réalisme captivante renforcée par un carnet en fin d’ouvrage qui illustre quelques éléments d’inspiration qui l’ont aidé à créer cette histoire. Côté illustrations, la richesse est également plus que présente avec des planches fourmillantes de détails, une dynamique narrative très travaillée dans l’image et des décors somptueux. Et je vous avoue que mon côté « cosplayer » a lorgné longuement et avec envie sur les looks d’Emily…

Une femme au Far West

Pour être honnête, je ne suis pas une amatrice de western à la base. Mais quand ce monde d’hommes et de testostérone est rafraîchi par une femme, ça change tout. Car bien entendu, l’élément phare de cette histoire, c’est son héroïne. Une femme forte, intelligente, amatrice de littérature et savant usé du colt dans le monde d’hommes du Far West ça ne pouvait que me plaire. Emily est absolument géniale et on s’attache tout de suite à elle, notamment grâce à une alternance des époques judicieuse. Laurent Astier, comme à son habitude, fait en effet des allers-retours dans le temps qui nous permettent de comprendre les motivations d’Emily par son histoire passée et sa relation avec sa mère. Mais ces flash-backs offrent également des instants de respiration dans la vie trépidante de l’Emily de 1900. L’histoire se construit ainsi sur deux rythmes : le présent haletant et le passé qui tisse peu à peu les raisons de ses actes. L’histoire de vengeance est alors captivante et on termine ce premier volume avec une seule envie : lire la suite. J’ai également apprécié que la question des Indiens soit abordée et j’ai évidemment plus qu’adoré la position de notre héroïne sur le sujet. Décidément, elle ne manque pas de piquant ni de qualité cette Emily.

En bref, j’ai adoré ce premier volume de La Venin qui m’a captivé de bout en bout par la richesse de son histoire et la beauté de ses dessins. Je suis très attachée à son héroïne et je crève d’envie de connaître la suite de son aventure.

« Colorado, Juillet 1900.

Emily débarque à Silver Creek, petite ville minière en pleine expansion. Mais la jeune femme est-elle vraiment venue se marier comme elle le prétend ? Rien n'est moins sûr, car dans l'Ouest encore sauvage où les passions se déchaînent et les vengeances sont légion, les apparences sont parfois trompeuses... Et la poudre dicte toujours sa loi ! Surtout lorsque votre passé est plus lourd que la valise que vous traînez.»

(Illustration de couverture : © Laurent Astier)