Que passe l’hiver

Lorsque j’avais lu le recueil de nouvelles des auteurs édités chez L’Homme Sans Nom (Un Noël sans nom et autres contes) j’avais adoré la plume de David Bry et m’était promis, dès lors, d’en lire plus. J’ai donc fini par craquer sur son roman de fantasy, Que passe l’hiver, publié en 2017 aux éditions de L’Homme Sans Nom, et voici ce que j’en ai pensé…

« Je ne crois pas à la sagesse de ceux qui ont le pouvoir… ou qui le cherche, précise-t-il. La quête de pouvoir est incompatible avec celle du bien-être de son prochain. On peut se battre pour soi, ou pour les autres. Rarement pour les deux. »

Un roman de fantasy envoûtant

David Bry a définitivement une jolie plume. Très poétique, son écriture nous emporte complètement dans son univers de fantasy à la fois très riche et très immersif. Malgré la multitude de personnages et une mythologie très élaborée, on plonge dans ce récit sans peine tant il est accessible. Dès les premières pages, la magie nous transporte aux côtés de Stig et nous trouvons vite nos repères dans cet univers passionnant. Dès lors, on le suit aisément dans sa découverte des autres clans et des festivités du solstice d’hiver. Le récit est terriblement envoûtant. Et malgré quelques longueurs et répétitions qui alourdissent un récit dont le rythme est déjà lent, j’ai été conquise par les nombreux mystères de ce huis-clos dont l’issue est imprévisible et les rebondissements très surprenants. Il y a également un petit côté Shakespearien dans ce roman initiatique dramatique qui n’est pas non plus pour me déplaire.

« Tout était prêt alors

Pour que l’amour et la mort 

Se rejoignent et se mêlent

Dans les larmes à venir. »

Des personnages attachants et une fin marquante

J’ai énormément apprécier les différents personnages du récit, terriblement attachants, notamment Stig, notre jeune héros aux failles nombreuses mais rayonnant à sa manière. Mais j’ai aussi beaucoup aimé Ewald ou encore Umbre et Gaid. Il est impressionnant de constater à quel point, malgré leur grand nombre, on connaît rapidement l’ensemble des personnages, même très secondaires. Mais un conseil: ne vous attachez pas trop. Car David Bry ne propose pas un roman miracle où tout finit bien pour tout le monde, loin de là. Il est même sans répit! Et si l’immersion émotionnelle fait par moments un peu défaut à mon goût malgré les drames importants, j’ai été quand même assez secouée par les rebondissements. La fin, notamment, est assez intense et le conclusion me marquera encore longtemps. Enfin, j’ai beaucoup apprécié les strophes inter-chapitres où la poésie de David Bry est à son comble. 

En bref, Que passe l’hiver est un très bon roman de fantasy avec un univers envoûtant, des personnages attachants et une intrigue assez surprenante. Je regrette les quelques longueurs, mais je retiendrais surtout le final intense et la plume poétique. 

« Stig vient d’avoir vingt ans, l’âge de porter une épée et de se rendre — enfin ! — sur le Wegg, l’étrange montagne où réside son souverain, le roi de la Clairière. Mais son premier solstice d’hiver ne se déroule pas comme il l’avait imaginé. À peine le jeune seigneur est-il arrivé que la mort répond aux augures néfastes et que les fils enchevêtrés du destin tissent un avenir que personne, ni homme ni dieu, semble pouvoir prédire.

Menacé sans qu’il en comprenne la raison, Stig aura fort à faire pour découvrir ce qui se trame dans l’ombre des festivités, protéger ceux qu’il aime... et même survivre.  

Y parviendra-t-il ? »

(Illustration de couverture: © Simon Goinard)

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