Seconde humanité

Je suis assez accroc aux publications des éditions de L’Homme sans Nom, et forcément, quand ils annoncent un premier roman d’un tout nouvel auteur, qui plus est dans leur collection Sci-Fi, impossible pour moi de résister. Seconde humanité est un roman signé Adrien Mangold qui est à paraître le 9 novembre prochain. Ayant pu l’acheter en avant-première à la Japan Expo, je n’ai pas pu attendre plus longtemps pour le lire et voici donc ce que j’en ai pensé…

« Nombreux étaient ceux qui cherchaient une consolation divine à l’agonie de la Terre, car un monde de nuit n’obscurcit pas seulement les foyers, mais aussi les esprits. »

Un livre dans le livre

Seconde humanité est un roman à la construction atypique proposant une histoire aux temporalités multiples. Si l’une de ces temporalités n’est que relatée par des passages en italique en début de chapitre, deux autres se partagent à parts égales le récit, avec, concrètement, un livre dans le livre qui nous relate une autre histoire, qui se déroule près de 100 ans plus tôt que le récit que nous suivons. Et pourtant, on ne s’y perd pas absolument pas, les récits étant liés les uns aux autres et représentant une fresque assez épatante de notre société et de son avenir. Cette mise en abime est tout simplement passionnante! Adrien Mangold alterne ainsi avec brio un monde en quête de reconstruction avec un nouvel apocalypse. Et ce faisant, l’auteur nous offre un univers extrêmement fouillé, foisonnant, crédible et passionnant. De plus, ce qui est tout à fait remarquable, c’est que cette richesse reste extrêmement accessible, pouvant ainsi parler aux novices en matière de science-fiction, mais tout en restant extrêmement travaillé pour les amateurs du genre. Cela donne aux récits une toile de fond crédible et prolifique qui permet une immersion totale dans l’intrigue qui ne manque ni d’intensité ni de rythme, que ce soit sur le récit initial, ou sur celui du manuscrit. A noter également, la maison d’édition a vraiment beaucoup soigné l’esthétique de ce roman, que ce soit avec la couverture extérieure sublime, mais aussi par sa mise en page du manuscrit qui renforce l’immersion. Je me voyais tenir le manuscrit si précieux entre mes mains tout comme notre personnage et j’ai adoré ça. 

« Au milieu de ces combattants perdus sur des arrières lignes d’un champ de bataille, elle était autant à sa place qu’un ange pouvait l’être en Enfer. Elle était la lumière qui perçait la Nuit, ce pour quoi les hommes se battaient et ce pour quoi ils mourraient. »

Une plume magnifique et des personnages attachants

Quand j’ai commencé ce roman, dès la première page, Adrien Mangold m’a emporté par sa plume extrêmement poétique, élégante et enivrante. On plonge dans ce premier roman avec délectation, tant l’écriture est belle et on a envie de le quitter pour rien au monde. Et c’est porté par cette poésie (parfois au sens propre!) que nous rencontrons des personnages attachants immédiatement avec lesquels une empathie est inévitable. Je ne peux pas vous le cacher, j’ai versé des larmes à la lecture, et ce très rapidement tant la plume me parlait et le destin des protagonistes m’a touché. Ils sont tous imparfaits mais tous ont une volonté d’améliorer le monde à leur façon. Inévitablement, mon coup de coeur va à Pino qui est ce symbole d’innocence et de pureté qui apporte de la lumière dans un monde de nuit. Leurs histoires sont intenses, leurs destins malmenés par des obstacles toujours plus nombreux à se dresser sur leur chemin, faisant vaciller parfois leur volonté ce qui les rends très touchants. J’ai dévoré les deux histoires de ce roman avec une avidité sans faille. J’en ai apprécié les réflexions écologiques, l’imagination débordante pour survivre à la fin du monde et l’analyse des comportements des humains prêts à tout pour sauver leur vie. Et si la fin m’a paru arriver trop brusquement, ce n’est que parce que je ne voulais pas quitter cette histoire ni cet univers. Je n’ose espérer une suite, mais j’espère en tout cas avoir l’occasion très prochaine de relire un lire d’Adrien Mangold. Parce que ce premier roman est un sacré coup de coeur!

En bref, Seconde humanité est un premier roman exaltant. Son univers est foisonnant, les intrigues passionnantes, les personnages attachants, l’émotion immédiate et la plume d’Adrien Mangold est d’une poésie rare. Notez tous les 9 novembre dans vos agendas!

« César Séfria voit son destin bouleversé par une infime erreur. De son laboratoire s’échappe un virus qui provoque une pandémie en voie de décimer une grande partie des rescapés du Grand Bleu, catastrophe écologique planétaire. L’antidote échappe aux plus grands cerveaux, et la situation presse. À court d’idées, il se réfugie dans la lecture d’un manuscrit qui transcrit les derniers moments de cette apocalypse et suit quatre destins croisés, duos improbables, qui se battent pour sauver la Terre de la montée critique des océans et de son asphyxie. »

(Illustration de couverture: © François-Xavier Pavion)

#ISBN9782918541639 #ISBN:9782918541639 #PLIB2019