NieR: Automata - Long short story

Si vous vous intéressez un peu aux jeux vidéo, vous avez forcément entendu parler du jeu NieR: Automata. Créé par Yoko Taro et édité par Square Enix, ce jeu développé par Platinium games a connu un franc succès (plus que mérité). Mais NieR: Automata s’étend aussi dans d’autres domaines culturels et notamment en roman. Deux titres sont parus au Japon et l’un d’entre eux, NieR: Automata - A long short story, vient d’être publié en anglais chez Viz media. C’est écrit par Jun Eishima et c’est bien entendu basé sur l’histoire de Yoko Taro. Je vous invite à découvrir si ce roman vaut la peine d’être lu, qu’on connaisse ou non le jeu…

« What if Machines could think, judge and at times even express emotion? What if they were autonomous inorganic beings that also housed a consciousness or emotions? If that were the case, they were almost like… »

Une histoire passionnante

L’histoire du jeu est certainement l’histoire de science-fiction la plus poussée et la plus philosophique du monde des jeux vidéo. Se déroulant dans un monde post-apocalyptique où l’humanité a fui sur la Lune face à la menace des machines, nous y suivons des unités androïdes YoRHa chargées de détruire les robots pour rendre la Terre aux hommes. Avec une narration particulièrement puissante, ce récit interroge les caractéristiques de l’humanité, propose de réfléchir à la capacité des machines de ressentir des émotions, et interroge des concepts aussi puissants que celui de la mort elle-même. Passionnante, cette histoire particulièrement approfondie parle de combats perdus d’avance, de deuil et de destins brisés. Je suis immensément attachée à tous ces sujets et à la façon dont Yoko Taro a voulu les aborder. Nous reprenons donc ici l’histoire du jeu pas à pas (sans les quêtes annexes) et Jun Eishima apporte un éclairage supplémentaire, notamment sur les pensées des personnages principaux à certains instants clés de l’intrigue, mais aussi sur le final. Le développement psychologique m’a beaucoup plu et je considère ce roman comme un très beau bonus pour les amoureux du jeu. Par contre, puisqu’il révèle l’intrigue, je le déconseille aux personnes qui n’auraient jamais vu le jeu joué de bout en bout (c’est-à-dire 4 fois), au risque de se dévoiler une intrigue qu’il est plus puissant de découvrir la manette en main. 

« While living as a group, humans are not connected by a network. At first glance they seem to favor living for the self, but at the same time, they seem to lack an attachment for the self.»

Un style particulier

Ce qui frappe, quand on commence le roman, c’est le style assez froid, voir robotique, du récit. Cela a l’avantage de faire de ce roman une lecture assez accessible en anglais, puisque ne s’embarrassant pas vraiment de formulations littéraires compliquées, mais ça peut dérouter un lecteur qui ne connaît pas l’univers du jeu de prime abord. Pour ma part, si j’étais un peu désarçonnée, j’admets avoir également trouvé le style plutôt logique et j’ai eu le sentiment de lire un rapport effectué par des Pods. Mais ça peut rendre l’univers difficile à appréhender pour celui qui n’a jamais vu le jeu joué, notamment par l’absence de descriptions des personnages et antagonistes. Le style freine également un peu l’immersion émotionnelle que le jeu procure en brisant continuellement le quatrième mur. En ce sens, encore une fois, je conseille vivement de jouer au jeu pour vivre pleinement cette expérience exceptionnelle. Enfin, le roman s’accompagne de sublimes illustrations en début de chapitres, réalisées par Toshiyuki Itahana, qui en fait un objet esthétique essentiel pour les fans de l’univers tels que moi et mon compagnon. Sachez, pour information, que le deuxième roman, NieR: Automata - Short Story Long, s’attachera plus aux personnages d’Adam, Eve et A2. Et rien que pour ça, j’ai très envie de le lire aussi pour découvrir leur histoire et leur vision des évènements.

En bref, NieR: Automata - A long short story est un bon roman, un vrai bonus pour les amoureux du jeu tant esthétiquement que pour son contenu supplémentaire. Il me semble par contre plus difficile à appréhender pour ceux qui ne connaissent par l’histoire du jeu vidéo et il leur gâchera l’expérience hors-du-commun qu’est celle de la découverte de l’intrigue la manette en main. Glory to mankind! 

« From: Pod 042

To: Fans of NieR:Automata

Recommendation: The action to finish reading this novel.

[ref & NieR:Automata—Short Story Long]

Response: A novel is a story that used to be told by humans.

Question: The definition of the word “interesting”?

Answer: A possible definition is that the ability to continue reading this novel makes it “interesting.”

From Pod 042 to 153: We have concluded our promotional duties.  »

(Illustration de couverture: © Toshiyuki Itahana / design: © Adam Grano / © Square Enix)