Chaos. Tome 1, Ceux qui n’oublient pas

J’ai reçu, il y a peu, le premier tome de la duologie apocalyptique française Chaos, qui avait atterri dans ma wishlist après l’avis mitigé mais alléchant de Maks sur le blog « Un bouquin sinon rien ». Intitulé Ceux qui n’oublient pas, ce premier tome est le premier roman de l’auteur. Il est paru en 2016 aux éditions Critic et fut lauréat du prix des Halliennales 2017. Voici ce que j’en ai pensé…

Une bonne idée mais…

Je raffole de scénarios apocalyptiques et l’originalité pointée par Maks m’avait complètement attiré vers ce titre. Car si l’auteur reprend des aspects très courants du genre (virus, épidémie, survie), il y amène aussi une vague novatrice assez intéressante. Déjà dans le décor : du post ap’ en France c’est plutôt rare. Mais aussi dans le récit qui n’est pas un nouvel ersatz de Walking Dead. Malgré tout, certains aspects « originaux » de l’histoire m’ont personnellement beaucoup dérangé car ce n’est pas du tout ce que j’avais envie de lire dans le sens où je souhaitais un récit purement réaliste. Car oui, dans le genre apocalyptique, je n’aime pas les justifications fantastiques, ou pire, métaphysiques. Cela m’a évoqué Le Fléau de Stephen King, duologie avec laquelle je reste fâchée par ailleurs. C’est dommage parce que certains aspects sont vraiment intéressants, comme les personnages principaux qui sont des gens parfaitement ordinaires, d’âges et de conditions divers, mais qui gagnent en importance et évoluent au fur et à mesure des événements qu’ils traversent. Mais je dois avouer que je n’ai pas réussi à m’y attacher plus que ça, fâchée que j’étais par l’évolution de l’histoire, et pourtant c'était plein de bonnes idées et de réalisme au départ... dommage. Je ne lirai certainement pas la suite du coup…

"Il est des sommeils dont on ne voudrait ne jamais se réveiller, tant la réalité dépasse en horreur le plus angoissant des cauchemars. Mais le réveil sonna. Pour quelques dizaines de milliers de Français hébétés, brisés par les événements qu'ils venaient de vivre, cette chose si stupidement bancale arriva: le réveil sonna. Et ils se levèrent."

C’est loooooooong

Le gros point noir de ce premier tome c’est avant tout son rythme. L’histoire met un temps considérable à s’installer, usant de répétitions et d’énumérations pas forcément nécessaires. En 300 pages, l’épidémie se propage seulement, sans qu’aucune véritable action soit mise en place. C’est très très très long. Je pense sincèrement qu’avec 150 (voir 200 !) pages en moins sur les 450, j’aurai pu mieux digérer cette lecture qui m’a paru interminable. Et pourtant, c’est un genre que j’aime, j’adore le développement apocalyptique, l’analyse de l’effondrement d’une société, la perte rapide des valeurs de l’humanité. Mais ici, trop de longueurs créent une lassitude. Le souci, c’est qu’ensuite, quand l’action arrive enfin, on a de très bons moments rythmés et intenses, mais le soufflé retombe encore et toujours vers des phases lentes et sans événement. Pourtant le style d’écriture est agréable, mais la gestion du rythme est pour moi à revoir. Je me suis ennuyée, en plus d’avoir été un peu fâché par le récit…

" Avant peu, il sentira les premiers signes. Les premiers symptômes. Et quand tout commencera à aller très mal, il fera le lien. Lui à qui sa mère reproche toujours d'être si lent à saisir les choses, comprendra dans un éclair de lucidité que tout vient de ce tube brisé au sol. Mais il sera bien trop tard."

En bref, je n’ai pas passé un très bon moment avec ce tome 1 qui était pourtant plein de bonnes idées. Trop de longueurs et une justification mystique qui ne m’intéresse pas auront eu raison de mon plaisir initial. Malgré tout, il a gagné le prix des Hallienales et connaît son petit succès, donc si le genre vous intéresse, ne m’écoutez pas et allez vous faire votre opinion.

« Paris, gare de Lyon. Une jeune femme brise une éprouvette et libère un virus inconnu qui se nourrit de la mémoire et frappe sans distinction d’âge, de sexe ou de milieu social.

Peu à peu, les infectés perdent toute capacité à penser et à agir. Malgré les mesures gouvernementales, l'épidémie se répand dans le pays, et même au-delà. Bientôt, le monde se peuple de « zombies », coquilles vides, errantes, répétant le même geste à l’infini.

Au milieu des décombres survivent quelques miraculés, des immunisés. Parmi eux, Chloé, Phil', Claudy et Arthur. Ils n’ont rien en commun et ne se connaissent pas.

Pourtant, une voix mystérieuse leur souffle de se rencontrer. Dans cette France en proie au chaos, ils doivent découvrir qui a déclenché la pandémie et, surtout, mettre fin à son œuvre de destruction. »

(Illustration de couverture : ©Aurélien Police)