Six of Crows. Tome 1

Gros phénomène outre-atlantique à sa sortie, le premier tome éponyme de la série Six of Crows est signé Leigh Bardugo, auteur également d’une trilogie dans le même univers (La trilogie des Grishas) dont seul le tome 1 est paru en français chez Castelmore en 2013. Six of crows est paru chez les éditions Milan en mai 2016. La suite paraîtra en anglais en septembre. 

[NB: Critique sans spoiler, comme toujours y compris dans les citations]

Comme un air d’Ocean’s Eleven et d’Insaisissable, le tout saupoudré de fantasy. Le speech est simple: prenez des escrocs, des voleurs, des malfrats, chacun d’origines diverses et aux ambitions différentes, regroupez-les pour une mission dite impossible, et voyez le résultat. L’idée de départ semble être du déjà-vu, y compris dans le genre fantasy. Il est en effet courant de regrouper des « méchants » charismatiques pour réaliser une quête grandiose. Mais il faut aussi l’avouer, c’est toujours aussi agréable. Ici, pas de surprise donc sur le fond, ni vraiment sur la forme, mais on passe un bon moment à se laisser berner et à se faire balader par l’auteur et ses six personnages clés. 

« Nos espoirs reposent sur vous, monsieur Brekker. Si vous échouez, le monde entier en souffrira.

- Oh, c’est pire que ça, Van Eck. Si j’échoue je serai pas payé. »

Ce qui fait la force de Six of crows ce sont ses innombrables retournements de situations et rebondissements qui donnent à l’intrigue un effet page-tuner efficace et un rythme endiablé, notamment sur le dernier tiers beaucoup plus addictif que les premières parties selon moi. Autre point positif: les personnages. Même si, à eux tous, ils répondent à de nombreux clichés du genre, leur charisme n’est pas à démontrer et je me suis réellement attachée au destin de certains d’entre eux grâce aux explications sur le passé qui saupoudrent le texte. Chacun a ses forces, ses faiblesses, des défauts et ses bons côtés et cela les rend profondément humains et sympathiques. Gros coup de coeur pour Inej (même si je déteste la traduction du nom littérale qui m’a perturbé pendant au moins 200 pages avant que je m’y habitue) et Kaz, évidemment. 

« Six personnes, mais un millier de probabilités pour que ce plan insensé capote »

L’ensemble est donc assez bien pensé, bien construit, même si certaines ficelles scénaristiques apparaissent parfois comme des twists miraculeux un peu capillo-tractés. On reste, après tout, dans une littérature young-adult, c’est donc sans prise de tête. Malgré tout, j’aurai apprécié un côté un peu plus immersif à l’histoire. Forcée de constater que je n’ai pas complètement adhéré à l’univers, manquant de descriptions m’empêchant de percevoir réellement les endroits où se trouvaient les personnages notamment. C’est à cause de ce manque d’immersion que les ficelles apparaissent parfois un peu grossières et cela m’a légèrement gâché l’expérience de lecture, qui fut, du coup, agréable mais pas sensationnelle comme me le laissaient croire les critiques. Cet écriture, c’est fluide, pas désagréable et plutôt clair, rien de notable à signaler ici donc. 

En bref, Six of crows est un bon roman de fantasy/aventures pour ados, trépidant, sans prise de tête, avec de bons personnages. Mais il n’est pas assez travaillé pour me captiver complètement malheureusement. J’ai malgré tout bien envie de savoir la suite, ce qui est le signe d’une bonne lecture.

« Dans les bas-fonds de la ville de Ketterdam, la mafia s’organise en gangs rivaux. L’homme le plus ambitieux et le plus jeune de la pègre est Kaz Brekker, dit « les Mains Sales ». 

Prêt à tout pour de l’argent, il accepte la mission du riche marchand Van Eck, qui règne sur la ville : délivrer un savant de la citadelle d’Ice Court, réputée imprenable. C’est l’inventeur du jurda parem, une drogue qui multiplie sans limite les pouvoirs surnaturels de la caste des magiciens : les Grishas. 

Kaz décide donc de réunir une équipe de 6 malfrats aux talents exceptionnels. Ensemble, ils peuvent sauver le monde de la destruction. S’ils ne s’entretuent pas avant…»

(Illustration de couverture: ©Thomas Walker)

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Trailer du livre: