Nous irons tous au paradis

Paru en 2016 en version originale et en français pour les éditions Cherche Midi la même année, Nous irons tous au paradis est un roman contemporain de Fannie Flagg, auteur connu pour son best-seller Beignet de tomates vertes. Voilà longtemps que je voulais découvrir le style de cet auteur et c’est avec une grande joie que je l’ai reçu en cadeau grâce au concours de l’été de l’éditeur. 

Une rencontre coup de coeur

Si, à priori, Nous irons tous au paradis n’est pas mon genre de prédilection, loin des thrillers ou autres littératures de l’imaginaire (quoique…) et si, comme je le craignais, il ne se passe pas grand chose, j’ai pourtant adoré ma lecture! Plus que ça même, j’ai eu un immense coup de coeur pour le personnage d’Elner au centre du roman. Elner est une femme âgée fantasque, positive, drôle, étonnante, touchante, généreuse, ouverte, passionnante, bouleversante, … C’est le genre de personnages qui, quand ils entrent dans votre vie, y ont forcément un impact important, sans même s’en rendre compte. Elner est entrée dans ma vie de lectrice et n’est pas prête de sortir de mon esprit. Son charisme transpire des pages et nous enveloppe dans un cocon doux et agréable qui nous envoûte complètement tout au long de la lecture. Alors oui, l’intrigue n’est peut-être pas dingue, mais juste pour rencontrer Elner, foncez vers ce livre car elle en fait un roman feel good parfait, plein de ses bonnes ondes et de positif. J’ai sincèrement une grande affection pour elle, elle m’a donné envie de m’extasier devant le coucher de soleil, de lire des articles sur les souris sauteuses d’Australie, de manger du gâteau au caramel, de comprendre l’utilité des puces… Et le fait que j’ai tant aimé ce livre, alors que j’avais des réticences, rend cette rencontre encore plus exceptionnelle. Mais il y a aussi toute la panoplie de personnxages qui gravitent autour d’Elner, qui, s’ils sont un peu stéréotypés, apportent tous un certain charme au récit et contribuent à cette ambiance de village si particulière.

« Quand Macky lui avait demandé pourquoi elle avait choisi un cerf-volant plutôt qu’autre chose, elle avait répondu: « Ce pauvre regarde toujours par terre. J’ai eu envie qu’il lève les yeux, pour changer.»

De belles thématiques

A travers l’histoire si singulière d’Elner, qui tombe de son échelle alors qu’elle allait cueillir des figues dans son jardin, c’est tout une panoplie de thèmes qui est abordé dans ce roman. Il y a bien sûr les questions de deuil, et tout ce qui gravite autour, les regrets, la volonté de vivre pleinement sa vie, l’impact de notre existence sur celle qu’on a côtoyé etc. Mais Fannie Flagg va bien au-delà avec les questions de l’au-delà, du sens de l’existence, de l’insertion sociale, de l’amour, de la motivation, de positiver, de profiter de chaque instant,… et, surtout, de croire aux qualités de l’humain. Car Fannie Flagg souhaite vous faire voir le monde sous un autre angle que celui des médias, plus positif, et ça fait un bien fou. Elle nous parle de vies quotidiennes, pas toujours parfaites, mais toujours avec un regard espiègle et bienveillant qui nous laisse rêveur et souriant. Et son écriture est si agréable et son style si fluide que ce cocon qu’elle nous offre n’en est que plus plaisant.

« La majorité des gens veulent la paix. J’observe la situation dans son ensemble, et je peux vous dire qu’il y a sur terre beaucoup plus de gens biens qu’on ne le penserait. Le problème, c’est qu’on entend pas assez parler d’eux.»

En bref, Nous irons tous au paradis est un roman qui fait du bien. Cette fresque de vies banales prennent une dimension grandiose via une écriture élégante et, surtout, via un personnage exceptionnel, Elner, qu’il fait bon de connaître.

« Elmwood Springs, Missouri. Elner Shimfissle, pétillante octogénaire, dérange un essaim de guêpes en cueillant des figues dans son arbre, se fait piquer et tombe de l’échelle. À l’hôpital, elle est déclarée morte. La nouvelle se propage vite dans la communauté. Tous ou presque évoquent cette femme d’un incroyable optimisme, toujours prête à rendre service. Son décès brutal pousse également ses proches à s’interroger sur le sens de la vie en général, et de la leur en particulier. C’est peut-être Elner elle-même qui, contre toute attente, détient les réponses à leurs questions. Revenue inopinément d’entre les morts, à la grande surprise des médecins et de sa famille, elle rapporte en effet des souvenirs de son bref passage dans l’au-delà. Ceux-ci vont bouleverser l’existence de cette petite ville jusqu’ici bien tranquille. »

(Couverture : © tributetoalfred)