Les sept morts d’Evelyn Hardcastle

Myriam de la chaîne Youtube Myriam. Un jour. Un livre m’avait donné très envie, via son avis dessus, de découvrir The seven deaths of Evelyn Hardcastle qu’elle avait découvert en VO. Sonatine éditions a publié la version traduite en français, le 16 mai dernier, ce premier roman de Stuart Turton et c’est donc avec une grande impatience que je me suis empressée de le découvrir. Voici ce que j’ai pensé de Les septs morts d’Evelyn Hardcastle…

[NB: Je remercie les éditions Sonatine pour l’envoi de ce livre dans le cadre de notre partenariat. Merci pour votre confiance réitérée.]

« Rien de tel qu’un masque pour révéler la vraie nature d’une personne.»

Un livre d’ambiance

Les sept morts d’Evelyn Hardcastle est un roman qui mêle une enquête, du suspense, des boucles temporelles et un huis-clos dans une ambiance très aristocratique anglaise où le complot et la trahison se cachent dans chaque recoin. Un savant mélange qui n’est pas absolument pas pour me déplaire, ni sur le papier, ni dans sa réalisation, mais qui pourra en décevoir certains en ce sens que la boucle temporelle et le côté huis-clos empêchent l’histoire d’avoir un rythme effréné. Malgré tout, l’ambiance à la Agatha Christie est bien présente à Blackheath et la tension, elle aussi, bien réelle. Le livre souffre peut-être de quelques longueurs, notamment dans l’installation de la situation pour notre personne principal qui, désarçonné par ce qui lui arrive, peine à initier sa quête. Mais l’exquise ambiance a suffit à m’emporter pour finalement atteindre un final assez trépidant où tout s’accélère et où les pièces du puzzle s’imbriquent les unes aux autres. N’en attendez donc pas un thriller à 100 à l’heure, mais laissez-vous porter par cette histoire assez originale et sa galerie de personnages plutôt étonnants eux aussi. Notons aussi que la boucle temporelle, procédé déjà-vu dans de nombreuses fictions, est ici redynamisée par un changement d’hôtes à chaque nouvelle boucle, offrant une pluralité de points de vue et une diversité dans l’histoire certainement salvatrice. 

« Vous êtes une âme mise à nue docteur. Pas de regrets, pas de blessures, aucun des mensonges que nous nous racontons afin de pouvoir nous regarder dans le miroir chaque matin.»

Une enquête complexe mais bien pensée

Mener à bien une enquête avec un effet de boucle temporelle n’est déjà pas aisé, cela demande beaucoup de temps pour connaître l’environnement par coeur et les habitudes des autres personnes qui nous entoure afin de réaliser la « journée parfaite ». Mais ajoutez à cela un changement d’hôtes et une amnésie à chaque fois que nous repartons sur le premier hôte et vous obtiendrez un mélange un brin complexifié. Si en plus vous saupoudrez le tout d’une possible menace pour vos hôtes, vous ne saurez plus où donner de la tête. Stuart Turton nous offre ainsi une intrigue complexe, très riche aussi, qui a demandé un effort de construction assez ardu pour paraître aussi cohérent dans son ensemble. Tout s’assemble dans cette histoire aboutie et travaillée qui devient, de révélations en révélations, de plus en plus passionnante. Il y a une vraie richesse dans la construction narrative de ce récit qui exige une grande précision pour ne pas casser l’immersion du lecteur. Pour un premier roman Stuart Turton n’a pas choisi la facilité et c’est une réussite. J’ai également apprécié toute l’idée qui se trame derrière même si le final la révélant m’a paru un peu rapide. Après 500 pages de révélations au compte-goutte, c’était peut-être trop d’informations trop vite. Mais ça reste une formidable lecture.

« Pas étonnant que les Hardcastle aient choisi de quitter Blackheath. Quelque chose de terrible s’est produit ici et continue de hanter ce lieu.»

En bref, Les sept morts d’Evelyn Hardcastle a tenu ses promesses pour moi. C’est en effet un mélange d’Agatha Christie, de Downton Abbey et de Un jour sans fin avec une originalité propre à Stuart Turton qui arrive à chambouler les codes des boucles temporelles. Avec son ambiance et son intrigue abouties on passe un beau moment de lecture.

« Ce soir à 11 heures, Evelyn Hardcastle va être assassinée.

Qui, dans cette luxueuse demeure anglaise, a intérêt à la tuer ?

Aiden Bishop a quelques heures pour trouver l’identité de l’assassin et empêcher le meurtre.

Tant qu’il n’est pas parvenu à ses fins, il est condamné à revivre sans cesse la même journée.

Celle de la mort d’Evelyn Hardcastle.»

(Couverture : © Rémi Pépin 2019)

[Lecture n°23/36 (pour l'échelon 3) pour le Challenge de Littérature de l'Imaginaire édition 7 de Ma Lecturothèque]