Les morts posséderont la Terre (Danielle Cain, tome 2)

Après avoir découvert Danielle Cain et ses potes anarchistes dans L’agneau égorgera le lion, il me tardait de les retrouver dans la suite de leurs (més)aventures dans Les morts posséderont la Terre, publié en février dans la collection RéciFs des éditions Argyll. C’est aussi l’occasion de retrouver avec grand plaisir l’autrice, Margaret Killjoy, et sa voix si singulière! Et voici ce que j’en ai pensé…

« Pas de véritable plan, seulement le chaos.

C’est ainsi que l’on doit vivre.»

Après un premier tome très réussi, il me tardait de découvrir ce qui allait advenir des personnages de cette histoire et dans quel pétrin ils allaient encore réussir à se fourrer. C’est un véritable plaisir de retrouver Danielle et les autres, de prendre le temps d’un peu plus développer leurs relations et leurs personnalités malgré une intrigue sous tension qui ne laisse que peu de place à la respiration. Après avoir tout quitté, les voilà sur la route, projetés à la rencontre d’un nouveau mystère à élucider, entre magie, disparitions et morts-vivants… le tout au milieu d’une bibliothèque anarchiste. Haletante, cette seconde histoire propose morts la fois frissons et action, magnifiquement liés sous la plume cinglante de l’autrice. Ils prennent peu à peu l’air d’un Scooby-gang punk à la recherche de démons, d’une team vengeresse chaotique mais unie en décalage avec le reste du monde mais en plein accord avec eux-mêmes. Et c’est exactement pour ça qu’on aime les retrouver et qu’on a hâte, dès la dernière page tournée, des prochaines retrouvailles.

« Se rapprocher, ce n’est pas vraiment abdiquer sa liberté, parce que celle-ci n’existe qu’à travers les liens que nous entretenons. Je croyais que ce qu’il me fallait, c’était rester seule. Mais j’avais juste besoin d’être entourée. D’être bien entourée.

Par des gens comme mon amie, la sorcière meurtrière, ou cette défunte que je ne connaissais pas.»

Encore une fois, sous couvert d’une bonne intrigue d’action qui tabasse, Margaret Killjoy en profite pour placer ici et là des punchlines à la fois cinglantes et drôles qui transmettent sa philosophie et ses critiques envers la société. C’est aussi ce qui rend ses personnages si réussis, leur conférant une personnalité forte qui donne aux messages sous-jacents une plus grande portée. C’est aussi un tome qui nous donne à réfléchir, à la notion de liberté si chère à l’autrice, aux liens que nous entretenons avec les autres et le reste du monde, mais aussi à la question de la justice, étonnamment nuancée dans ce récit si haletant. Il y a aussi une belle réflexion sur l’amour et le deuil qui passe formidablement bien au milieu des références pop culture à tout va et des scènes au rythme endiablé. Si j’avais beaucoup aimé le premier opus, je dois avouer que ce second tome m’a encore plus conquise. On ne s’ennuie pas un seul instant, l’intrigue est captivante, le surnaturel parfaitement amené, l’ambiance réussie et le dosage tragique/fun parfaitement équilibré. Vivement la suite!

« De toutes les façons de partir, je crois que « battue à mort par des romans d’amour hétéros » est la pire.»

En bref, Les morts posséderont la Terre est une très bonne lecture, proposant une intrigue captivante et haletante où l’action, le fantastique, le tragique et le divertissement se lient parfaitement sous la plume si haute en couleurs de Margaret Killjoy. Une seule hâte: découvrir la suite pour retrouver notre Scooby-gang d’anarchistes. 

« Désormais en cavale, Danielle Cain et son équipe d’apprentis chasseurs de démons atterrissent à Pendleton, dans le Montana, après un accident de voiture.
La ville, qui a connu des jours meilleurs, leur réserve bien des surprises : une bibliothèque occulte anarchiste, des habitants qui prétendent être revenus d’entre les morts, ou d’autres ayant carrément disparu sans laisser de traces.
Voyant là l’occasion idéale de développer ses compétences magiques, la bande de joyeux punks se met en tête de sauver la ville du nécromancien local, au risque de déclencher, au passage, rien moins que l’apocalypse elle-même !»

(Illustration de couverture : © Anouck Faure)

[Diversté: pp lesbienne, ps trans, ps noir.e, ps bisexuel.le, ps polyamoureux.se, ps non-binaire]

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