Les grandes oubliées. Pourquoi l’histoire a effacé les femmes

Publié en 2021, Les grandes oubliées : pourquoi l’Histoire a effacé les femmes est un essai devenu culte signé Titiou Lecoq. Il est, depuis lors, paru en poche, et même en poche collector, mais également, depuis septembre, en bande dessinée. Orchestrée par Marie Dubois au dessin et Titiou Lecoq au texte, la version BD de ce texte est éditée par L'Iconoclate BD. Ayant beaucoup aimé l’essai il y a quelques années, j’avais envie de m’y replonger via cette nouvelle forme et voici ce que j’en ai pensé…

De quoi ça parle ?

Quel que soit le format, je vous conseille vivement de vous plonger dans Les grandes oubliées qui analyse pourquoi les femmes ont été effacées de l’Histoire de l’humanité alors qu’elles y ont toujours joué un rôle important, même lorsque tout était fait pour les faire disparaître de la société. Plongeant dans le récit de l’évolution des sociétés humaines, de la Préhistoire à nos jours, Titiou Lecoq interroge l’absence d’une moitié de l’humanité dans les enseignements d’histoire en les éclairant au prisme de la construction du patriarcat. C’est passionnant, très agréable à lire et non dénué d’un humour piquant qui dynamise l’ensemble. Mais c’est aussi un récit sidérant qui illustre à merveille les failles de notre société actuelle et les origines des inégalités qui existent encore aujourd’hui. Si cet essai peut frustrer, parce que l’autrice y cite de nombreuses femmes inconnues sur lesquelles on a envie d’en apprendre plus, les sources citées sont là pour nous permettre d’aller plus loin et de découvrir l’histoire telle qu’elle ne nous a pas été apprise. Analyser cet effacement nous permet aussi de faire le constat des fausses informations qu’on véhicule encore aujourd’hui, sous prétexte que le féminisme c’est mal, que c’est naturel la domination des hommes, etc., etc. Titiou Lecoq nous démontre que d’autres sociétés ont existé, que d’autres peuvent advenir, et qu’il est grand temps de redonner leur place à ces femmes qui ont façonné notre histoire au même titre que des homologues masculins. On peut aussi reprocher à cet essai un ancrage purement français. On sait que l’histoire des femmes est marquée d’effacement dans le monde entier et, si ce n’est pas le sujet de son essai, on aimerait un regard plus universel le temps d’un chapitre au moins sur ce sujet. Cela reste néanmoins passionnant, riche et éclairant. Et on sait que ce qui est ici expliqué est parfaitement valable au-delà des frontières françaises. 

Mais ça vaut quoi en BD ?

La version BD de cet essai est tout bonnement parfaite. Retranscrivant à merveille, et de manière complète mais agréable, le propos de Titiou Lecoq, cette bande dessinée apporte en plus le côté ludique et savoureux du dessin qui colle parfaitement bien à l’humour de son autrice. C’est à la fois plus « facile » à lire et plus savoureux, apportant un nouveau rythme et aussi une imagerie qui renforce le propos. J’ai tout bonnement adoré cette version qui m’a permis de me replonger dans cet essai et qui peut, je pense, constituer une belle alternative pour les personnes qui manquent de temps pour lire le livre ou qui sont découragées à cette idée. Aucune hésitation à avoir. La BD est dense mais limpide, parfaitement construite et tout aussi passionnante que le texte originel. Un vrai coup de cœur.

En bref, la version BD des Grandes oubliées de Titiou Lecoq avec Marie Dubois est une franche réussite. Elle nous donne un nouvel accès à cet essai brillant et inspirant qui analyse pourquoi l’histoire a effacé les femmes, le rôle que ces dernières ont joué à travers l’évolution des sociétés humaines et les inégalités qui restent de cet effacement. La BD est drôle, passionnante, engagée et riche. Elle donne envie de faire plus de recherches sur ces femmes dont on ne sait rien, ainsi que toutes les autres qui ne sont pas citées ici. Foncez, sans hésiter, que ce soit sur ce format graphique ou sur l’essai originel.

« De tout temps, les femmes ont agi. Elles ont régné, écrit, milité, créé, combattu, crié parfois. Et pourtant elles sont pour la plupart absentes des manuels d'Histoire.

Pourquoi ce grand oubli ? De l'âge des cavernes jusqu'à nos jours, Titiou Lecoq analyse les mécanismes de cette vision biaisée de l'Histoire.

S'appuyant sur les découvertes les plus récentes, elle redonne vie à des visages effacés, raconte ces invisibles, si nombreuses, qui ont changé le monde.

Pédagogue, mordante, irrésistible, avec elle tout s'éclaire. Les femmes ne seront plus jamais absentes.
Ce livre leur redonne voix.»

(Illustration de couverture : © Marie Dubois)

- Livre reçu en service de presse. Publication non rémunérée. Merci aux éditeurs. -