Les Chroniques d’Ataraxia. Tome 2, La forteresse de Téhama

J’avais découvert Les Chroniques d’Ataraxia en 2018 avec le premier tome (réédité récemment). Et comme j’avais adoré ce voyage, c’est avec un immense plaisir que je me suis plongée dans sa suite, intitulée La forteresse de Téhama et paru le 8 mars dernier chez TohuBohu éditions. C’est écrit par Thierry Maugenest et basé sur le travail titanesque de François Bournaud qui a créé l’encyclopédie de cet univers pendant 10 ans. Voici ce que j’en ai pensé…

[NB: Un immense merci à la maison d’éditions pour l’envoi de ce second tome ainsi qu’à l’auteur pour son adorable dédicace. C’était un immense plaisir de retrouver les Ataraxiens!]

« La réalité pourrait bien n’être qu’une illusion en effet, mais si nous y vivons heureux, pourquoi devrait-on rejeter nos certitudes? Est-il préférable de vivre dans un questionnement perpétuel ou faut-il prendre la vie comme elle vient, en renonçant à percer à jour ses mystères? »

Un univers toujours aussi plaisant à parcourir

Je le disais déjà dans mon avis sur le premier tome, et je le répète: on s’y sent bien sur Ataraxia! L’univers utopique complet et abouti de François Bournaud prend à nouveau vie via la plume de Thierry Maugenest et nous emmène encore une fois à la découverte de nouvelles richesses. Cette société en harmonie avec la nature et respectant des principes sacrés tels que la Liberté ou encore le Respect m’apaise toujours autant à la lecture tant l’univers est immersif. J’ai profité de cette lecture, la faisant durer le plus possible, tant que je voulais rester sur Ataraxia, un peu comme si ce livre étant la couette moelleuse qui recouvrait mon âme un jour d’hiver. Malgré le travail titanesque de création d’univers (10 ans de travail!), on plonge toujours dans Ataraxia sans peine. C’est très accessible et très bien pensé, y compris pour ce qui est de renouer avec  l’intrigue du premier volume dans ce tome 2 puisque l’auteur nous remet brièvement sur les rails et nous donne finalement l’impression de n’être jamais partis. J’apprécie que cette société utopiste complexe soit encore une fois sans cesse remise en question dans ses principes, et qu’on approfondisse encore un peu cette réflexion autour, cette fois, non pas d’une menace, mais d’une découverte. Les questionnements autour de l’hédonisme ont même crée en moi de profonds débats! Ce qui est aussi appréciable c’est que l’auteur pose les questions, argumente, mais ne nous impose jamais sa vérité. A nous de méditer ses propos pour en ressortir grandi.

« Là, dans l’ombre apaisante des stipe, dans l’effleurement du vent et le balancement des marées, il apprit que l’oisiveté n’était pas nécessairement paresse et que tout abandon n’était pas synonyme de renoncement.»

Une intrigue presque méditative

A la différence du premier tome, dont l’histoire épique et haletante en faisait un grand roman d’aventures, ici, l’intrigue est plus calme, bien qu’elle engendre également quelques voyages et découvertes. On est presque ici dans un registre plus méditatif, l’avancée dans la découverte étant aussi ponctuée de réflexions sur l’existence. Attention, ce n’est pas pour autant lent. On a même quelques petites tensions liées à l’intrigue du premier volume, même si cette partie m’a moins convaincue et ne me semblait pas tout à fait essentielle à part pour revoir les personnages que j’avais tant aimé découvrir. Parmi ses personnages, j’ai beaucoup aimé le cheminement d’Ezéa d’Eraan qui était, de fait, inévitable. J’ai également beaucoup aimé le nouveau personnage de Loenim de Laan dont la farouche volonté et la curiosité m’ont touchées. Et si toute l’intrigue ne m’a pas autant exalté que dans le premier tome, j’ai tout de même grandement apprécié le mystère de la forteresse. La plume parfois très lyrique de Thierry Maugenest est venu ajouter une aura envoûtante à cette histoire et m’a laissé dans un sentiment d’apaisement certain.

En bref, ce tome 2 des Chroniques d’Ataraxia m’a beaucoup plu. J’ai apprécié replonger dans cet univers foisonnant, immersif et apaisant, et j’ai aimé renouer avec les personnages du premier. L’intrigue m’a moins convaincue que sur le premier volume mais j’ai passé un formidable moment de lecture malgré tout.

« Une légende prétend que des individus capables de s’affranchir du temps parcourent secrètement les pistes d’Ataraxia… Ezéa d’Eraan, une jeune femme hantée par la musique et la danse se lance sur leurs traces. Elle ignore qu’elle est poursuivie par Naxès, un proscrit révolté contre l’ordre immuable de cette société utopiste.»

[Lecture n°14/36 (pour l'échelon 3) pour le Challenge de Littérature de l'Imaginaire édition 7 de Ma Lectorutothèque]

(Illustration de couverture: © François Bournaud)