Le Magicien d’Oz

Le Magicien d’Oz est un classique de la littérature jeunesse, publié en 1900 et écrit par Lyman Frank Baum. C’est un des livres qui a accompagné mon enfance. Impossible alors de ne pas avoir envie de découvrir la version réécrite en 2018 par Sébastien Perez et magnifiquement illustrée par Benjamin Lacombe pour la collection des Classiques illustrés chez Albin Michel. Trouvé sous le sapin de Noël (merci Nono & Tof!), je n’ai pas résisté longtemps à le découvrir et voici ce que j’en ai pensé…

« A chaque fois, mon bon ami le ferblantier me répara et je finis bientôt totalement fait de métal. Lors de sa dernière intervention, il me changea la poitrine et j’y perdis mon coeur et mon amour.»

Un ouvrage sublime

Je pense que je pourrai utiliser de tous les superlatifs existants de la langue française que ça ne suffirait pas à décrire la beauté de cet ouvrage. Les illustrations de Benjamin Lacombe sont, comme toujours, divinement belles et sa vision du monde d’Oz est très élégante. Mais l’ouvrage n’est pas seulement beau pour les illustrations. Toute la mise en page est soignée, donnant à ce livre un véritable statut d’objet de collection. Jusque dans les titres de chapitre, chaque détail est travaillé et sublime. Les brillances vertes qui parsèment toute l’histoire sont d’ailleurs un formidable écho à la Cité d’émeraude où réside le magicien. On en prend plein les yeux et c’est typiquement le genre d’ouvrage qu’on a envie d’exposer et de parcourir encore et encore. Cette histoire qui a bercé mon enfance trouve ici sa plus belle édition.

« C’est ce que tu vis qui te rend intelligent, pas la matière grise! »

Une réécriture originale

Sébastien Perez a réécrit l’histoire de Lyman Frank Baum du point de vue de l’épouvantail. Détail important puisqu’il engendre des ellipses, notamment sur le début de l’histoire. En effet, par exemple, si l’ouragan qui a emporté Dorothy est rapporté par cette dernière, il n’est pas vécu par l’épouvantail et donc pas non plus par le lecteur. Exit donc le Kansas, on ne quittera pas le monde d’Oz. Si j’ai apprécié ce changement, qui donne à l’épouvantail un statut mérité, j’ai été aussi un peu frustrée par cet éloignement avec l’histoire que je connaissais qui enlève ce passage du début que j’aimais tant. Mais sinon, le déroulement de ce conte classique reste le même, écrit d’une façon moins moralisatrice et moins longue aussi, et illustrant de façon plus claire les messages fort intéressants de l’histoire originale. J’ai donc pris grandement plaisir à redécouvrir cette histoire que je connaissais mais qui trouve ici un petit vent de fraîcheur bienvenu. Et si vous la découvrez avec cette édition et que vous trouvez le récit un peu longuet et le schéma fort classique, rappelez-vous que l’histoire date de 1900 et qu’elle était plutôt originale (et osée!) pour l’époque.

En bref, cette édition illustrée du Magicien d’Oz est un bijou esthétique. C’est un véritable livre de collection qui nous fait redécouvrir cette histoire classique ici revisitée sans trahir la version originale pour le plus grand plaisir des nostalgiques tels que moi. 

« L'histoire du Magicien d'Oz est racontée ici par l'épouvantail donnant un ton naïf à cette quête où cheminent ensemble des personnages très disparates (Dorothy sans moyen de rentrer chez elle, l'épouvantail sans cerveau, l'homme de fer sans coeur, le lion sans courage et le chien Toto). Effrayés par le pouvoir d'Oz et des sorcières, obnubilés par le Palais d' Émeraude, ils s'apercevront qu'ils portent en eux ce qu'ils cherchaient ailleurs.»

(Illustration de couverture: © Benjamin Lacombe)