Le club des punks contre l’apocalypse zombie

Depuis 2016, Le Club des punks contre l’apocalypse zombie de Karim Berrouka me faisait de l’oeil et il était plus que temps que je le découvre! Publié chez ActuSF (existe depuis en format poche aux éditions J’ai lu), ce roman déjanté a été lauréat du prix Julia-Verlanger 2016. Et voici ce que j’en ai pensé…

« Punk’s Not Dead, et c’est pas tes putains de morts-vivants qui vont y changer grand chose. »

Un post-apo’ déjanté

J’ai lu beaucoup de livre post-apocalyptique, et beaucoup d’histoire de zombies… mais jamais je n’en ai lu une comme celle-ci! Le Club des punks contre l’apocalypse zombie est un roman absolument fou, issu de l’imaginaire délirant d’un auteur qui assume complètement son côté surréaliste. Que c’est rafraîchissant de lire une histoire originale de fin du monde et de bouffeurs de cervelles! Ce qui change tout? Nos héros… enfin non, les héros c’est bon pour les petits bourgeois… disons simplement nos membres du Collectif punk du 25. Géniaux, parfois loufoques, souvent défoncés, toujours réac’, les personnages de ce livre sont magnifiquement campés. J’ai une petite préférence pour les keupons destroy que sont Deuspi et Fonsdé. Avec une troupe aussi barrée, ça nous fait forcément un roman débridé, irrévérencieux et foutrement fun! Et quand la menace n’est pas forcément les zombies mais les représentants du capitalisme et de l’asservissement du peuple, on sait que ça va être politiquement incorrect et donc forcément génial.

« Oui, on peut réussir à chanter faux du Exploited. Deuspi et Fonsdé réalisent ce genre de performance régulièrement. Ce qui leur a valu le titre de pire groupe punk des pires groupes punks. Mais c’est un concept: on ne peut pas accepter de faire bien ce qui doit être fait n’importe comment. »

Comme une envie de pogo

Ce qui est génial dans ce roman c’est que la culture punk est bien mise en avant. Un brin stéréotypée peut-être, mais jamais moquée. Et la quantité de références dans le domaine est impressionnante. Je me suis laissé aller à la découverte de plein de groupes et de titres de l’univers musical punk et j’ai adoré ça. Il faut dire que Karim Berrouka s’y connaît un minimum, ayant été chanteur et parolier du groupe Ludwig von 88. La lecture en musique est vivement conseillée si vous avez envie de vous amuser un peu plus (ou accessoirement embêter vos voisins?). Bon ça fonctionne juste moins bien sur les passages plus mystiques (ou hallucinés?). Mais ça marche du tonnerre avec la fin en apothéose du plus grand WTF de tous les temps. J’ai tellement adoré ce final! Et si l’aspect « magique » du roman m’a moins convaincu et que quelques coquilles parsèment l’ensemble, j’ai envie dire Fuck Off, je me suis quand même carrément éclaté. 

En bref, Punk’s Not Dead, premier coup de coeur de l’année! Voilà un roman qui offre un bon trip halluciné au pays des zombies! 

« Paris n’est plus que ruines. 

Et le prix de la cervelle fraîche s’envole. 

Heureusement, il reste des punks. 

Et des bières. 

Et des acides. 

Et un groupe électrogène pour jouer du Discharge. 

Le Club des punks va pouvoir survivre à l’Apocalypse. 

Enfin, si en plus des zombies, les gros cons n’étaient pas aussi de sortie... 

 

Il est grand temps que l’anarchie remette de l’ordre dans le chaos !  »

(Illustrations de couverture: © Diego Tripodi)