La cellule fantôme. Tomes 1 & 2

La cellule fantôme est un diptyque de bande dessinée écrit et illustré par Olivier Lubrano Di Ciccone et mis en couleurs par Florent Bonnin. Publié en 2022 et en août 2023 aux éditions Clair de lune, les deux tomes proposent une histoire de science-fiction survoltée qui a suscité ma curiosité. Voici ce que j’en ai pensé…

Action, cyberpunk et fanatisme

La cellule fantôme est un diptyque qui ne laisse aucun répit. Après quelques cases de mise en ambiance, plaçant l’époque, le décor et les crises que traverse le monde en 2115, nous voilà propulsés auprès d’Erik Cuervo, aspirant à intégrer définitivement une organisation secrète avec une mission test qui ne sera pas de tout repos. La BD nous donne l’impression d’un scénario de série télévisée à l’action omniprésente où tensions et enjeux sont intenses. Combats complexes, menace mystérieuse qui semble insurmontable et nouvelles technologies viennent pimenter l’intrigue de cette série cyberpunk. Et quand tout semble sur le point de s’achever, comme un bon scénario d’action, un élément vient contrebalancer le tout en nous calant au fond du fauteuil. Les tome 1 et 2 ont ce même rythme effréné et se lisent comme on dévorerait des épisodes, happés par l’ambiance et par le besoin de réponse. Alors oui, en conséquence de ce côté très cinématographique, on est sur un scénario plutôt manichéen aux retournements de situation parfois un brin trop spectaculaires qui peut manquer de crédibilité ou de finesse. Néanmoins l’intrigue reste plutôt bien ficelée jusqu’au bout et offre un bel instant lecture avec des jolies scènes d’action où la surprise reste au rendez-vous.

Efficace et limpide

Bien que l’univers ne s’esquisse qu’entre les lignes de la mission complexe de Cuervo et ses collègues, l’auteur propose un monde intéressant où le fanatisme est plus que présent à l’orée de l’effondrement de nos sociétés. Une opposition assez claire se dessine entre croyant et utilisateurs de technologies qu’ils vénèrent comme un Dieu impie aux yeux des fanatiques. Olivier Lubrano Di Ciccone propose un dessin à la hauteur de son scénario. Lui aussi limpide et efficace, il participe à la création de cet univers cyberpunk solide malgré le peu d’éléments que le scénario nous révèle à ce propos. Les décors sont subtiles mais signifiants. Il y a ce qu’il faut de détails pour consolider l’ambiance sans verser non plus dans l’excès qui nous ferait perdre en lisibilité, notamment durant les scènes d’action. Tout est parfaitement clair visuellement, même les combats qui conservent ainsi leur rythme effréné à notre regard.

En bref, survolté, haletant, ce diptyque cyberpunk offre un joli condensé d’actions dans un univers intéressant. On se retrouve irrémédiablement happés par son rythme survolté digne d’une très bonne série télévisée. Le dessin est également efficace et limpide et participe à l’ambiance globale de la série. Je ne regrette finalement qu’un petit manque de finesse scénaristique mais qui n’entache pas vraiment le plaisir que j’ai eu de découvrir les deux tomes de La Cellule fantôme.

« 2115. Erik Cuervo est, d’une certaine manière, un parfait produit de son époque. Violent et désabusé, cet ex-mercenaire n’a plus foi en rien. Il cherche juste à survivre et à se faire oublier, pendant que le monde tombe lentement en ruine autour de lui. Seulement, trop de gens puissants veulent sa peau et personne n’est prêt à l’aider à disparaître. Il n’a dans ces conditions pas d’autre choix que d’accepter l’offre de la mystérieuse Mélyssa Faust. Le prix pour effacer son passé : entrer au service de l’organisation clandestine qu’elle dirige et devenir ainsi l’agent de terrain de la Cellule Fantôme. Le job est dans ses cordes, il consiste à sécuriser la récupération de technologies cachées et à neutraliser ceux qui voudraient en user à mauvais escient. Rien que Cuervo ne puisse gérer. Enfin, c’est du moins ce qu’il croit.

Sa première mission va le détromper et lui faire découvrir qu’il existe des zones d’ombre dans lesquelles les limites entre la science, la croyance et l’irrationnel deviennent floues. Des profondeurs sombres au cœur desquelles se tapissent des choses bien plus dangereuses et étranges que tout ce qu’il peut imaginer.»

(Illustration de couverture & extrait: © Olivier Lubrano Di Ciccone)

Content warning (contenus pouvant heurter la sensibilité sur la base d'une liste établie par Planète Diversité): Fusillade, Meurtre, Mort, Sang

[Lecture n°52 (56/84 points avec les bonus pour l'échelon 5 Fusion dans l’utopique) pour le Challenge de L'Imaginaire édition 11 de Ma lecturothèque]