Du côté du bonheur

Anna Mc Partlin est une autrice irlandaise encensée par la critique que mes collègues de la #TeamThrillersCHM ne cessaient de conseiller. Alors quand Cyrielle du blog Lou lit là a proposé de remporter son dernier ouvrage, Du côté du bonheur, paru chez les éditions du Cherche Midi, j’ai eu envie de tenter la découverte même si, à priori, ce n’est pas mon genre de lecture. Et comme j’ai eu la chance de le remporter, voici donc ce que j’en ai pensé…

[NB : Merci à Cyrielle et aux éditions du Cherche Midi pour ce livre.]

Pas le coup de cœur attendu mais pas non plus un mauvais livre

J’ai à nouveau l’impression d’être dans un « syndrome Jojo Moyes », à savoir que tout le monde semble adorer et aduler ce roman, mais que moi, je n’ai pas été satisfaite par cette lecture… J’espérais de l’émotion, j’espérais un récit terriblement touchant à me faire pleurer toutes les larmes de mon corps, mais j’ai ressenti plus d’ennui de d’émotion malheureusement. Alors attention, le livre n’est pas mauvais pour autant et recèle même de nombreuses qualités. Mais il n’est juste pas fait pour moi et je vous expliquerai ce qui m’a dérangé en deuxième partie. Parlons d’abord des points positifs ! J’ai beaucoup apprécié le message de ce livre et les sujets qu’il aborde. Sans vous en révéler de trop, le roman nous évoque la souffrance de ceux qui n’entrent pas dans les « normes » et de leur difficulté à s’accepter comme ils sont quand toute la société tend à les rejeter. J’ai trouvé ça assez juste, bien contextualisé aussi et plutôt bien tourné. La morale de fin est d’ailleurs très belle et a redoré le blason de ce livre dans mon cœur. J’ai également apprécié le panel de personnages haut en couleurs qui nous est présenté, avec un coup de cœur pour la grand-mère atteinte d’Alzheimer qui est aussi pétillante que touchante. Maisie est elle aussi intéressante et connaît une belle évolution tout au long du récit ainsi que sa fille Valerie qui ne manque pas de mordant. Enfin, j’ai apprécié la construction qui intercalent des flash-backs du jour de la disparition et donnent au récit une petite allure de roman à suspens. Malheureusement, l’effet est un peu retombé à plat pour moi... Côté style, Anna Mc Partlin a une plume fluide et agréable qui n’est peut-être pas exceptionnelle mais appréciable.

" Il avait toujours rêvé d'être comme tout le monde et d'avoir une vie simple, et il était déterminé à tout faire pour y arriver. Si j'y crois suffisamment fort, si je fais tout mon possible, je peux être comme les autres. C'est juste une question de temps. Il n'est pas trop tard. Je peux encore changer."

Un manque d’émotion et de surprise

Le gros problème, selon moi, c’est que l’issue fatale est révélée dès le prologue (et même dès la quatrième de couverture). Aussi tragique que soit cette fin, j’ai eu le temps de m’y préparer longuement. Certes, on ne sait pas comment les choses sont arrivées mais comme on s’y attend, l’émotion est amoindrie et ne m’a finalement pas atteinte comme elle aurait dû. Toutes les scènes d’espoir et de « suspens » tombent alors à l’eau quand on sait déjà ce qui va arriver et c’est vraiment dommage. Du coup, j’ai trouvé le roman parfois long, le rythme n’étant pas franchement intense et le suspens réduit à néant. Je n’ai pourtant pas un cœur de pierre et il m’arrive régulièrement de pleurer en lisant, mais ici je n’ai pas été touchée comme j’aurai aimé l’être. De même, si les sujets abordés sont intéressants, il y en a trop pour un seul récit (la violence conjugale, la démence sénile, les sectes, la drogue, la dépression, le deuil, la monoparentalité, etc.) et il en ressort une impression un peu fouillis à mon sens. J’aurai préféré qu’on se concentre sur éventuellement 2 ou 3 sujets grands maximum plutôt que d’en survoler autant sans forcément les creuser suffisamment. On a parfois le sentiment que certaines scènes abordant des sujets secondaires sont décoratives puisqu’elles n’apportent rien au déroulement de l’histoire et rajoutent une longueur inutile. Enfin, si les personnages m’ont plu, ils m’ont aussi semblé trop « parfaits » et donc peu réalistes et cela a sans doute contribué à mon manque d’attachement envers eux et leur histoire.

"Je t'ai appelé, je me demandais où tu étais passé!

- Tu sais bien où j'étais, Ma'sie.

- Ah bon, où ça?

-Du côté du bonheur."

En bref, Du côté du bonheur n’aura pas eu avec moi l’effet coup de cœur qu’il semble provoqué chez tous les autres lecteurs. Sans la révélation du final dès le départ, je pense que j’aurai pu être plus accroché au récit et que j’aurai alors, moi aussi, ressenti la vague d’émotion que j’attendais tant. Dommage. Mais comme l'immense majorité semble adorer, je ne peux que vous conseiller de lire d'autres critiques (comme celle de Cyrielle qui donne très envie de le lire!) et de vous forger votre avis en tentant la lecture.

« Entre ses deux boulots, ses enfants et sa mère qui perd la tête, la vie n’est pas toujours facile pour Maisie. Mais, depuis qu’elle s’est décidée à quitter son mari violent, cette Irlandaise au caractère bien trempé retrouve peu à peu le chemin du bonheur. Jusqu’au jour où son fils Jeremy disparaît mystérieusement avec son meilleur ami.

Que s’est-il passé le soir du 1er janvier ? Avec l’aide de Fred, son chevalier servant, et de Lynn, sa fidèle amie, Maisie tente de reconstituer le fil des événements. Dans ce quartier populaire des environs de Dublin, chacun affronte les coups du sort avec humour et ténacité. Mais le terrible secret qu’elle va découvrir bouleversera à jamais le cours de sa vie. »

(Couverture: © Felicitas Horstschäfer / Argentur Susanne Koppe)