Des petits os si propres

Jonathan Kellerman est un auteur très prolifique, notamment pour ce qui est des aventures du psychologue/enquêteur Alex Delaware. En effet, il publiait en 2013, sous le titre Guilt, la 28ème aventure du monsieur et de son acolyte Milo Sturgis, lieutenant de la LAPD, qui fut traduite cette année en français aux éditions Seuil sous le titre (beaucoup plus long que l’original) Des petits os si propres. 

Sans originalité, facile à lire, sympa mais oubliable. Sachez avant tout que je ne me rappelle pas avoir déjà lu une aventure d’Alex Delaware, et que cela a sans doute joué sur mon jugement pour certains aspects. Malgré tout, je ne me suis pas sentie lésée à la lecture, peu d’éléments faisant référence aux anciens titres de la série d’après les notes de bas de page. Il me manquait juste une courte présentation des protagonistes, un semblant de background qui m’explique qui ils sont et pourquoi font-ils ce qu’ils font. Cela restait tout de même suffisamment lisible pour un néophyte comme moi et vu la présentation succincte ou absente des personnages liés uniquement à cette enquête-ci, je ne pense pas avoir manqué de tant d’informations sur les protagonistes récurrents (j’ai juste manqué d’intérêt pour eux certainement).

" Le prêtre meurt jeune tandis que l’hédoniste vit longtemps. Oui, c’est réconfortant de savoir qu’il existe une justice en ce bas monde."

Mon impression générale fut assez négative dans le sens où j’ai eu l’impression de lire un script de série policière US classique, avec ses résolutions rapides voir miraculeuses, des méthodes illégales pour enquêter qui, dans la vie réelle, empêcheront toute résolution au tribunal et le duo classique flic/pas flic (et en particulier psy) pour une affaire qui ne devrait pas être autant traitée en dehors des bureaux de police par le non-flic. Bref, rien de bien original, notamment quand on est habitués à lire du policier/thriller. C’est même assez décevant lorsqu’on devine la prochaine ficelle scénaristique. J’aime me faire berner, ce ne fut pas le cas ici. Quand au sujet (les nourrissons), il ne me touche pas et n’a fait que renforcer l’ennui puisque le frisson recherché n’était pas présent. 

« - Elle s’est passer pour quelqu’un de fiable. Quelle bêtise a-t-elle commise?

- Elle est morte.

- Pardon?

- Elle a été assassinée. »

Malgré tout, ça se lit très vite, ça reste sympa, même si ça manque de profondeur et d’ambiance et ça fait passer le temps, un peu comme on bug devant les séries policières US justement. C’est pas mal pour l’été, quitte à louper une ou deux pages quand le vent sur la plage a fait son oeuvre, tant pis, on le remarquera à peine. Les résolutions m’ont certes semblé très brouillons et les relations entres les personnages sans profondeur, mais ça reste un policier qui se lit bien … et qui s’oubliera vite. Un peu de ceux qu’on emmène en vacances et qu’on laisse (volontairement ou pas) pour que les prochains loueurs du bungalow aient de la lecture.

En bref, si vous souhaitez un policier propret, classique, pour les vacances allez-y. Sinon, oubliez-le…

(Photographie de couverture: © Nikki Smith/Arcangel)

«Une caisse en métal bleu corrodé est découverte dans un jardin du quartier huppé de Cheviot Hills. A l’intérieur, le squelette d’un nourrisson mort soixante ans plus tôt. Peu après, une joggeuse manque de trébucher, dans un parc voisin, sur le corps d’une jeune femme tuée d’une balle dans la tête. Alex et Milo sont amenés à plonger dans le passé pour élucider la mort de l’enfant. Ils y trouveront une belle infirmière au mystérieux amant, un médecin trop parfait pour être honnête et une clinique douteuse. L’investigation sur la victime du parc mène à d’autres jeunes femmes, nourrices pour des familles riches et influentes. Les deux affaires seraient-elles liées ?

Quand l’enquête s’oriente vers des soupçons de chantage et des rituels macabres, on sait que le scandale va éclater d’un moment à l’autre.»