Xénome

Après avoir adoré ma découverte de Nos Altermondes de Nicolas Debandt, j’ai eu envie de me plonger dans son précédent roman, intitulé Xénome. Celui-ci est paru en 2014 chez les éditions de l’Homme Sans Nom qui l’ont réédité sous une nouvelle esthétique en 2018 dans leur collection Sci-Fi. Roman d’anticipation biologique, techno-thriller, quête initiatique, il avait tout pour me plaire, et voici ce que j’en ai pensé…

« Le Bien Commun, c’est avant tout votre Bien.»

Un univers intéressant

Xénome est un roman d’anticipation qui se déroule dans le Paris de 2184 et présente une société dystopique assez intéressante qui classe les humains en fonction de leur ADN en différentes « castes génétiques » dont certaines ont l’air complètement déshumanisées pour le « Bien Commun ». Malgré tout, le début du roman m’a paru légèrement poussif, présentant un effet très rapidement un univers qu’il va falloir appréhender progressivement tout comme le personnage principal. Mais cela ne m’a pas empêché d’apprécier les idées de l’auteur, idées agrémentées de ses connaissances en tant que professeur de biologie. Plus l’univers se dévoile, plus il devient captivant et les réflexions proposées sur les questions éthiques ou philosophiques autour de l’Humain et du Vivant sont vraiment riches. On ressent cependant parfois un léger manque d’approfondissement de certains thèmes, à la différence de son autre roman Nos Altermondes parus 3 ans plus tard. Heureusement, ces quelques failles s’oublient assez vite lorsque le roman, après 150 pages, adopte un rythme plus trépidant.

« Elle glorifiait la démocratie. Une époque où le suffrage universel était l’espoir qui tenait les masses. Un bulletin de vote comme arme contre la persécution et les injustices. Dans les faits, le peuple ne faisait que suivre les injonctions médiatiques et les peurs entretenues par les politiciens.»

Une quête palpitante

L’aspect plus thriller/quête initiatique de ce roman est vraiment palpitant et nous embarque à un rythme soutenu dans ce Paris futuriste étonnant. Les scènes d’action s’enchaînent, fluides et efficaces et nous donnent parfois envie de les visualiser sur grand écran. On assiste notamment à une course poursuite en voiture qui dépote sévère! L’écriture agréable à a fois travaillée et fluide rend ce roman particulièrement agréable à parcourir et accessible à tous malgré l’utilisation de notions de génétique. Le roman souffre cependant de failles classiques des romans d’action, à savoir quelques scènes stéréotypées et un peu illogiques du type le monologue d’explications importantes dans un lieu dangereux plutôt que la fuite pour en discuter à l’abri par exemple. La fin est en tout cas peu classique et si, sur certains aspects, elle m’a laissé frustrée, je salue cette conclusion osée. 

En bref, Xénome est certes un roman imparfait mais il est vraiment plaisant à lire, les réflexions véhiculées sont passionnantes et l’univers accrocheur. Mais si sa lecture ne vous embarque pas pleinement, je vous conseille de ne pas abandonner l’auteur et de lire Nos altermondes qui est plus abouti et vraiment très bon.

« « Je me souviens très bien du jour où je naquis à la conscience. Il y a des jours comme ça qui ne s’oublient pas. Celui-ci était un 4 février. Celui de l’année 2184. »

Yann se réveille, sans savoir qui il est ni d’où il vient. Impliqué malgré lui dans une histoire de vol d’œuvres d’art au Louvre, il débute sa vie au rythme effréné de la fuite, des rencontres, des choix et des révélations.»

(Illustration de couverture: © François-Xavier Pavion)

> Télécharger un extrait (PDF) < (© L’Homme Sans Nom éditions)

[Lecture n°2/60 (pour l'échelon 4) pour le Challenge de Littérature de l'Imaginaire édition 8 de Ma lecturothèque]

- Lecture pour le Challenge #HMSFFF - Janvier 2020: Dystopies et utopies -