H2O. Tome 1, The Rain

Vous connaissez mon goût très prononcé pour les romans apocalyptiques, et la sortie du premier tome du dytique H2O, intitulé The Rain de Virginia Bergin chez Bayard m’a tout de suite attiré pour son idée: la mort est dans la pluie. Conseillé dès 14 ans, ce roman a beaucoup de critiques plutôt positives, notamment celle de Max sur le blog Un bouquin sinon rien, qui m’ont donné envie de tenter la lecture. Voici donc ce que j’en ai pensé…

[NB: Avant de démarrer cette critique, je vais tenter de vous expliquer comment j’ai essayé de la rédiger. Mon avis a été assez influencé négativement par le personnage principal, Ruby, aussi pour parler le plus objectivement possible du roman, je vais vous en parlé sans évoquer l’héroïne dans un premier temps, et après je me lâche ^^ ]

Sans Ruby

The Rain nous plonge dès les premières pages dans son univers apocalyptique, ne nous faisant pas traîner en longueur, et il conservera ce rythme assez intense tout au long de ces presque 400 pages. On ne s’ennuie pas un seul instant, même si l’action est finalement assez absente des 100 premières pages. L’idée est hyper intéressante: la menace vient de la pluie, une seule goutte vous tuera. Cela remet en question toutes nos habitudes et met en lumière l’importance de l’eau pour notre quotidien, et le stress qui découle de cette situation est parfait pour le genre apocalyptique. Car quand la mort peut subvenir via une simple goutte d’eau, c’est d’autant plus angoissant qu’une horde de zombie, car plus invisible et plus omniprésent (surtout en Angleterre où se déroule le récit ^^). J’aurai cependant préféré une raison écologique à cette menace, plutôt que la raison invoquée, beaucoup plus improbable. Côté histoire, si certaines situations sont assez incohérentes ou tout du moins trop décalées dans l’univers, la trame essaye d’être assez réaliste, notamment avec les doutes des personnages. J’ai aimé le fait qu’ils ne soient pas parfaitement formés pour la survie, comme c’est souvent le cas, et même si j’avais envie de les secouer en disant « Hey dépêche-toi d’aller piller les magasins pour des vivres où tu vas y passer », je respecte le réalisme de leurs doutes. A noter enfin que le récit n’est pas exempt de scènes assez choquantes malgré le fait qu’il soit catégorisé « jeunesse », il est d’ailleurs déconseillé aux moins de 14 ans et je suis plus que d‘accord. J’ai apprécié que cette situation ne soit pas édulcorée malgré le public visé!

« J’ai essayé de faire abstraction des voix impérieuses et effrayantes de la télé ; des sirènes et des klaxons des voitures, de moins en moins nombreux ; de Mme Fitch, qui s’était remise à grogner ; du crépitement de la pluie. C’était un son si feutré qu’on n’aurait pu ne pas l’entendre. Seulement, une fois que nos oreilles l’avaient capté, plus moyen de l’oublier. »

Avec Ruby

Bon, je suis désolé, mais je n’ai pas apprécié ce roman à cause de Ruby et je vais donc être assez cinglante à partir de maintenant. Cette « héroïne » est absolument DETESTABLE! Ruby est une adolescente de 15 ans, assez superficielle et pleine de défauts, et sur le papier ça peut être pas mal parce que ça en fait d’elle une héroïne réaliste, inadaptée à la situation apocalyptique et susceptible d’évoluer. Et ça c’est carrément positif. Mais, car il y a un grand mais, je ne peux pas tolérer une héroïne si imbue d’elle-même, si égocentrique, si méchante, si intolérante dans le genre « reine des pom-pom girls » qui rabaisse les autres parce qu’ils sont différents, parce que leur physique n’est pas dans les canons de beauté et leurs vêtements ne sont pas tendance, etc. C’est une très mauvaise image pour le public adolescent auquel le livre s’adresse! Alors oui, elle a quelques moments plus agréables, mais elle reste tout de même assez insupportable et ses valeurs sont à bannir, et non pas à mettre en exemple (et si vous voulez voir ce que ça donne, regardez la citation suivante). Si son comportement était remis en question, j’aurai sans doute avalé la pilule plus facilement, mais ce n’est jamais le cas. Et quand on croit qu’elle évolue, elle revient en arrière. C’est typiquement le genre de personnes que je déteste et je n’avais qu’une seule envie, du début à la fin: la voir mourir! Ce qui est plutôt embêtant pour un livre apocalyptique où, normalement, l’implication émotionnelle tient à la volonté du lecteur de voir survivre le personnage principal… Et honnêtement, à chercher des vêtements de mode et du maquillage plutôt que des vivres, elle n’aurait normalement pas dû survivre (et ce même 8 jours après l’apocalypse), la probabilité est même de 1%. Ce qui est surtout agaçant c’est que les personnages secondaires ont beaucoup de potentiel, ils sont intéressants, mais complètement inexploités et balayés en moins de deux. Quelle frustration de devoir continuer à suivre cette Ruby qui me donnait envie de la claquer toutes les 5 pages plutôt qu’eux! Et comme je ne peux vraiment pas tolérer son existence, je ne lirai pas la suite… dommage. 

« Ce « salut » relativement amical peut vous donner une idée de la gravité de la situation. En temps normal, les filles comme moi ne voient même pas les mecs comme Darius Spratt. Ils sont transparents. C’est une loi de la nature. »

En bref, The Rain n’a pas été une lecture plaisir… Si j’ai apprécié l’idée originale, l’ambiance et les personnages secondaires, j’ai surtout passé mon temps à détester l’héroïne… Je ne peux décemment pas le conseiller, surtout pas à un public ado pour les valeurs négatives qu’elle incarne.

« Une pluie mortelle s’abat sur la Terre : l’humanité est menacée de disparition. Ruby, 15 ans, part à la recherche de son père.

Je m’appelle Ruby Morris, et voici mon histoire. Si vous la lisez, vous avez énormément de chance d’être encore en vie.
Question : quand faut-il abandonner tout espoir ?
a) Maintenant. Immédiatement. On est foutus.
b) Dans deux semaines, environ.
c) Jamais.
d) J’imagine qu’il pourrait y avoir un d), mais s’il existe, je ne l’ai pas encore trouvé…»

(Couverture : © Arcangel/Tom Sanderson)

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