Aeternia. Tome 1, La marche du prophète

Depuis 2015 je n’entends que du bien de Gabriel Katz, et notamment de sa duologie Aeternia, publiée initialement chez Scrineo. C’est donc en toute logique que l’amatrice de fantasy que je suis ait été très attirée par cette saga aux multiples coups de coeur. Et ça y est, j’ai enfin lu le tome 1, intitulé La marche du prophète et édité en format poche chez Pocket, et voici ce que j’en ai pensé…

Meh…

Je risque de ne pas me faire beaucoup d’amis avec cet article, mais c’est avec une réelle déception que je ressors plus ou moins indifférente de ma lecture de ce tome 1. Pourtant, j’ai passé un moment assez agréable de lecture. La plume, si elle ne m’aura pas marqué par un style à part ou exceptionnel, est assez fluide et l’idée de l’univers plutôt bien développée. C’est de la fantasy très accessible, avec, pour ce tome 1, aucun élément surnaturel. Nous avons en effet plutôt affaire à une histoire de conspiration bien terre à terre avec nombre de complots politiques et religieux. L’analyse des deux religions qui s’opposent est faite avec une subtilité intéressante et sans aucun jugement forcé. L’univers est lui plutôt bien amené, sans que le tome 1 ne soit pour autant qu’uniquement introductif. Malgré tout, j’ai trouvé le début laborieux et assez flou, alternant les personnages, les lieux et les contextes sans que ça ne soit complètement lisible pour moi. Si je n’aime pas qu’on me tienne par la main dans un livre, je n’aime pas non plus me sentir perdue. Je n’avais pas non plus vraiment envie de lire une histoire de manigances et complots au moment où j’ai lu Aeternia dont j’attendais finalement plus d’action trépidante. Ici, l’intrigue m’a laissé un sentiment de longueur dans l’attente de scènes épiques qui ne se déroulent finalement jamais. Peut-être l’aies-lu au mauvais moment ou peut-être que j’en attendais trop…

« Cette errance ne pouvait plus durer. Restaient le suicide et la vengeance - un choix qui n’en était pas vraiment un pour un homme qui avait passé sa vie à se battre. »

Un manque d’émotion

Le gros problème que j’ai eu avec cette lecture c’est l’absence totale d’attachement envers les personnages. Souvent cité comme point fort dans les critiques sur ce roman, je n’ai, pour ma part, absolument pas adhéré aux différentes personnalités. J’avoue même avoir du vérifier le nom du personnage principal que j’avais oublié avant d’écrire cette critique alors que j’ai achevé ma lecture hier seulement… Je trouve que Gabriel Katz ne nous a pas laissé connaître Leth Marek suffisamment pour être ému par son histoire. Quant à Varian, un autre protagoniste central, il m’a laissé complètement indifférente. Du coup, c’est sans émotion et sans tension que j’ai parcouru ce tome 1… et de fait, je me suis un peu ennuyée. Certes, l’auteur a la mérite de ne pas épargner ses personnages, mais lorsqu’on n’a développé aucune empathie pour eux, leurs souffrances ou leur décès nous laisse indifférent. Du coup, même si la fin a été surprenante et que beaucoup d’éléments de l’intrigue ont aiguisé ma curiosité, je ne suis pas vraiment pressée de lire la suite… Un comble quand on sait qu’on m’a traité de folle à l’idée de me lancer dans le tome 1 sans avoir le 2 sous la main pour me jeter dessus à l’issue de ma lecture. Dommage! 

« Elle repensait aux derniers mots de la voyante. Les portes d’Aeternia? C’était bien la peine de s’étourdir de superstitions dans un monde dont les hommes avaient déjà fait un enfer. »

En bref, le tome 1 d’Aeternia ne fut pas le coup de coeur attendu et fut même plutôt une déception. Si l’univers est assez bien pensé et que l’intrigue ne manque pas de rebondissements, je n’ai pas accroché aux personnages dont le destin me laissait indifférente.

« Leth Marek se retire invaincu des arènes de Morgoth après des années de combats, de triomphes et de gloire. Le gladiateur a décidé d'emmener ses fils à Kyrenia – cité du savoir et de la culture – pour leur offrir l'éducation à laquelle il n'a pas eu droit. Mais sa route croise celle d’un culte itinérant et de son Prophète.

Les nomades prêchent leur religion au détriment de la Grande Déesse adorée par les Kyréniens. Leur foi est profonde, leur progression, inexorable. Dans la cité mère, où les puissants du Temple s’entredévorent, une guerre ouverte va éclater. Les fanatismes et les ambitions vont s'aiguiser. Et la hache de Leth va de nouveau tremper dans le sang… »

(Couverture: © Jamel Ben Mahammed)