Du feu de l'enfer

Aujourd’hui sort en librairie le tout dernier livre de Sire Cédric aux éditions Presses de la Cité dans leur collection Sang d’encre. Intitulé Du feu de l’enfer, ce nouveau roman du maître de l’horreur nous propose une plongée glaçante dans les nuits cauchemardesques d’une secte satanique… 

[NB: Je remercie très vivement les éditions Presses de la Cité, notamment l’adorable Anne Berthélémy ainsi que l’auteur pour la confiance qu’ils m’ont accordée. Mon avis n’est, je le répète, absolument pas influencée par le fait qu’il s’agisse d’un service presse.]

Glaçant, trépidant, intense 

Woaw! Voilà bien longtemps que je devais découvrir les ouvrages de Sire Cédric, d’autant plus depuis les avis d’Anaïs du blog Anaïs serial lectrice qui est décidément d’excellent conseil puisqu’elle m’avait déjà donné envie de découvrir Meurtres pour rédemption de Karine Giebel qui m’avait tant bouleversé en 2016! Du Feu de l’enfer c’est juste un super thriller! Une bombe! Dès le prologue, qui nous plonge violemment et sans concession dans l’enfer sur Terre, on est happés, envoûtés, captivés. Ce livre crée une espèce de fascination malsaine addictive qui vous empêche de le reposer tant la lecture vous embarque complètement. Le rythme est juste dingue! Sans aucun temps de répit, Sire Cédric nous place dans une histoire folle dont les rebondissements s’enchaînent sans arrêt et où la tension est intense et omniprésente. Les chapitres courts renforcent son aspect hyper rythmé, découpant le récit de manière à ce qu’on ne puisse tout simplement pas le lâcher jusqu’à un dernier tiers où l’adrénaline ne fait que monter en flèche. Woaw (ou 2 woaw dans une même critique, ça arrive assez rarement ^^)! Quelle maîtrise de l’ambiance! Tout y est savamment dosé, nous plongeant tantôt dans des moments d’attentes tendues et angoissantes, tantôt dans des enchainements d’actions endiablées et souvent sordides. Si vous êtes un minima sensibles, abstenez-vous, car les descriptions sont parfois vraiment glauques et le sadisme des personnages est particulièrement palpable. Monsieur Sire Cédric, je crois que vous êtes fou! Et je crois que j’adore ça…

« - Tu ne vas pas me dire que tu crois au diable?

Elle y réfléchit sérieusement l’espace de quelques instants.

- Pas au diable en tant que divinité, finit-elle par déclarer. Mais je crois que certains humains peuvent être le diable, oui.»

Un univers envoûtant

Contrairement à tous les autres livres de l’auteur, Du Feu de l’enfer ne mêle pas le fantastique au thriller et reste totalement ancré dans la réalité. Et c’est tant mieux. Car même si j’adore quand l’irréel se mélange au réel, je trouve qu’ici cela renforce l’aspect glaçant et sordide de l’histoire qui ne peut plus se soustraire à l’horreur et devient plausible. Les références à d’autres faits, anciens ou relativement récents donnent également un aspect ultra documenté qui m’a, par rebonds, plongé dans des histoires atrocement réelles. Je dois l’avouer, le côté secte satanique, société secrète de gens fortunés qui mixent sexe et sacrifice ça a un côté très envoûtant. Du coup, tout comme le personnage de Manon, j’ai oscillé entre curiosité morbide et terreur durant tout le récit. Alors oui, c’est trash, c’est dérangeant, mais ça intrigue. Sire Cédric maîtrise son récit à la perfection, nous obligeant à nous demander si cela existe, et plus certainement, si on a vraiment envie de le savoir… Et, si j’avais déjà prévu de nombreuses révélations de l’intrigue, mon plaisir de lecture n’en a pas pour autant été affecté tellement l’ambiance était magistralement maîtrisée et la plume captivante. Au-delà du thème « adorateurs de démon », c’est aussi les liens du sang que l’auteur interroge avec un duo frère/soeur assez intriguant dont la relation semble à sens unique. Côté relation, petit bémol pour le duo Manon/Franck qui m’a moins convaincu et où j’ai trouvé que le personnage de Manon (que j’aime énormément) perdait en réalisme et en épaisseur. C’était sans doute un peu express pour moi. 

« Elle était en contact avec des cadavres à longueur de journée, certains ayant subi des accidents graves, ou ayant été retrouvés dans un état de putréfaction déjà bien entamé. Cela ne lui avait jamais donné le moindre frisson d’appréhension. Pourtant, cette situation, cette incertitude, était une torture pour ses nerfs.

Sur son palier, comme elle le craignait, une nouvelle surprise l’attendait. 

Sa porte était entrouverte. »

En bref, si ce n’est pas encore fait, courrez tout de suite chez votre libraire préféré, achetez Du Feu de l’enfer, lisez-le* et perdez-vous avidement dans ses pages.

(*Yuyine ne pourra être tenue responsable en cas de nuits blanches dues à la lecture de ce livre)

« Manon maquille les cadavres, Ariel maquille les voitures. Elle est thanatopractrice, il est délinquant. Ils sont frère et soeur. Un jour, l'une des combines d'Ariel tourne mal et Manon se retrouve complice malgré elle. Lorsque les assassinats les plus sordides s'accumulent autour d'eux, traçant un jeu de piste sanglant vers une secte satanique, le capitaine Raynal s'intéresse à leur cas. Commence alors une traque qui brouillera les limites entre alliés et prédateurs et mettra à l'épreuve les liens du sang. »

(Photographie de couverture : © Mark Owen/Arcangel)